杏MAP导航

Olivier Bonnel - Cité du Vatican

Léon XIV a rendu concret ce dimanche après-midi le caractère diocésain de sa charge d'évêque de Rome. Après avoir reçu les honneurs au Capitole par le maire de la ville, le Pape a présidé la messe au cours de laquelle il a pris possession de la chaire de la basilique papale, cathédrale de la ville. Une cérémonie solennelle en présence du clergé diocésain et de nombreux fidèles. «Occuper la cathèdre signifie prendre soin avec amour du troupeau du Christ», a expliqué le cardinal Baldo Reina, vicaire-général du Pape pour le diocèse, alors que Léon XIV avait pris place sur la chaire décorée de mosaïques de la "mère de toutes les églises", et avant que ne commence la liturgie de la parole. L'évêque de Rome a ensuite salué les membres du diocèses, venus lui montrer leur obédience: évêques auxiliaires, vicaires ou laïcs.

«L’Église de Rome est l’héritière d’une grande histoire, enracinée dans le témoignage de Pierre, de Paul et d’innombrables martyrs, et elle a une mission unique, bien indiquée par ce qui est écrit sur la façade de cette Cathédrale: être Mater omnium Ecclesiarum, Mère de toutes les Églises», a rappelé le Pape au début de son homélie. Léon XIV a repris les mots de François son prédécesseur sur la "dimension maternelle de l'Église", demandant aux fidèles d'y réfléchir: la tendresse, la disponibilité au sacrifice et la capacité d’écoute. «Ce sont là, a-t-il-dit, des traits que nous souhaitons voir grandir partout dans le peuple de Dieu, ici aussi, dans notre grande famille diocésaine: chez les fidèles, chez les pasteurs, chez moi le premier. Les lectures que nous avons écoutées peuvent nous aider à y réfléchir».

Le Pape Léon XIV sur la chaire du Latran   (@Vatican Media)

Annoncer l'Évangile en nous laissant transformer

En commentant les lectures du jour, notamment celle des Actes des Apôtres, le Pape est revenu sur la communauté chrétienne des origines, à Antioche, et le défi d'affronter son ouverture au monde païen. Une mission difficile mais qui grâce au dialogue a pu se définir, à travers les figures de Paul et Barnabé, montés à Jérusalem, puis Pierre et les Apôtres qui les ont écoutés.  «Ils n’ont pas décidé de leur propre chef: ils ont cherché la communion avec l’Église mère et s’y sont rendus avec humilité», a rappelé le Pape. 

L'Évangile nous explique «que nous ne sommes pas seuls dans les choix de vie», a poursuivi Léon XIV. Le don de l'Esprit nous aide à grandir. «Nous sommes d’autant plus capables d’annoncer l’Évangile que nous nous laissons conquérir et transformer, en permettant à la puissance de l’Esprit de nous purifier au plus profond de nous-mêmes, de rendre nos paroles simples, nos désirs honnêtes et limpides, nos actions généreuses», a-t-il-souligné. 

Le nouvel évêque de Rome est revenu ensuite sur le «chemin exigeant» que le diocèse parcourt depuis de nombreuses années, et les défis qui lui incombent. Il est «articulé à différents niveaux d’écoute: vers le monde environnant, pour en accueillir les défis, et au sein des communautés, pour en comprendre les besoins et promouvoir des sages et prophétiques initiatives d’évangélisation et de charité. C’est un chemin difficile, encore en cours, qui cherche à embrasser une réalité très riche, mais aussi très complexe. Il est toutefois digne de l’histoire de cette Église qui a si souvent démontré sa capacité à voir “grand”, en s’investissant sans réserve dans des projets courageux et s’impliquant même face à des scénarios nouveaux et exigeants».

Je vous offre  “le peu que j’ai et que je suis”

Léon XIV a aussi rendu hommage au diocèse pour le travail accompli jusqu'ici au cours de cette année jubilaire. «Grâce à ces nombreux efforts, la ville apparaît à ceux qui y arrivent, parfois de très loin, comme une grande maison ouverte et accueillante, et surtout comme un foyer de foi». Le Pape a montré ainsi sa volonté d'entrer dans ce vaste chantier «en me mettant, autant que possible, à l’écoute de tous, pour apprendre, comprendre et décider ensemble: “chrétien avec vous et pour vous évêque”, comme le disait saint Augustin». 

Devant les défis à venir, l'évêque de Rome a tenu enfin à affirmer sa disponibilité et le désir de partager un chemin en commun, malgré les joies et les peines. «Je vous offre moi aussi “le peu que j’ai et que je suis”, et je le confie à l’intercession des saints Pierre et Paul et de tant d’autres frères et s?urs dont la sainteté a illuminé l’histoire de cette Église et les rues de cette ville».