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Le Pape L¨¦on XIV au cours de l'audience g¨¦n¨¦rale de ce mercredi 20 ao?t, dans la salle Paul VI du Vatican. Le Pape L¨¦on XIV au cours de l'audience g¨¦n¨¦rale de ce mercredi 20 ao?t, dans la salle Paul VI du Vatican.  (AFP or licensors)

Audience g¨¦n¨¦rale: le pardon lib¨¨re celui qui le donne

?J¨¦sus, par le simple geste du pain offert, montre que toute trahison peut devenir une occasion de salut, si elle est choisie comme espace pour un amour plus grand?. C¡¯est ce qu¡¯a affirm¨¦ le Pape au cours de l¡¯audience g¨¦n¨¦rale de ce mercredi, devant les milliers de fid¨¨les et p¨¨lerins r¨¦unis en salle Paul VI du Vatican, les invitant ?¨¤ demander aujourd'hui la gr?ce de savoir pardonner, m¨ºme lorsque nous ne nous sentons pas compris, m¨ºme lorsque nous nous sentons abandonn¨¦s?.

Christian Losambe, SJ ¨C Cité du Vatican

Au lendemain de son retour au Vatican, après quelques jours de repos à Castel Gandolfo depuis le 13 août, le Saint-Père a poursuivi son cycle de réflexion sur la passion, la mort et la résurrection du Christ. L¡¯audience générale de ce mercredi s¡¯est tenue une fois de plus en salle Paul VI, en raison des températures estivales encore élevées.

Pour ce mercredi 20 août, le Pape Léon XIV s¡¯est arrêté sur l¡¯un des gestes les plus bouleversants et les plus lumineux de l¡¯Évangile: «le moment où Jésus, lors de la dernière Cène, tend un morceau de pain à celui qui s'apprête à le trahir». Il ne s¡¯agit pas seulement d¡¯un geste de partage, a-t-il souligné, mais bien plus que cela: «c'est la dernière tentative de l'amour pour ne pas abandonner». «Aimer jusqu'au bout: voilà la clé pour comprendre le c?ur du Christ. Un amour qui ne s'arrête pas devant le refus, la déception, ni même l'ingratitude», a expliqué le Saint-Père.

Le véritable pardon s¡¯offre d¡¯abord comme un don gratuit

Jésus connaît l'heure, mais il ne la subit pas: il la choisit, a rappelé le Pape, soulignant que c'est lui qui reconnaît le moment où son amour devra passer par la blessure la plus douloureuse, celle de la trahison. «Et au lieu de se retirer, d'accuser, de se défendre, il continue à aimer: il lave les pieds, trempe le pain et le tend», a-t-il fait remarquer.

«C'est celui à qui je donnerai à manger le morceau trempé dans le plat» (Jn 13, 26). Par ce geste simple et humble, a affirmé Léon XIV, Jésus poursuit et approfondit son amour. Non pas parce qu'il ignore ce qui se passe, mais précisément parce qu'il voit clairement. «Il a compris que la liberté de l'autre, même lorsqu'il s'égare dans le mal, peut encore être atteinte par la lumière d'un geste doux. Car il sait que le véritable pardon n'attend pas le repentir, mais s'offre d'abord, comme un don gratuit, avant même d'être accueilli», a fait savoir le Saint-Père.

Le pardon manifeste le visage concret de l'espérance

Judas, malheureusement, ne comprend pas, a fait remarquer le Pape. Après le morceau, dit l'Évangile, «Satan entra en lui» (v. 27). Un passage qui frappe, a-t-il relevé: «comme si le mal, jusqu'alors caché, se manifestait après que l'amour ait montré son visage le plus désarmé». Et c'est précisément pour cela, a laissé entendre Léon XIV, que cette bouchée est notre salut: «parce qu'elle nous dit que Dieu fait tout ¨C absolument tout ¨C pour nous atteindre, même à l'heure où nous le repoussons». Et c¡¯est là que le pardon se révèle dans toute sa puissance et manifeste le visage concret de l'espérance.

«Ce n'est pas de l'oubli, ce n'est pas de la faiblesse. C'est la capacité de laisser l'autre libre, tout en l'aimant jusqu'au bout. L'amour de Jésus ne nie pas la vérité de la douleur, mais il ne permet pas au mal d'avoir le dernier mot. C'est le mystère que Jésus accomplit pour nous, auquel nous sommes parfois appelés à participer.»


«Il y a toujours un moyen de continuer à aimer»

Réfléchissant avec les milliers de fidèles et pèlerins réunis dans la salle Paul VI sur les multiples relations brisées, les histoires qui se compliquent et tant de mots non-dits restés en suspens, le Saint-Père a expliqué que l'Évangile nous montre qu'il y a toujours un moyen de continuer à aimer, même lorsque tout semble irrémédiablement compromis. «En effet, pardonner ne signifie pas nier le mal, a-t-il fait savoir, mais l'empêcher de générer davantage de mal. Ce n'est pas dire que rien ne s'est passé, mais faire tout son possible pour que ce ne soit pas la ranc?ur qui décide de l'avenir».

Revenant sur le récit de dernière Cène qui nous relate également que lorsque Judas sort de la pièce, «il faisait nuit» (v. 30), l¡¯évêque de Rome a fait comprendre que, nous aussi, nous vivons des nuits douloureuses et difficiles: des nuits de l'âme, des nuits de déception, des nuits où quelqu'un nous a blessés ou trahis. Et dans ces moments-là, a-t-il explicité, la tentation est de nous fermer, de nous protéger, de rendre le coup. «Mais le Seigneur nous montre l'espoir qu'il existe toujours une autre voie. Il nous enseigne que l'on peut offrir un morceau de pain même à ceux qui nous tournent le dos. Que l'on peut répondre par le silence de la confiance. Et que l'on peut aller de l'avant avec dignité, sans renoncer à l'amour», a rassuré le Pape Léon XIV.

Toute trahison peut devenir une occasion de salut

Concluant sa catéchèse, le Saint-Père a invité les fidèles et pèlerins à demander aujourd'hui la grâce de savoir pardonner, même lorsque nous ne nous sentons pas compris, même lorsque nous nous sentons abandonnés. Car, a-t-il renchéri, «c'est précisément dans ces moments-là que l'amour peut atteindre son apogée».

«Comme Jésus nous l'enseigne, aimer signifie laisser l'autre libre ¡ª même de trahir ¡ª sans jamais cesser de croire que même cette liberté, blessée et perdue, peut être arrachée à la tromperie des ténèbres et rendue à la lumière du bien.»

Lorsque la lumière du pardon parvient à filtrer à travers les fissures les plus profondes du c?ur, nous comprenons qu'il n'est jamais inutile, a fait comprendre le Pape. «Même si l'autre ne l'accueille pas, même s'il semble vain, le pardon libère celui qui le donne: il dissout le ressentiment, restaure la paix et nous reconnecte à nous-mêmes». Et Jésus, par le simple geste du pain offert, «montre que toute trahison peut devenir une occasion de salut, si elle est choisie comme espace pour un amour plus grand. Il ne cède pas au mal, mais le vainc par le bien, l'empêchant d'éteindre ce qu'il y a de plus vrai en nous: la capacité d'aimer», a conclu l¡¯évêque de Rome.

 

 

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20 ao?t 2025, 08:33