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Alexandra Sigant – Cité du Vatican

«Mettre fin à la tragédie de la guerre avant qu’elle ne devienne un gouffre irréparable». C’est l’appel lancé par le Pape Léon XIV à la communauté internationale, moins de 24 heures après l’entrée en guerre des Etats-Unis dans le conflit qui oppose Israël à l’Iran. Samedi, Washington a mené des frappes sur les trois principales installations iraniennes d'enrichissement nucléaire de Fordo, Natanz et Ispahan, rejoignant ainsi l’offensive lancée par Israël le 13 juin. L'Iran a lancé quelques heures après quarante missiles sur Israël, et accusé les Etats-Unis de «faire exploser» les chances d'un règlement diplomatique du dossier nucléaire. L'Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) confirme que, jusqu'à présent, aucune augmentation des niveaux de radiation n'a été détectée à l'extérieur des installations iraniennes. Le directeur de l’AIEA a annoncé la tenue d’une réunion d’urgence ce lundi 23 juin au siège de l’instance onusienne à Vienne en Autriche.

L’humanité invoque la paix

Le Pape Léon XIV a qualifié d’«alarmantes» les nouvelles venant du Moyen-Orient, «en particulier d’Iran». Il a appelé à ne pas oublier les civils impactés par ce conflit régional: «dans ce scénario dramatique, qui inclut Israël et la Palestine, les souffrances quotidiennes de la population risquent de tomber dans l'oubli, en particulier à Gaza et dans d'autres territoires, où l'urgence d'un soutien humanitaire adéquat est de plus en plus pressante».

«Aujourd'hui plus que jamais, l'humanité crie et invoque la paix» a martelé le Souverain pontife depuis la fenêtre des appartements pontificaux. «C'est un cri qui appelle à la responsabilité et à la raison, et qui ne doit pas être étouffé par le fracas des armes et les discours rhétoriques qui incitent au conflit». Se tournant vers les dirigeants du monde, le Pape a appelé la communauté internationale à une responsabilité morale: celle de mettre fin à la tragédie de la guerre avant «qu'elle ne devienne un gouffre irréparable». Une reponsabilité qui concerne chacun, car a précisé le Saint-Père, «il n'y a pas de conflits "lointains" lorsque la dignité humaine est en jeu».

«La guerre ne résout pas les problèmes, elle les amplifie et produit des blessures profondes dans l'histoire des peuples qui mettent des générations à se cicatriser. Aucune victoire armée ne peut compenser la douleur des mères, la peur des enfants, l'avenir volé».

Seule la diplomatie peut faire taire les armes

L’évêque de Rome a ensuite eu une pensée pour les mères, les enfants et les générations entières dont le destin est scellé: «La guerre ne résout pas les problèmes, elle les amplifie et laisse des blessures profondes dans l'histoire des peuples qui mettent des générations à guérir. Aucune victoire armée ne pourra compenser la douleur des mères, la peur des enfants, l'avenir volé». Le Saint-Père a exhorté à l’utilisation de canaux diplomatiques pour en venir à bout du conflit: «Que la diplomatie fasse taire les armes! Que les nations façonnent leur avenir par des ?uvres de paix, non par la violence et les conflits sanglants!».