Audience: ne pas avoir peur de demander pour ¨ºtre libre
Xavier Sartre ¨C Cité du Vatican
C¡¯est le «paradoxe chrétien: Dieu sauve non pas en agissant, mais en se laissant faire. Non pas en vainquant le mal par la force, mais en acceptant jusqu¡¯au fond la faiblesse de l¡¯amour». C¡¯est ainsi que Léon XIV revient sur les derniers instants de Jésus sur la croix dans sa catéchèse, ce mercredi, poursuivant son cycle sur «Jésus-Christ notre espérance». Jésus a soif et le dit, apparaissant non comme «un héros victorieux», mais comme «un mendiant d¡¯amour», ne proclamant pas, ne condamnant pas et ne se défendant pas mais demandant «humblement» «ce qu¡¯il ne peut en aucun cas se donner à lui-même».
C¡¯est une soif qui exprime un désir profond d¡¯amour, de relation et de communion précise le Pape, «cri silencieux d¡¯un Dieu qui, ayant voulu tout partager de notre condition humaine, se laisse aussi traverser par cette soif». En faisant ainsi, Dieu n¡¯a pas honte «de mendier une gorgée» et nous dit surtout que «l¡¯amour, pour être vrai, doit aussi apprendre à demander et pas seulement à donner» poursuit le Saint-Père.
Nous ne sommes pas autosuffisants
Par ces mots, Jésus montre aussi qu¡¯«aucun de nous ne peut se suffire à soi-même» et ne peut se sauver seul. «La vie s¡¯accomplit non pas lorsque nous sommes forts, mais lorsque nous apprenons à recevoir» affirme Léon XIV. «L¡¯amour s¡¯est fait nécessiteux, et c¡¯est précisément pour cela qu¡¯il a accompli son ?uvre» ajoute-t-il, précisant que «le salut ne réside pas dans l¡¯autonomie, mais dans la reconnaissance avec humilité de son propre besoin et dans sa capacité à savoir l¡¯exprimer librement». C¡¯est donc dans «un geste de confiance» que s¡¯accomplit notre humanité dans le dessein de Dieu. C¡¯est aussi en demandant «que s¡¯ouvre une voie de liberté».
Pour le Pape, c¡¯est là la source de la véritable espérance, car «si même le Fils de Dieu a choisi de ne pas se suffire à lui-même, alors notre soif ¨C d¡¯amour, de sens, de justice ¨C n¡¯est pas un signe d¡¯échec, mais de vérité». Certes, reconnaitre cette «fragilité» n¡¯est pas évidente dans notre époque qui récompense «l¡¯autosuffisance, l¡¯efficacité, la performance», admet Léon XIV, mais notre capacité à nous laisser aimer et à aider mesure mieux notre humanité que ce que nous pouvons conquérir et constitue aussi «un pont vers le ciel».
Demander est libérateur
«Jésus nous sauve en nous montrant que demander n¡¯est pas indigne mais libérateur» déclare le Saint-Père, expliquant que, si «le péché a engendré la honte», «le pardon, le vrai, naît lorsque nous pouvons regarder en face notre besoin et ne plus craindre d¡¯être rejetés».
Pour le Souverain pontife, dans l¡¯art de demander sans honte et donner sans calcul, dans la fraternité et la vie simple, nous pouvons trouver une «joie» menant à la vérité originelle de notre être: «nous sommes des créatures faites pour donner et recevoir de l¡¯amour».
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