Audience g¨¦n¨¦rale: ?Demandons le don de comprendre o¨´ notre vie est bloqu¨¦e?
Augustine Asta ¨C Cité du Vatican
Pour son avant-dernière audience générale avant la pause estivale, ce mercredi 18 juin place Saint-Pierre, le Pape Léon XIV s¡¯est arrêté sur le récit de la guérison d'un paralytique, racontée dans le cinquième chapitre de l'Évangile de saint Jean (5,1-9). «Nous continuons à contempler Jésus qui guérit», a rappelé l¡¯évêque de Rome, qui par la suite a invité d¡¯une manière particulière aujourd'hui, «à réfléchir aux situations dans lesquelles nous nous sentons ¡°bloqués¡± et dans l'impasse». Parfois, a-t-il indiqué «il nous semble qu'il est inutile de continuer à espérer; nous nous résignons et ne voulons plus lutter».
Guérir et donner l'espérance
Le Saint-Père a par ailleurs insisté sur le fait que lorsque «Jésus se rend à Jérusalem pour une fête juive, il ne se rend pas directement au temple, mais s'arrête à une porte où probablement on lavait les moutons qui étaient ensuite offerts en sacrifice». Près de cette porte, a continué Léon XIV «il y avait aussi beaucoup de malades qui, à la différence des brebis, étaient exclus du temple, car considérés comme impurs!». C'est alors que Jésus lui-même «les rejoint dans leur douleur». Ces personnes, a détaillé le Souverain pontife espéraient trouver «un prodige capable de changer leur destin». Étant donné qu¡¯«à côté de la porte se trouvait une piscine dont les eaux étaient considérées comme thaumaturgiques, c'est-à-dire capables de guérir: à certains moments, l'eau s'agitait et, selon la croyance de l'époque, celui qui y plongeait en premier était guéri».
L'évêque de Rome a fait remarquer qu¡¯«une sorte de ¡°guerre des pauvres¡± était ainsi créée», «nous pouvons imaginer, a-t-il ajouté, la triste scène de ces malades se traînant péniblement pour entrer dans la piscine», qui «s'appelait Betzatha, ce qui signifie ¡°maison de la miséricorde¡±». Cette piscine pourrait être, de l¡¯avis de Benoît XIV, «une image de l'Église, où les malades et les pauvres se rassemblent et où le Seigneur vient pour guérir et donner l'espérance».
S¡¯adressant spécifiquement à cet homme paralysé depuis 38 ans et qui s¡¯était résigné, parce qu'il ne parvenait jamais à s'immerger dans la piscine lorsque l'eau devenait agitée (cf. v. 7), Jésus lui pose une question: «Veux-tu être guéri?» (v. 6). Une interrogation «qui peut sembler superflue», et pourtant bien au contraire, a expliqué le Successeur de Pierre, «une demande nécessaire». Car «lorsqu'on est bloqué depuis tant d'années, même la volonté de guérir peut faire défaut». Parfois, a-t-il ajouté «nous préférons rester dans l'état de malade, obligeant les autres à s'occuper de nous». C'est aussi, a noté Léon XIV, «parfois une excuse pour ne pas décider quoi faire de notre vie». En revanche «Jésus renvoie cet homme à son désir le plus vrai et le plus profond», a-t-il affirmé.
Exprimer notre désir de guérison
Poursuivant avec le récit de la guérison du paralytique, le Pape américain a relevé que «cet homme répond en effet de manière plus articulée à la question de Jésus», révélant ainsi «sa conception de la vie». Puisqu¡¯il «dit tout d'abord qu'il n'a personne pour le plonger dans la piscine: la faute n'est donc pas la sienne, mais celle des autres qui ne prennent pas soin de lui», a fait observer le Souverain pontife. Une attitude qui devient selon Léon XIV «un prétexte pour éviter d¡¯assumer ses propres responsabilités». Mais pour autant «est-ce bien vrai qu'il n'avait personne pour l'aider?», s¡¯est interrogé le Pape qui, poursuivant s¡¯appuie sur la «réponse éclairante» de saint Augustin: «Oui, pour être guéri, il avait absolument besoin d'un homme, mais d'un homme qui fut aussi Dieu. [...] L'homme qu'il fallait est donc venu, pourquoi retarder encore la guérison?».
En effet, a-t-il encore détaillé, le paralytique «ajoute ensuite que lorsqu'il essaie de plonger dans la piscine, il y a toujours quelqu'un qui arrive avant lui». Des propos qui expriment «une vision fataliste de la vie», a fait savoir le Saint-Père. «Nous pensons que les choses nous arrivent parce que nous n'avons pas de chance, parce que le destin est contre nous», a commenté le Pape, indiquant que «cet homme est découragé, il se sent vaincu dans le combat de la vie». Et pourtant, a-t-il poursuivi, Jésus l'aide à découvrir que «sa vie est aussi entre ses mains» et l'invite donc «à se lever, à sortir de sa situation chronique et à prendre son brancard» (cf. v. 8). Le Souverain pontife estime également que ce brancard «n'est pas à laisser ou à jeter». Il représente, a dit le Pape «sa maladie passée», «son histoire». Il s'agit «de marcher, en s¡¯assumant la responsabilité de choisir la route à suivre». Et cela «grâce à Jésus!», a-t-il conclu.
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