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Augustine Asta – Cité du Vatican

«Ô Dieu qui êtes toujours le même, faites que je me connaisse, faites que je vous connaisse!». C’est avec la célèbre supplication de saint Augustin dans ses Confessions que le Pape invite l’Église universelle en ce troisième jour du mois de juillet à prier à la formation au discernement. S’appuyant sur les propos saint Augustin, le Successeur de Pierre rappelle que pour discerner, «il faut se tenir dans la vérité face à Dieu, entrer en soi-même, reconnaître ses propres faiblesses et demander au Seigneur de nous guérir». Une condition sine qua none pour «renaître dans une relation authentique avec Dieu».

L’art du discernement

Saint Paul aborde la question du discernement à plusieurs reprises dans ses lettres: «Je vous exhorte […], transformez-vous en renouvelant votre façon de penser pour discerner quelle est la volonté de Dieu: ce qui est bon, ce qui est capable de lui plaire» (Rm 12,1-2). Dans un monde aujourd’hui en perpétuel changement, avec une quantité massive d’informations disponibles (souvent peu fiables ou erronées) une réalité apparente créée par l’intelligence artificielle, et la complexité des défis mondiaux, entre autres, le discernement est plus que jamais nécessaire afin de prendre les bonnes décisions qui «nous permettent de nous rapprocher de Dieu». C’est pourquoi Léon XIV adresse cette prière inédite pour demander à l'Esprit Saint la grâce d'apprendre à discerner. «Prions pour que nous apprenions à être toujours plus en mesure de discerner, pour choisir des chemins de vie et rejeter tout ce qui nous éloigne du Christ et de l’Évangile», formule le Saint-Père.

Discerner, pour suivre le bon chemin

La Vidéo du Pape du mois de juillet - réalisée par le en collaboration avec le - montre une jeune femme qui marche dans une forêt, se perd et a besoin de s’orienter. Et dans le silence et l’écoute, la prière de Léon XIV lui indique alors le bon chemin. C’est en effet une supplique qui invitent les fidèles à demander à l’Esprit Saint, «lumière de notre intelligence» et «douceur dans nos décisions», mais aussi la grâce de savoir faire une pause pour l’écouter attentivement et prendre conscience «de leurs propres sentiments, pensées et façons d’agir». «Je désire que mes choix - déclare ainsi le Pape - me conduisent à la joie de l’Évangile. Même si je dois passer par des moments de doute et de fatigue, même si je dois lutter, réfléchir, chercher, recommencer…». Pour conclure sa prière Léon XIV affirme: «Accorde-moi de mieux connaître ce qui m’anime, pour rejeter ce qui m’éloigne du Christ, et l’aimer et le servir davantage».

Reconnaître la voix de Jésus

«Au milieu de la frénésie du quotidien, nous devons apprendre à prendre une pause et à créer des moments sacrés pour la prière», commente Mgr Robert J. Brennan, évêque de Brooklyn. «C’est dans ces espaces silencieux d’écoute attentive que nous découvrons les chemins qui comptent vraiment et que nous trouvons le discernement nécessaire pour choisir ce qui conduit véritablement à la joie, la seule qui vient de Dieu».

Un avis partagé par le directeur international du Réseau Mondial de Prière du Pape, le Père Cristóbal Fones, S.J., qui affirme pour sa part que: «la formation au discernement est essentielle pour naviguer dans un monde complexe. Elle comprend la prière, la réflexion personnelle, l’étude des Écritures et l’accompagnement spirituel. Cultiver une relation profonde avec Jésus est fondamental, car c’est ainsi que nous pouvons reconnaître sa voix au milieu des nombreuses voix du monde, et obtenir la clarté nécessaire afin de prendre nos décisions en fonction d’un sens et d’un horizon plus humain». Le discernement ajoute-t-il, a aussi une dimension communautaire. Car «apprendre à discerner ensemble, en écoutant les expériences et les points de vue des autres, enrichit notre propre processus de discernement et nous aide à reconnaître l’action de l’Esprit Saint dans la vie de la communauté».

Le discernement conduit à la liberté

La culture actuelle, note le Père Fones, «nous présente le bonheur comme une fin en soi, et tend à l’associer au bien-être». À l’inverse, pour saint Ignace de Loyola, dont la spiritualité accorde une place centrale au discernement, «le bonheur n’est pas un but en soi, mais plutôt une conséquence: le fruit d’une vie donnée, au service des autres et unie à Dieu». C’est sur «ce chemin – le chemin de Jésus, le chemin du c?ur, qui est à l’évidence à contre-courant de la culture égocentrique et utilitariste dominante – que l’on atteint le vrai bonheur», détaille-il.

En cette année sainte, il est important, souligne le Réseau Mondial de Prière du Pape, de prier pour les intentions du Souverain pontife, afin de recevoir pleinement les grâces de l’indulgence jubilaire.