Sainte Marie de la Rotonde: ?Chacun est un don pour les autres?
Myriam Sandouno ¨C Cité du Vatican
C¡¯est dans le sanctuaire «Sainte Marie de la Rotonde», vénéré par les habitants de la petite ville «Albano Laziale du Latium», que le Pape Léon XIV a célébré en ce 20ème dimanche du Temps ordinaire, la messe à laquelle ont pris part le maire de la ville Massimiliano Borelli, la communauté paroissiale, ainsi que les pauvres assistés par le diocèse et la Caritas. Le plus important lieu de culte catholique de cette ville d'environ 40 900 habitants, situé dans la province de Rome au sein des Castelli Romani, date de 94 après J.-C. La forme circulaire de ce «sanctuaire dont les murs nous entourent», la «Rotonde semblable à celle de la place Saint-Pierre» et d'autres églises anciennes et nouvelles, «fait que nous nous sentons accueillis dans le sein de Dieu», a dit le Successeur de Pierre à l¡¯entame de son homélie.
Des frères et s?urs ensemble
Il a exprimé sa joie de célébrer l¡¯Eucharistie avec les fidèles présents et personnes démunies. «Être proches les uns des autres et vaincre la distance en nous regardant dans les yeux, comme de vrais frères et s?urs, est déjà un don». Celui encore plus grand qui «consiste à vaincre la mort dans le Seigneur». «Jésus a vaincu la mort», a ainsi rappelé le Pape à l¡¯assemblée, ajoutant que «le dimanche est son jour, le jour de la Résurrection ¨C et nous commençons déjà à la vaincre avec Lui».
Un amour inconditionnel divin
L¡¯évêque de Rome a ensuite fait comprendre que la réalité divine de l¡¯Église se manifeste «lorsque nous franchissons le seuil et que nous y trouvons un accueil». Alors, «notre pauvreté, notre vulnérabilité et surtout nos échecs pour lesquels nous pouvons être méprisés et jugés ¨C et parfois nous nous méprisons et nous jugeons nous-mêmes» ¨C, sont enfin «accueillis dans la douce force de Dieu, un amour sans aspérités et inconditionnel». Léon XIV a aussi souligné qu¡¯en Marie, mère de Jésus, «le signe pour nous et l'anticipation de la maternité de Dieu, nous devenons une Église mère, qui engendre et régénère non pas en vertu d'une puissance mondaine, mais par la vertu de la charité».
L¡¯engagement des fidèles du diocèse
Ce fut l¡¯occasion de remercier toutes ces personnes qui, dans le diocèse d'Albano, s'engagent à porter le feu de la charité. Le Pape a encouragé à ne pas faire de distinctions entre ceux qui aident et ceux qui sont aidés; entre ceux qui semblent donner et ceux qui semblent recevoir; entre ceux qui semblent pauvres et ceux qui se sentent capables d'offrir leur temps, leurs compétences, leur aide. «Nous sommes l'Église du Seigneur, une Église de pauvres, tous précieux, tous sujets, chacun porteur d'une Parole unique de Dieu. Chacun est un don pour les autres». «Abattons les murs», a-t-il mis en garde, remerciant également ceux qui ?uvrent dans chaque communauté chrétienne pour faciliter la rencontre entre des personnes différentes de par leur origine, leur situation économique, mentale ou affective.
«Ne pas laisser le Seigneur hors de notre vie»
«Ce n'est qu'ensemble, en devenant un seul Corps dans lequel même les plus fragiles participent en toute dignité, que nous sommes le Corps du Christ, l'Église de Dieu». Et cela se produit «lorsque le feu que Jésus est venu apporter brûle les préjugés, les prudences et les peurs qui marginalisent encore ceux qui portent la pauvreté du Christ inscrite dans leur histoire». Le Souverain pontife a exhorté à «ne pas laisser le Seigneur hors de nos églises, de nos maisons et de notre vie. Dans les pauvres, au contraire, laissons-le entrer et alors nous ferons aussi la paix avec notre pauvreté, celle que nous craignons et que nous refusons lorsque nous recherchons à tout prix la tranquillité et la sécurité».
Avoir la flamme de la paix et le feu de l¡¯amour
Dans son homélie, Léon XIV comme dans la plupart de ses interventions, n¡¯a pas manqué de parler de paix que le monde «nous habitue à confondre avec le confort, et le bien avec la tranquillité». Pour lui, «il n'y a pas de plus grande paix que d'avoir en soi sa flamme». La messe nourrit la décision de ne plus vivre pour soi-même, mais d'apporter le feu dans le monde. «Non pas le feu des armes, ni celui des paroles qui réduisent les autres en cendres», a précisé le saint-Père, mais «le feu de l'amour, qui s'abaisse et sert, qui oppose à l'indifférence, le soin, et à l'arrogance, la douceur; le feu de la bonté, qui ne coûte pas comme les armes, mais qui renouvelle gratuitement le monde». Concluant, Léon XIV a prié pour «que le feu de l'Esprit Saint transforme nos c?urs de pierre en c?urs de chair».
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