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Myriam Sandouno – Cité du Vatican

«L'épanouissement humain authentique découle de ce que l'Église appelle le développement humain intégral», c'est-à-dire, «le développement complet d'une personne dans toutes ses dimensions: physique, sociale, culturelle, morale et spirituelle». Cette vision de la personne humaine mise en évidence par Léon XIV devant les participants à la 16e réunion annuelle du réseau international des législateurs catholiques, est «enracinée dans la loi naturelle, l'ordre moral que Dieu a inscrit dans le c?ur humain, dont les vérités profondes sont éclairées par l'Évangile du Christ». 

L'épanouissement humain authentique

Dans son discours lors de l’audience qu’il leur a accordée, le Pape a expliqué que l'épanouissement humain authentique se manifeste «lorsque les individus vivent vertueusement et dans des communautés saines, appréciant non seulement ce qu'ils ont, mais aussi ce qu'ils sont en tant qu'enfants de Dieu». Il garantit «la liberté de rechercher la vérité, d'adorer Dieu et d'élever des familles dans la paix», et inclut également «une harmonie avec la Création et un sentiment de solidarité entre les classes sociales et les nations».

Un monde où l'on peut vivre en paix

«Le nouvel ordre mondial: la politique des grandes puissances, la domination des entreprises et l'avenir de l'épanouissement humain», ce thème au c?ur de la rencontre cette année du réseau international des législateurs catholiques laisse percevoir à la fois, «une préoccupation et un désir», a fait remarquer Léon XIV. Cette préoccupation est aujourd’hui liée à la direction que prend le monde, pourtant, a-t-il noté, «nous aspirons à un véritable épanouissement humain, à un monde où chaque personne peut vivre dans la paix, la liberté et l'épanouissement selon le plan de Dieu».

Audience du Pape Léon XIV avec les membres du Réseau international des législateurs catholiques   (@Vatican Media)

Saint Augustin d'Hippone

Les immenses bouleversements, saint Augustin les a connus à la fin de l'ère romaine. L’évêque de Rome a focalisé un instant son intervention, sur la figure de ce philosophe et théologien originaire d’Afrique romaine, ayant occupé la fonction d’évêque à Hippone. «Pour trouver nos repères dans les circonstances actuelles –en particulier vous, législateurs et dirigeants politiques catholiques–, nous pouvons nous tourner vers le passé, vers la figure imposante de saint Augustin d'Hippone», a conseillé le Souverain pontife.

La Cité de Dieu fondée sur l'amour

Ce Père de l'Église enseignait que dans l'histoire humaine, deux «cités» sont étroitement liés: «la Cité de l’Homme et la Cité de Dieu» qui symbolisent des réalités spirituelles, deux orientations du c?ur humain et, par conséquent, de la civilisation humaine. Celle de l’Homme «fondée sur l'orgueil et l'amour de soi, est marquée par la recherche du pouvoir, du prestige et du plaisir»; et celle de Dieu, a-t-il indiqué, «fondée sur l'amour de Dieu jusqu'à l'altruisme, est caractérisée par la justice, la charité et l'humilité».

Saint Augustin encourageait les chrétiens à imprégner la société terrestre des valeurs du Royaume de Dieu, orientant ainsi l'histoire vers son accomplissement ultime en Dieu, tout en permettant l'épanouissement authentique de l'homme dans cette vie. Aujourd'hui, a fait remarquer Léon XIV à ce sujet, une vie épanouie est souvent confondue avec une vie matériellement riche ou une vie d'autonomie individuelle sans limites.  «L'avenir idéal qui nous est présenté est souvent celui du confort technologique et de la satisfaction des consommateurs. Pourtant, nous savons que cela ne suffit pas». 

«Nous le constatons dans les sociétés riches où de nombreuses personnes sont en proie à la solitude, au désespoir et à un sentiment d'absurdité», a-t-il poursuivi, soulignant que «l’avenir de l'épanouissement humain dépend du "type d'amour" que nous choisissons pour organiser notre société: l'amour de soi ou l'amour de Dieu et du prochain».

Une politique de l'espérance

Dans leur vocation, les législateurs et fonctionnaires catholiques, sont invités par le Successeur de Pierre, à être «des bâtisseurs de ponts entre la Cité des hommes et la Cité de Dieu». Léon XIV au terme de son discours, les a exhortés à «?uvrer pour un monde où le pouvoir est maîtrisé par la conscience et où la loi est au service de la dignité humaine». Il a encouragé ses hôtes à «rejeter la mentalité dangereuse et autodestructrice qui prétend que rien ne peut jamais changer». «Nous avons également besoin d'une "politique de l'espérance" et d'une "économie de l'espérance", ancrées dans la conviction que, même aujourd'hui, par la grâce du Christ, nous pouvons refléter sa lumière dans la cité terrestre», a-t-il conclu.