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Edoardo Giribaldi – Città del Vaticano

L'intelligence artificielle - considérée tant pour ses opportunités que pour ses risques - est au c?ur du message adressé par le Pape Léon XIV aux participants à la deuxième conférence annuelle sur l'IA, l'éthique et la gouvernance d'entreprise, qui prend fin ce vendredi 20 juin.

L'engagement de l'Église dans le développement de l'IA

La décision d'organiser l'événement au Vatican représente précisément pour le Souverain pontife une «indication claire» de la volonté de l'Église de participer activement aux réflexions sur un sujet qui affecte directement «le présent et l'avenir de la famille humaine». Il est «urgent», souligne Léon XIV, d'entamer des «réflexions sérieuses» et de maintenir des «discussions continues» sur la dimension éthique du développement technologique, sans négliger la nécessité d'une gouvernance «responsable».

«Potentiel extraordinaire» et «questions profondes»

Outre le «potentiel extraordinaire» que les nouvelles technologies offrent pour le bien de l'humanité, le Pape invite à ne pas éluder les «questions profondes» que pose le progrès rapide de l'IA, en faveur d'un développement véritablement «juste et humain». La technologie, rappelle encore Léon XIV en citant son prédécesseur François, est avant tout un «instrument» qui, par définition, renvoie à l'intelligence, l'intelligence «humaine», dont il est issu, et dont la force éthique dépend des «intentions» de ceux qui l'utilisent.

Dans certains cas, l'IA a été «utilisée de manière positive et noble pour promouvoir une plus grande égalité», mais il est également possible qu'elle «soit utilisée à mauvais escient pour obtenir des avantages égoïstes aux dépens d'autrui ou, pire encore, pour fomenter des conflits et des agressions».

Critères d'évaluation des risques et des bénéfices

C'est pourquoi l'Église entend apporter sa contribution à une réflexion «sereine et informée», en insistant notamment sur la nécessité d'évaluer les «ramifications» de l'IA à la lumière du «développement intégral de la personne et de la société», comme le souligne la récente note Antiqua et Nova. Le bien-être, prévient le Pape, ne peut être considéré uniquement d'un point de vue matériel, mais aussi dans ses dimensions «intellectuelles» et «spirituelles». Il s'agit de sauvegarder la dignité inviolable de toute personne humaine et de respecter la richesse et la diversité culturelle et spirituelle des peuples du monde. En clair, les bénéfices ou les risques de l'IA doivent être évalués précisément à l'aune de ce critère éthique supérieur.

L'ouverture de l'homme à la vérité et à la beauté

À la suite de son prédécesseur, Léon XIV invite à redécouvrir la «vraie nature», l'unicité «de notre dignité humaine commune». L'IA, en particulier l'IA générative, a ouvert de nouveaux horizons à de nombreux niveaux, y compris l'amélioration de la recherche en santé et des découvertes scientifiques, mais elle soulève également des questions préoccupantes quant à ses répercussions possibles sur l'ouverture de l'humanité à la vérité et à la beauté, sur notre capacité particulière à saisir et à traiter la réalité. La reconnaissance et le respect des caractéristiques uniques de la personne humaine sont essentiels à la discussion de tout cadre éthique approprié pour la gouvernance de l'IA.

L'impact sur les nouvelles générations

En outre, a souligné le Souverain pontife, la réflexion sur les technologies émergentes ne peut ignorer l'impact qu'elles auront sur les générations futures, de plus en plus immergées dans le monde numérique, avec des effets possibles sur leur développement «intellectuel et neurologique».

«Sagesse authentique»

Jamais, note Léon XIV, l'humanité n'a eu accès à une telle richesse d'informations qu'aujourd'hui grâce à l'IA. Cependant, cette disponibilité de données - aussi vaste soit-elle - ne cadre pas avec une véritable «intelligence», qui «implique l'ouverture d'une personne aux questions ultimes de la vie et reflète une orientation vers le vrai et le bien», comme le souligne . Le dernier espoir du Pape Léon XIV est que toute décision sur l'IA soit prise dans le contexte d'un nécessaire «apprentissage intergénérationnel», aidant les jeunes à intégrer la vérité dans leur «vie morale et spirituelle», les préparant à des «décisions mûres» et à construire un monde plus solidaire et plus uni. Cette tâche, reconnaît le Saint-Père, est loin d'être facile, mais est «d'une importance vitale».