ÐÓMAPµ¼º½

Recherche

 2025.06.22 Santa Messa, Processione a Santa Maria Maggiore e Benedizione Eucaristica nella Solennit?? del Santissimo Corpo e Sangue di Cristo

Annoncer J¨¦sus au monde, la priorit¨¦ ?augustinienne? de L¨¦on XIV

Mettre le Christ au centre, ¨ºtre unis en Lui, revenir aux fondements de la foi, c'est l'?urgence? soulign¨¦e ¨¤ plusieurs reprises par le Souverain pontife qui, s'inspirant de l'¨¦v¨ºque d'Hippone, exhorte ¨¤ ¨¦couter la proposition ¨¦vang¨¦lique, ¨¤ grandir dans l'amour, ¨¤ ¨ºtre ferme dans la foi et ouvert ¨¤ la charit¨¦.

Tiziana Campisi ¨C Cité du Vatican

Revenir «à la primauté du Christ dans l'annonce». C'est l'une des priorités de Léon XIV qui, deux jours après son élection, le 10 mai, lors de sa rencontre avec le Collège cardinalice, a exhorté à renouveler l'adhésion au chemin que l'Église est en train de parcourir dans le sillage du Concile Vatican II. Le Souverain pontife a indiqué que «le Pape François en a magistralement rappelé et actualisé le contenu dans l'exhortation apostolique Evangelii gaudium», et a tenu à en souligner certains aspects fondamentaux, parmi lesquels, outre «la primauté du Christ dans l'annonce», «la conversion missionnaire de toute la communauté chrétienne; la croissance dans la collégialité et la synodalité; l'attention au sensus fidei», en particulier dans ses formes les plus propres et les plus inclusives, comme la piété populaire; le soin aimant des derniers, des exclus; le dialogue courageux et confiant avec le monde contemporain dans ses différentes composantes et réalités.

Saint Augustin et la recherche de la sagesse

La centralité du Christ est une autre caractéristique de la spiritualité augustinienne qui ressort largement chez Léon XIV. Augustin connaît Jésus grâce à sa mère Monique, qui l'éduque à la foi catholique dès son enfance, mais il n'y adhère pas. À l'adolescence, il est captivé par ses premiers amours, aime passer son temps avec ses amis, est attiré par les spectacles théâtraux, étudie la rhétorique pour faire carrière dans les tribunaux ou les municipalités, mais entre-temps, il ne renonce pas aux plaisirs de la vie.

La lecture de l'Hortensius de Cicéron, qui l'incite à la philosophie la plus noble, le marque profondément. «Cela a changé ma façon de ressentir... - racontera-t-il dans les Confessions (III, 4,7) - cela a suscité en moi de nouvelles aspirations et de nouveaux désirs, cela a soudainement dévalorisé à mes yeux tout espoir vain et m'a fait désirer la sagesse immortelle avec une incroyable ardeur dans mon c?ur». Ce livre le stimule, l'enflamme et l'incite «à aimer, à chercher, à suivre, à atteindre, à embrasser vigoureusement... la sagesse en soi et pour soi là où elle se trouvait». Il reste cependant déçu par «l'absence dans ces pages du nom du Christ» que, instillé par sa mère, il avait «conservé» dans son c?ur, «de sorte que toute ?uvre qui en était dépourvue, même savante, raffinée et véridique, ne le conquit pas totalement» (III, 4, 8).

Saint Augustin
Saint Augustin   (©Renáta Sedmáková - stock.adobe.com)

La première approche avec les Saintes Écritures

Le jeune homme exubérant de Tagaste commence alors à lire les Saintes Écritures: «Et voici ce que je vois: un objet obscur pour les orgueilleux et non moins voilé pour les enfants, une entrée basse, puis un passage sublime et enveloppé de mystères» (III,5,9). Il la considère comme «une ?uvre indigne d'être comparée à la majesté de Tullius», notamment parce que son «orgueil gonflé» en «abhorrait la modestie», et que son «regard ne pénétrait pas ses recoins». Il la reconnaîtra ensuite comme faite «pour grandir avec les petits», admettant avoir dédaigné de se faire «petit» car, «gonflé d'orgueil», il se croyait «grand» (III,5,9).

La conversion

Le cheminement du jeune Numide vers la conversion sera long et tortueux, jusqu'à ce qu'il décide de se revêtir «du Seigneur Jésus-Christ», de s'éloigner définitivement des «débauches», des «ivresses», des «étreintes» et des «impudicités», de ne pas satisfaire «la chair dans ses convoitises» (VIII,12,29), de se consacrer, en somme, totalement à Dieu et de poursuivre sa recherche de la Vérité dans le giron de l'Église. À partir de ce moment, le Christ devient le centre de l'existence d'Augustin («celui à qui je me suis entièrement consacré» La controverse académique II,1,2).

Reconnu comme le centre de la foi, étant l'incarnation du Verbe de Dieu, centre de l'histoire du salut, il sera au c?ur de sa réflexion théologique. Mais il faut garder à l'esprit que pour le saint nord-africain, la théologie est toujours une philosophie, même si elle en est la forme la plus élevée, car son objet est Dieu. Certes, retiré à Cassiciaco, dans la campagne de la Brianza, dans l'actuelle Lombardie, l'ancien rhéteur est encore imprégné de cette philosophie «de ce monde sensible» qui avait tant occupé sa pensée et à laquelle, converti, il oppose, par la méthode du dialogue, la «vraie philosophie» (La controverse académique III,19,42), comme en témoignent ses premières ?uvres nées précisément à cette période de christianae vitae otium (Rétractations I,1,1) qui précède la préparation au baptême.

Cependant, Augustin est convaincu que «le Fils n'est pas appelé Dieu au sens impropre» et, quelques années plus tard, dans La vraie religion (16,30), il affirmera que «la Sagesse même de Dieu, c'est-à-dire le Fils unique consubstantiel et coéternel au Père, a daigné assumer la nature entière de l'homme, et le Verbe s'est fait chair et a habité parmi nous». Puis, dans le commentaire sur l'Évangile de Jean (2,3), il précisera: «Il s'est fait homme pour nous, afin de pouvoir ainsi conduire les faibles à travers la mer de ce siècle et les faire parvenir dans leur patrie».

Faire connaître le Christ

En somme, mûrissant toujours davantage dans la foi, notamment à travers l'étude des Écritures, l'évêque d'Hippone se soucie de faire connaître le Christ selon l'enseignement de l'Église catholique et, comme l'explique le père augustinien Nello Cipriani dans l'un de ses derniers écrits (Gesù Cristo nella vita e nella riflessione di sant'Agostino, Jésus-Christ dans la vie et la réflexion de saint Augustin) - de «faire grandir les fidèles dans la connaissance et l'amour du mystère du Christ, afin de les unir toujours plus étroitement à lui, le Chef, et à son corps, qui est l'Église», et de «les guider vers une expérience chrétienne authentique, afin que la profession correcte de la doctrine catholique corresponde à une foi authentiquement vécue».

L'«urgence» du Pape Léon

«In Illo uno unum», tiré des Expositions sur les Psaumes 127,3 ¨C et confirmé pour celui de Pierre ¨C, veut rappeler l'unité en Christ, car «notre communion se réalise» si «nous convergeons vers le Seigneur Jésus. Plus nous lui sommes fidèles et obéissants, plus nous sommes unis entre nous. C'est pourquoi, en tant que chrétiens, nous sommes tous appelés à prier et à travailler ensemble pour atteindre pas à pas ce but, qui est et reste l'?uvre du Saint-Esprit» (Discours aux représentants d'autres Églises et communautés ecclésiales et d'autres religions, 19 mai). Une invitation déjà formulée lors de la messe pour le début du ministère pétrinien (18 mai) et précédée par la citation d'un discours (359,9) de l'évêque d'Hippone: «L'Église est composée de tous ceux qui sont en accord avec leurs frères et qui aiment leur prochain».

Le bâton pastoral du Pape.
Le bâton pastoral du Pape.   (@Vatican Media)

Une Église unie

Sur cette base, le Souverain Pontife exprime son «grand désir» d'«une Église unie, signe d'unité et de communion, qui devienne ferment pour un monde réconcilié», invitant le «monde» à regarder «vers le Christ», à se rapprocher «de Lui», à accueillir «sa Parole qui éclaire et console», à écouter «sa proposition d'amour pour devenir sa seule famille», car «dans le Christ unique, nous sommes un». «Et c'est le chemin à parcourir ensemble, entre nous mais aussi avec les Églises chrétiennes s?urs, avec ceux qui suivent d'autres voies religieuses, avec ceux qui cultivent l'inquiétude de la recherche de Dieu, avec toutes les femmes et tous les hommes de bonne volonté, pour construire un monde nouveau où règne la paix».

Renouveler l'annonce de l'Évangile

Le Pape a fait également cette remarque à la Conférence épiscopale italienne (17 juin), ajoutant qu'«un élan renouvelé est nécessaire dans l'annonce et la transmission de la foi», ce qui signifie «mettre Jésus-Christ au centre et, sur la voie indiquée par Evangelii gaudium, aider les personnes à vivre une relation personnelle avec Lui, afin de découvrir la joie de l'Évangile». «À une époque de grande fragmentation, il est nécessaire de revenir aux fondements de notre foi, au kérygme», affirme le Pape, c'est pourquoi «le premier grand engagement qui motive tous les autres» est «d'apporter le Christ «dans les veines» de l'humanité, en renouvelant et en partageant la mission apostolique», c'est-à-dire l'annonce de la Bonne Nouvelle. Il faut cependant «discerner» les moyens de la «faire parvenir à tous», car il faut «des actions pastorales capables d'intercepter ceux qui sont les plus éloignés» et «des outils adaptés au renouveau de la catéchèse et des langages de l'annonce».

Le Pape Léon XIV encensant un crucifix.
Le Pape Léon XIV encensant un crucifix.   (@Vatican Media)

Les enseignements de l'évêque d'Hippone

Ce sont aussi les conseils que l'évêque d'Hippone donne dans ses traités Première catéchèse chrétienne et La doctrine chrétienne, dans lesquels il s'attache à décrire comment interpréter correctement l'Écriture et comment l'exposer en fonction de ses interlocuteurs ou en tenant compte du type d'auditoire. Dans ses innombrables écrits, saint Augustin présente le Christ comme l'image du Père («en prenant un corps, il s'est fait chair pour se manifester aux sens des hommes», Confessions XIV, 20), modèle pour l'homme, «incapable de voir Dieu à cause des péchés qui l'ont rendu impur» (La Trinité VII,3,5) ; mais aussi comme vérité, science et sagesse (cf. XIII,19,24) et en outre comme médiateur. («Le Seigneur Jésus-Christ n'est venu dans la chair pour aucune autre raison... que pour vivifier, sauver, libérer, racheter, éclairer ceux qui étaient auparavant dans la mort, dans l'infirmité, dans l'esclavage, dans la captivité, dans les ténèbres des péchés», «le châtiment et le pardon des péchés et le baptême des enfants» et il est «la porte pour aller au Père», commentaire sur l'Évangile de Jean 47,3), et puis, encore, comme maître («nous avons le Christ en nous...Tout ce que vous ne comprenez pas à cause du manque de votre intelligence et de ma parole, adressez-vous dans votre c?ur à celui qui m'enseigne ce que je dis et vous distribue comme il le croit», commentaire sur l'Évangile de Jean 20,3), et exemple d'humilité.

La voie de l'humilité

C'est précisément l'humilité du Christ qui est la dernière pièce du puzzle de la conversion du grand père de l'Église, qui comprend qu'il ne peut s'élever vers Dieu qu'en s'accrochant «au médiateur entre Dieu et les hommes, l'homme Jésus-Christ»; c'est en effet en empruntant la voie de l'humilité de «l'humble Jésus» qu'Augustin trouve le chemin qui le conduit à la Vérité (cf. Confessions VII, 18, 24). «Il nous a montré par son enseignement la voie de l'humilité et l'a parcourue en souffrant pour nous», dit l'hipponate du Christ et «essayons d'être petits; demandons-le et apprenons-le de notre grand Maître». L'écho de ces propos se retrouve facilement dans l'homélie prononcée par le Pape lors de la messe pro ecclesia du 9 mai, dans laquelle il souligne que «l'engagement indispensable pour quiconque exerce un ministère d'autorité dans l'Église» est «de disparaître pour que le Christ demeure, de se faire petit pour qu'Il soit connu et glorifié, de se dépenser sans compter pour que personne ne manque l'occasion de Le connaître et de L'aimer».

¡°Il nous a aimés afin que nous nous aimions les uns les autres. En nous aimant, il nous a donné l'aide nécessaire pour que nous nous unissions par l'amour mutuel et que, liés par un lien si doux, nous formions le corps d'un seul Chef (Commentaire sur l'Évangile de Jean 65,2)¡±

Fermes dans la foi, ouverts dans la charité

Alors que le Saint-père, lors de la messe pour le Jubilé des familles, des grands-parents et des personnes âgées (1er juin), insistait sur l'invitation du Christ à être tous «une seule chose» - qui est «le plus grand bien que l'on puisse désirer, car cette union universelle réalise entre les créatures la communion éternelle d'amour dans laquelle s'identifie Dieu lui-même, comme Père qui donne la vie, Fils qui la reçoit et Esprit qui la partage» - il recommande de marcher ensemble sur les «traces» du Christ, «humbles, déterminés, fermes dans la foi et ouverts à tous dans la charité» (Jubilé des prêtres, 27 juin). Plus précisément, le Souverain pontife souligne que croire en Jésus-Christ «et le suivre comme ses disciples signifie se laisser transformer afin que nous puissions nous aussi avoir les mêmes sentiments que lui: un c?ur qui s'émeut, un regard qui voit et ne passe pas outre, deux mains qui secourent et apaisent les blessures, des épaules solides qui prennent en charge ceux qui sont dans le besoin». (Homélie dans la paroisse pontificale de Saint-Thomas-de-Villanova à Castel Gandolfo, 13 juillet).

Aimer comme Jésus

Pour le Pape, mettre le Christ au centre signifie donc «revenir à son c?ur», y découvrir «la loi de l'amour» écrite par Dieu. Comprendre ensuite à quel point Jésus «nous aime et prend soin de nous» «nous pousse à aimer de la même manière», à devenir «des signes de son amour». Le souverain pontife, en résumé, appelle à une «révolution de l'amour», «un amour qui se donne et ne possède pas, un amour qui pardonne et n'exige rien, un amour qui secourt et n'abandonne jamais», qui pousse à «devenir proche» de ceux que l'on rencontre sur son chemin, comme «en Christ, Dieu s'est fait proche de chaque homme et de chaque femme» (Angelus, 13 juillet).

Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester inform¨¦, inscrivez-vous ¨¤ la lettre d¡¯information en cliquant ici

30 juillet 2025, 13:19