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Delphine Allaire – Cité du Vatican

«Notre monde peine à trouver une valeur à la vie humaine, même en sa dernière heure», a déclaré Léon XIV spécifiquement aux pèlerins francophones venus ce mercredi, de l’Hexagone, du Tchad et du Cameroun, grossir les rangs des 35 000 fidèles présents. Après avoir dédié la troisième catéchèse de son pontificat à la parabole de la vigne du Seigneur, miroir «du sens de la vie», le Pape a prononcé des mots choisis dans son salut aux fidèles de langue française, évoquant la fin de vie. «Que l’Esprit du Seigneur éclaire nos intelligences, pour que nous sachions défendre la dignité intrinsèque de toute personne humaine», a ajouté le Pape augustin dans cet appel post-catéchèse. Dans celle-ci, Léon XIV réitérait combien «notre vie a de la valeur, alors que, dans notre monde, nous avons parfois l’impression de ne pas lui trouver de sens, de n’être n’y reconnu ni apprécié».

Le parcours législatif du texte

Il y a une semaine, le 27 mai, les députés de l’Assemblée nationale française adoptaient en première lecture une proposition de loi approuvant «un droit à l’aide à mourir», à 305 voix pour, 199 contre. Ce vote est une première dans l’histoire du pays, légalisant le suicide assisté et l’euthanasie. L’adoption définitive du texte pourrait intervenir d'ici 2027 après son passage au Sénat et un retour à l’Assemblée pour une deuxième, voire une troisième lecture.

L'engagement des évêques de France

À de multiples reprises, la conférence des évêques de France a confié sa vive inquiétude concernant le vote de cette loi. L’Église de France entend contribuer à ce débat de société majeur tout au long du processus législatif qui va se poursuivre. L’accompagnement de la fin de vie est un sujet «infiniment grave, complexe voire intimidant» face auquel les évêques ont réaffirmé leur détermination à porter la voix d’une société juste et fraternelle, qui protège les plus vulnérables. Dans le texte, le droit à l'aide à mourir «consiste à autoriser et à accompagner une personne qui en a exprimé la demande à recourir à une substance létale, dans les conditions et selon les modalités prévues».

Dans sa lettre aux évêques de France datée du 28 mai, Léon XIV invoquait l’intercession de trois saints canonisés en 1925 (Saint Jean Eudes, saint Jean-Marie Vianney, sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus) pour la France et les catholiques du pays qui avancent, selon lui, «sous les vents contraires et parfois hostiles de l’indifférentisme, du matérialisme et de l’individualisme».