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Le Pape saluant les participants Ă  l'audience de la Curie romaine - Photo d'illustration Le Pape saluant les participants Ă  l'audience de la Curie romaine - Photo d'illustration   (ANSA)

Léon XIV: «Les Papes passent, la Curie reste»

Le Pape a reçu en audience les officiaux de la Curie romaine, les employés du Saint-Siège, du Gouvernorat de l'État de la Cité du Vatican et du Vicariat de Rome, samedi 24 mai, en salle Paul VI. L’occasion pour le Successeur de Pierre de rappeler l’importance de la Curie, autant à Rome que dans les différents diocèses, dans la conservation et la transmission de «la mémoire historique d'une Église, du ministère de ses évêques».

Fabrice Bagendekre, SJ – Cité du Vatican

Plutôt qu’un «moment de faire des discours programmatiques», le Pape Léon XIV a voulu faire de sa première rencontre avec tout le personnel du Vatican et du diocèse de Rome une occasion de manifester sa gratitude «pour le service que vous rendez et que j'ai, pour ainsi dire, “hérité” de mes prédécesseurs», se situant lui-même dans cette curie à laquelle il appartenait encore il y a un mois, et au sein de laquelle il a servi pendant deux ans comme préfet du dicastère pour les Évêques, avant qu’il ne soit appelé à assumer désormais le rôle du «servus servorum». «Quel changement! Et maintenant... Que puis-je dire?», s’est doublement exclamé le Pape. Et pour répondre à sa question rhétorique, le Vicaire du Christ s’est approprié les paroles du premier et en succession duquel l’évêque de Rome préside à la charité des Églises: «Seigneur, tu sais tout, tu sais que je t'aime».

«Les Papes passent, la Curie reste»

Sur le même ton de reconnaissance, le Souverain pontife a rappelé le rôle capitale joué par la Curie, autant à Rome que dans les différents diocèses, dans la conservation de «la mémoire historique d'une Église» et «du ministère de ses évêques». «Les papes passent, la Curie reste. C'est vrai dans chaque Église particulière, pour la Curie épiscopale. Cela vaut aussi pour la Curie de l'évêque de Rome. La Curie est l'institution qui conserve et transmet la mémoire historique d'une Église, du ministère de ses évêques», a déclaré Léon XIV. C’est ici aussi que le Pape a rappelé le caractère essentiel pour «un organisme vivant» de la mémoire qui «n'est pas seulement tournée vers le passé, mais [qui] nourrit le présent et oriente l'avenir. Sans mémoire, le chemin se perd, il perd le sens de l'orientation», a affirmé le Saint-Père.


La dimension missionnaire de la Curie et de toute institution liée au ministère pétrinien

Poursuivant sa réflexion, le Pape s’est arrêté de façon particulière sur la Curie romaine, évoquant son rôle dans le bon exercice du ministère pétrinien. «Travailler à la Curie romaine, c'est contribuer à maintenir vivante la mémoire du Siège apostolique, dans le sens vital que je viens d'évoquer, afin que le ministère du Pape puisse être exercé de la meilleure façon possible», affirmé le nouveau Pontife, étendant cette reconnaissance à «tous les services de l'État de la Cité du Vatican». Par ailleurs, celui qui préside à la charité des Églises a rappelé «la dimension missionnaire» que doit comporter «la Curie et de toute institution liée au ministère pétrinien». Il a évoqué pour cela l’insistance sur ce trait de son prédécesseur, le Pape François, «lui qui, conformément au projet exposé dans l'exhortation apostolique Evangelii gaudium, a réformé la Curie romaine dans une perspective d'évangélisation, avec la Constitution apostolique Praedicate Evangelium», a affirmé Léon XIV.

«Nous devons chercher ensemble comment être une Église missionnaire»

Insistant sur le visage missionnaire que doit revêtir l’Église et la Curie romaine, le Saint-Père a évoqué son expérience personnelle, en tant que religieux augustin qui a passé plus de trois décennies de sa vie dans des pays autres que le sien. Il affirme s'inscrire en continuité de ses années de mission au Pérou, pour lesquels il a dit ne jamais remercier assez le Seigneur pour le don qu’elles ont été, jusquâ€™à «l'appel à servir l'Église ici, à la Curie romaine», et entend poursuivre « tant que Dieu le voudra, dans ce service qui m'a été confié».

Ainsi a-t-il répété à son audience sa première salutation, le soir du 8 mai: «Nous devons chercher ensemble comment être une Église missionnaire, une Église qui construit des ponts, qui dialogue, toujours prête à accueillir [...] à bras ouverts tous ceux qui ont besoin de notre charité, de notre présence, de notre dialogue et de notre amour». En réitérant ces paroles, Le Pape a insisté sur «la communion, l'unité, dans la charité et dans la vérité», comme perspespective que doit suivre le service de la curie romaine et de tous les collaborateurs du Vatican.


«Chacun peut être un bâtisseur d'unité par son attitude envers ses collègues»

Pour une concrétisation de ces précédents idéaux, le Pape a appelé chacun des membres de la Curie et tous les collaborateurs de l’État du Vatican à apporter «sa contribution en accomplissant son travail quotidien avec engagement et aussi avec foi, car la foi et la prière sont comme le sel pour la nourriture, elles donnent du goût». «Si donc nous devons tous collaborer à la grande cause de l'unité et de l'amour, essayons de le faire avant tout par notre comportement dans les situations quotidiennes, en commençant aussi par le lieu de travail», a insisté le Pape, expliquant que «chacun peut être un bâtisseur d'unité par son attitude envers ses collègues, en surmontant les inévitables malentendus avec patience et humilité, en se mettant à la place des autres, en évitant les préjugés, et aussi avec une bonne dose d'humour».

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24 mai 2025, 12:17