Pour Léon XIV, dans un monde trop violent, les jeunes ont besoin d’exemple de paix
Xavier Sartre – Cité du Vatican
Les Arènes de la Paix, c’est ce rendez-vous l’année dernière le 18 mai 2024, à Vérone, dans le nord de l’Italie, dans le cadre de l’amphithéâtre antique romain, qui réunit le Pape François et les représentants de divers mouvements et diverses associations venues du monde entier qui Å“uvrent sur le terrain en faveur de la paix. Léon XIV en a reçu 300 délégués ce vendredi matin, dans la salle Clémentine du palais apostolique. Parmi eux, l’Israélien Maoz Inon et le Palestinien Aziz Sarah qui avaient témoigné l’an passé devant François et dont l’histoire avait ému tous les participants, ces deux hommes ayant perdu des proches dans le long conflit opposant Israël au Hamas, avant même le 7-octobre.
«Désarmer les cÅ“urs, les regards, les esprits et dénoncer les injustices d’un système qui tue et qui se base sur la culture du déchet»: c’est l’objectif selon Léon XIV de toute construction de paix qui doit commencer par le fait de se mettre du côté des victimes, partageant leur point de vue. Pour cela, il faut «des cÅ“urs et des esprits entrainés et formés à l’attention envers l’autre et capables de reconnaitre le bien commun dans le contexte actuel», souligne le Saint-Père. «La route pour parvenir à la paix est communautaire, elle passe par le soin des relations de justice entre tous les êtres vivants».
Prendre le temps d'approfondir la paix
Mais cela prend du temps, reconnait Léon XIV, d’où le besoin de «retrouver ces temps longs nécessaires pour que ces processus puissent avoir lieu», malgré la rapidité et l’immédiateté qui caractérisent nos sociétés. «La paix authentique», en outre, doit prendre forme à partir de la réalité et en être à l’écoute, affirme l’évêque de Rome. La paix n’est en fait possible que «quand les différences et la conflictualité qu’elles entrainent ne sont pas supprimées mais reconnues, prises en compte et surmontées».
Dans ce discours aux accents bergogliens, Léon XIV rend hommage aux mouvements et associations qui s’engagent quotidiennement et sur le terrain en faveur de la paix, avec «créativité et génie». Conscient qu’«il y a trop de violence dans le monde, dans nos sociétés», marquées par les «guerres», le «terrorisme», la «traite des êtres humains», l’«agressivité diffuse», le Pape estime que «les enfants et les jeunes ont besoin d’expériences qui éduquent à la culture de la vie, du dialogue, du respect réciproque», «de témoins d’un style de vie différent, non-violent».
Promouvoir la non-violence
Qui mieux que «ceux qui ont subi l’injustice et les victimes de la violence» et qui savent «résister à la tentation de la vengeance», pour devenir «les protagonistes les plus crédibles de processus non-violents de construction de la paix»? «La non-violence comme méthode et comme style doit caractériser nos décisions, nos relations, nos actions».
Pour nous servir de «boussole», l’Évangile et la doctrine sociale sont là pour nous nourrir également constamment dans cet effort, a expliqué Léon XIV. Paraphrasant le proverbe latin «si tu veux la paix, prépare la guerre», Léon XIV affirme: «si tu veux la paix, prépare des institutions de paix», autrement dit les institutions éducatives, économiques et sociales.
Les mouvements et les associations de paix sont donc appelées par le Souverain pontife à être des «levains d’unité, de communion, de fraternité», cette dernière ayant besoin d’être «découverte, aimée, vécue, annoncée et témoignée dans la confiante espérance qu’elle est possible grâce à l’amour de Dieu».
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