50 ans des accords d'Helsinki, L¨¦on XIV appelle ¨¤ ?pers¨¦v¨¦rer dans le dialogue?
Stefano Leszczynski - Cité du Vatican
Un ¡®¡¯esprit plane¡¯¡¯ encore sur l'Europe et, malgré tout, continue d'inspirer à de nombreux dirigeants l'engagement politique et moral en faveur de la paix. C'est «l'esprit d'Helsinki» évoqué par le Pape Léon XIV à la fin de l'audience générale mercredi 30 juillet, rappelant qu'aujourd'hui plus que jamais, il est indispensable de le préserver pour «persévérer dans le dialogue, renforcer la coopération et faire de la diplomatie le moyen privilégié pour prévenir et résoudre les conflits». Un appel à la communauté internationale que le Pape a voulu relancer depuis son compte X
Un rempart dans les relations internationales
Aujourd'hui, l'Europe célèbre le 50e anniversaire des accords ¨Cégalement connus sous le nom d'Acte final d'Helsinki¨C qui, en 1975, ont établi l'inviolabilité des frontières et le règlement pacifique des conflits dans les relations internationales. Ces principes ont été mis à rude épreuve par l'invasion russe à grande échelle de l'Ukraine qui a débuté le 24 février 2022. À l'époque, la signature du document par 35 pays des blocs occidental et oriental, dont les États-Unis et l'ancienne Union soviétique, avait eu lieu lors de la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe dans la capitale finlandaise. Sur le papier, cet accord reste aujourd'hui encore un pilier des relations entre les États, sous le signe du droit international et de la coopération.
Dans le contexte de l'agression russe
C'est dans ce contexte d'aspiration à une coexistence pacifique qu'a pris forme, en 1995, l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) qui, avec 57 États membres et une série de structures et de missions, est devenue un élément important des relations internationales dans la région après la guerre froide. Pour célébrer le 50e anniversaire des accords d'Helsinki, la Finlande a accueilli jeudi, 31 juillet, une conférence internationale qui a vu parmi ses principaux intervenants le président ukrainien Volodymyr Zelensky ¨Cconnecté à distance¨C et le secrétaire général des Nations unies, António Guterres. Parmi les principaux thèmes abordés figuraient le renforcement de la pression sur Moscou, la coordination entre l'Ukraine et la Finlande dans la lutte contre l'agression russe, les réformes de l'OSCE et du système de sécurité européen, ainsi que le renforcement des capacités défensives de Kiev.
Un système qui résiste aux changements géopolitiques
La Conférence de 1975 est considérée à juste titre comme l'un des événements historiques les plus importants dans le processus de détente des relations Est-Ouest, et les principes qui en ont découlé ont su résister à des événements extraordinaires tels que la fin de l'Union soviétique, la dissolution concertée de la Tchécoslovaquie, la chute du mur de Berlin et la réunification allemande ou la désintégration tragique de l'ex-Yougoslavie. «Beaucoup de choses ont changé depuis lors, rappelle Antonio Stango, fondateur du Comité italien d'Helsinki et président de la Fédération italienne des droits de l'homme, mais pas toujours pour le mieux. À tel point que 50 ans plus tard, il semble que l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, issue de cet événement historique, n'ait aujourd'hui presque plus de raison d'être. Non pas parce que ses principes et ses idéaux ne sont plus valables, mais parce que les instruments dont s'est dotée l'OSCE sont régulièrement invalidés par l'action de certains États membres».
La Russie est toujours un État membre
À cet égard, il convient de rappeler que la Russie, bien qu'elle se soit retirée en 2023 de l'assemblée parlementaire de l'organisation, est restée membre à part entière de l'OSCE. «En réalité, elle utilise cette appartenance¨Csouligne Antonio Stango¨C pour bloquer l'agenda des différentes instances de l'organisation ou son budget annuel, alors que l'un des piliers d'Helsinki était et devrait redevenir la poursuite de la paix par le dialogue et l'instauration de la confiance entre les États». Mais, dit-il, pour instaurer la confiance, certains ingrédients indispensables sont nécessaires.
Reconstruire la confiance sur de nouvelles bases
«Une partie de «l'esprit d'Helsinki», justement rappelé, note le fondateur du Comité italien d'Helsinki, consistait à établir très clairement que pour qu'il y ait confiance entre les partenaires, il fallait que les États respectent les droits de leurs citoyens et ne violent pas leurs obligations internationales, fondements de la coexistence entre les États». Il s'ensuit, commente Antonio Stango, que «lorsqu'un État en attaque un autre, viole ses frontières, en annexe des parties et poursuit une guerre pendant des années, le travail d'une table ronde multilatérale sur la sécurité et la coopération est compromis, même si certaines de ses structures et missions sur le terrain continuent de jouer un rôle positif. Il faut donc se demander comment sauver cet esprit et comment mettre en place, dans le cadre d'un processus qui prendra du temps, une réforme organique de l'Organisation». Envisager une refonte de l'OSCE ne semble donc pas contraire à l'essence même de l'esprit d'Helsinki, peut-être même, comme le souhaitait Aldo Moro lui-même dans les années 1970, en élargissant encore davantage le regard sur les changements géopolitiques rapides qui bouleversent la Méditerranée.
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