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Jean-Benoît Harel – Cité du Vatican

«L'humanité est à la croisée des chemins, confrontée à l'immense potentiel généré par la révolution numérique induite par l'intelligence artificielle». Dans son message adressé aux participants du Sommet AI for Good 2025 et rendu public ce jeudi 10 juillet, le Saint-Père a appelé à une utilisation éthique de l’intelligence artificielle et a mis en garde contre l’absence de contrôle sur cette technologie qui se développe très rapidement.

«Responsabilité et discernement»

Léon XIV a d’abord remercié l’Union internationale des télécommunications (UIT) qui célèbre le 160e anniversaire de sa fondation. L’UIT ?uvre dans le monde entier pour faire profiter le plus grand nombre des avancées des technologies de la communication. «Relier la famille humaine par le télégraphe, la radio, le téléphone, les communications numériques et spatiales présente des défis, en particulier dans les zones rurales et à faible revenu», a salué le Pape, remarquant qu’à ce jour 2,6 milliards de personnes n'ont toujours pas accès aux technologies de la communication.

Dans son adresse signée par le cardinal Secrétaire d’État Pietro Parolin, le Souverain pontife s’est ensuite concentré sur le développement de l’intelligence artificielle, une véritable «révolution» dont le développement est «considérable» et bouscule de multiples domaines: «l'éducation, le travail, l'art, les soins de santé, la gouvernance, l'armée et la communication». Toutefois, pour que l’IA soit utilisée pour le bien commun, comme l’annonce le titre du Sommet, il faut «responsabilité et discernement» afin qu’elle «serve les intérêts de l'humanité dans son ensemble».

Le rôle de l’humanité dans le monde

Démocratisée au début des années 2020, l’intelligence artificielle va toujours plus loin. Elle peut «effectuer des tâches spécifiques avec une rapidité et une efficacité incroyables» mais aussi «s'adapter de manière autonome à de nombreuses situations en faisant des choix algorithmiques purement techniques». Aussi puissante qu’est l’IA, elle ne pourra jamais «reproduire le discernement moral ou la capacité à nouer des relations authentiques», souligne le Pape et pour cette raison, le perfectionnement de cet outil numérique «doit aller de pair avec le respect des valeurs humaines et sociales, la capacité de juger en toute conscience et le développement de la responsabilité humaine».

C’est alors que Léon XIV expose la responsabilité de tous: «d'abord ceux qui les développent, les gèrent et les supervisent, mais ceux qui les utilisent partagent également cette responsabilité». «L'IA nécessite donc une gestion éthique appropriée et des cadres réglementaires centrés sur la personne humaine, qui vont au-delà des simples critères d'utilité ou d'efficacité», assène-t-il. Tout cela dans le but «de favoriser un ordre plus humain des relations sociales, et des sociétés pacifiques et justes au service du développement humain intégral et du bien de la famille humaine».

Une gouvernance coordonnée

En conclusion, le cardinal Pietro Parolin glisse deux conseils au nom du Pape Léon XIV, . D’abord «rechercher la clarté éthique» et ensuite «établir une gouvernance locale et mondiale coordonnée de l'IA». Cette gouvernance globale s’appuierait, poursuit le Saint-Père, «sur la reconnaissance partagée de la dignité inhérente et des libertés fondamentales de la personne humaine».