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Amedeo Lomonaco – Cité du Vatican

La plage est une bande de sable qui sépare la terre de la mer, une ligne de démarcation qui semble inviter à tourner le regard vers l'horizon. C'est aussi le lieu, surtout en cette période estivale, choisi par de nombreuses familles pour passer des moments de repos et de vacances. C'est en particulier l'espace où de nombreux enfants, entourés de minuscules grains de sable, aiment courir, jouer et construire des châteaux et des souvenirs indélébiles. La référence à la plage, avec les différentes significations que peut impliquer cette zone côtière située devant un miroir d'eau, apparaît également dans les réflexions des pontifes. Ce lieu prend, en fonction du contexte géographique et historique dans lequel il s'inscrit, des connotations précises et des significations différentes.

Des étendues propices à la détente et aux jeux

Les plages, en particulier à cette période, sont associées aux stations balnéaires parsemées de rangées de parasols. Face aux vagues, le temps s'écoule généralement entre plongeons et bains de soleil. Les plus petits deviennent d'habiles «ingénieurs» du sable. Les plus grands, dans ce cadre insouciant, aiment aussi se plonger dans la lecture de livres enfin sortis d'un tiroir où ils avaient été presque oubliés. Ce sont des scènes courantes dans de nombreuses localités comme la côte de Rimini. Dans cette ville, destination estivale réputée, le Pape Jean-Paul II s'est rendu en visite en août 1982. Et il a tout d'abord prononcé des mots de remerciement.

File de parasols dans une station balnéaire.

Salut aux vacanciers sur les plages et partout ailleurs

Les vacances, période de repos loin du travail, commencent généralement par un voyage vers la destination choisie pour les vacances. À cette période, pour les Papes, c'est aussi l'occasion de saluer les vacanciers, comme l'a fait Paul VI lors de l'Angélus du 6 août 1967. Un salut qui s'étend partout.

Lieux de douleur et de martyre

Mais les plages sont aussi le théâtre dramatique où s'écrasent souvent, malheureusement, les espoirs de nombreux migrants en quête d'une vie meilleure. Les tragédies en mer sont nombreuses, comme celle qui s'est produite en 2023 à Steccato di Cutro (en Italie). Non loin de cette plage calabraise, le naufrage d'un bateau a coûté la vie à 94 personnes, dont 34 enfants. «Que les voyages de l'espoir – a déclaré le Pape François lors de l'Angélus du 5 mars 2023 en référence à cette tragédie – ne se transforment plus en voyages de la mort. Que les eaux limpides de la Méditerranée ne soient plus ensanglantées par de tels accidents tragiques».

La plage peut même devenir un lieu de martyre, comme le montre l'histoire récente de ce début de troisième millénaire. Un épisode dramatique s'est produit le 15 février 2015, lorsque vingt Égyptiens et un Ghanéen ont été égorgés sur la plage de Syrte, en Libye, où ils se trouvaient pour travailler. Ils ont été tués par des miliciens du soi-disant État islamique. Les vingt hommes de nationalité égyptienne avaient en commun leur appartenance à l'Église copte orthodoxe. Le Ghanéen n'était pas chrétien, mais lorsqu'on lui a demandé de renier le Christ, il a répondu: «Leur Dieu est mon Dieu». Ils ont été inclus dans le Martyrologe romain en signe de la communion spirituelle qui unit l'Église catholique et l'Église orthodoxe. Dans le message vidéo à leur mémoire, le 15 février 2021, le Pape François a souligné que ces «frères courageux» ont «blanchi leur vie dans le sang de l'Agneau».

La plage de Cutro en Calabre, théâtre d'un naufrage dramatique en 2023.

Les plages et les travailleurs

Même en été, les plages sont le lieu de travail habituel pour de nombreux travailleurs, en particulier ceux qui exercent le métier de pêcheur. Un métier qui transcende les frontières et les siècles. Dans l'Évangile, par exemple, on se souvient que les apôtres Simon, André, Jacques et Jean sont des pêcheurs, occupés à leur travail quotidien. Ils jettent leurs filets, les réarrangent. Aujourd'hui encore, le métier de pêcheur se déroule selon des rythmes habituels. Une fois la pêche terminée, ces hommes de mer dirigent leurs bateaux vers le rivage pour rentrer chez eux. Les paroles de Pie XII dans son message radiophonique de 1957, à l'occasion du 450e anniversaire du passage de saint François de Paule, s'adressent également à eux, les pêcheurs.

Quelques pêcheurs et leurs filets.

Un lieu évangélique

Les plages sont également des lieux évangéliques où le Fils de Dieu prêchait. Un jour, Jésus – se souvient l'évangéliste Matthieu – «sortit de chez lui et s'assit au bord de la mer. Une foule si nombreuse se rassembla autour de lui qu'il dut monter dans une barque et s'y asseoir, tandis que toute la foule restait sur la plage». Un autre passage évangélique qui s'inscrit dans ce décor est celui de la multiplication des pains et des poissons. L'évangéliste Jean écrit que Jésus se trouve au bord du lac de Galilée, entouré d'une grande foule. C'est ce décor qu'a évoqué le Pape Léon XIV le 9 juillet dernier lors de la messe pour la sauvegarde de la création.

Terre Sainte, vue sur le lac de Tibériade.

La plage n'est pas seulement un lieu de loisirs et de détente, apprécié et recherché surtout pendant les vacances. Elle peut aussi être un lieu qui invite à réfléchir sur la vie, ses moments légers, intenses ou douloureux, pour en percevoir la profondeur, l'essentiel. «J'écouterai le langage de ton âme, disait Khalil Gibran, comme la plage écoute l'histoire des vagues».