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La sacristie pontificale. La sacristie pontificale. 

Des religieux au service de la liturgie pour le conclave

? la demande de Cl¨¦ment VI, depuis le XIVe si¨¨cle, les religieux de l¡¯Ordre de Saint Augustin s¡¯occupent de la pr¨¦paration des parements liturgiques, des calices, des ciboires et de tout ce qui est n¨¦cessaire pour les c¨¦l¨¦brations pontificales. Les s?urs augustiniennes oblates de l¡¯Enfant J¨¦sus collaborent, ce sont elles qui lavent et repassent les chasubles, les ¨¦toles et le linge destin¨¦ aux autels. Pour le conclave, deux confr¨¨res sont mis ¨¤ la disposition des cardinaux ¨¦lecteurs.

Tiziana Campisi ¨C Città del Vaticano 

Ils sont en charge des chapelles du Palais apostolique, du «trésor pontifical» et de la lipsanothèque, la salle des reliquaires, sous la responsabilité du maître des Célébrations liturgiques pontificales. Ce sont les religieux augustiniens qui s¡¯occupent de la sacristie pontificale, dont la tâche principale est de préparer tout ce qui est nécessaire aux célébrations du Pape, les parements, les calices, les ciboires. Leur petite communauté évolue au milieu des salles sacrées, aux abords de la chapelle Sixtine, pour accomplir une mission cachée, diligente et parfois très exigeante, surtout lorsque le Souverain pontife préside des liturgies solennelles ou des événements majeurs.

Mis à contribution au conclave

Deux d¡¯entre eux sont mis à contribution au conclave, a expliqué le secrétaire général de l'Ordre de Saint-Augustin, le père Pasquale Di Lernia, et, tout comme les cérémoniaires pontificaux, les confesseurs, les techniciens de surface, les médecins et les infirmiers, lundi dernier, le 5 mai, ils ont promis et juré dans la chapelle Pauline, devant le cardinal Kevin Joseph Farrell, camerlingue de la Sainte Eglise romaine, «d¡¯observer le secret absolu avec quiconque ne fait pas partie du Collège des cardinaux électeurs, et ce, à jamais», à moins qu¡¯ils ne reçoivent «une faculté spéciale expressément accordée par le Souverain pontife nouvellement élu ou ses successeurs», sur ce qui se déroule dans la Cité du Vatican ces jours-ci.

Les «papaline»

Aux côtés des religieux augustiniens, des religieuses travaillent aussi, en silence: ce sont les oblates de l¡¯Enfant Jésus, qui observent elles aussi la règle de saint Augustin. Ce sont elles qui prennent soin des parements du Pape, précise le père Di Lernia, depuis 1683 à la demande d¡¯Innocent XI. Elles sont appelées «les papaline». Au fil des ans, les oblates ont repassé et amidonné les parements de Pie XII, Jean XXIII, Paul VI, les deux Jean-Paul, Benoît XVI et François. Aujourd¡¯hui, quatre d¡¯entre elles repassent et ordonnent le linge à la sacristie pontificale, mais dans leur propre communauté, au centre de Rome, elles ont leur propre blanchisserie et pressing, où les chasubles et les nappes d¡¯autel arrivent dans de grandes caisses et retournent au Vatican toujours impeccables. Grâce à leurs mains habiles, les traces de cire, d¡¯huile ou de vin disparaissent. Ainsi, les vêtements et les parements liturgiques sont prêts à être utilisés lors des célébrations pontificales.


Angelo Rocca, un sacristain illustre

Les Augustins servent dans le Palais apostolique depuis le XIVe siècle, lorsque Clément VI, en 1352, décida de choisir son sacristain parmi les religieux de l¡¯Ordre de Saint Augustin. Leur tâche consistait à conserver le mobilier et les reliques de la sacristie apostolique et à assister le Souverain pontife lors des célébrations solennelles. La plupart des sacristains augustiniens étaient des évêques, puis le titre épiscopal leur a été attribué de manière permanente à partir de Clément VIII. Au fil des siècles, plusieurs sacristains du Pape se sont distingués par leur témoignage de vie. Parmi eux, le père Angelo Rocca, qui, avant d¡¯être sacristain, fut correcteur de la Typographie vaticane et secrétaire de la Congrégation de l¡¯Index en 1595, à la demande de Sixte V. Le Pape lui-même l¡¯impliqua dans le grand projet culturel qui comprenait la création de la première grande bibliothèque du monde catholique, la Bibliothèque vaticane, puis le voulut aussi comme collaborateur dans la révision de la Vulgate. De sa propre initiative, cependant, le père Rocca créa, à Rome, au début des années 1600, la première bibliothèque publique, la bibliothèque Angelica.

Le frère aux côtés de Jean XXIII

Parmi les consacrés de l¡¯Ordre des Augustins servant à la sacristie pontificale, il convient de citer le frère Federico Belotti, aux côtés de Pie XI, Pie XII, Jean XXIII et Paul VI, que Mgr Loris Capovilla, secrétaire du Pape Roncalli, créé plus tard cardinal en 2014 par le Pape François, décrivit comme «humble, serein, dévot et cordial». «Je n¡¯ai jamais remarqué un seul défaut dans son service diligent. Jamais il n¡¯a demandé une médaille, un livre, une faveur. Il acceptait les fréquents signes de bienveillance du Pape, il les gardait pour lui», a écrit Loris Capovilla à son sujet. Federico Belotti se rendait chaque jour dans la chapelle privée du Pape pour servir la Messe. Jean XXIII lui confia des ?uvres de miséricorde et s¡¯adressait à lui de manière confidentielle. Il lui demanda également de le suivre à Castel Gandolfo, pendant les vacances d'été, et il avait l¡¯habitude de se promener avec lui dans les jardins de la villa pontificale. Et la requête que lui fit le Souverain pontife, qui avait l¡¯habitude de donner 10.000 lires à chaque proche qui arrivait depuis Sotto il Monte, fait sourire. Il lui demanda 70.000 lires à crédit. «Votre Sainteté, je ne peux pas satisfaire votre demande cette fois-ci ¡ª répondit le religieux ¡ª demandez à Monseigneur Tommaso Ryeare, votre professeur d¡¯anglais, qui se fera un plaisir de vous prêter cet argent». Mais les anecdotes sur l¡¯amitié entre le religieux augustin et Jean XXIII sont nombreuses, elles racontent une humanité franche et authentique, des entretiens et des dialogues du quotidien, une affection fraternelle et réciproque, mais aussi des épisodes hilarants. Comme lorsque le frère, qui dormait profondément dans une chambre voisine de celle du Souverain pontife, ronfla bruyamment. Réveillé par le son d¡¯une cloche, effrayé, il s¡¯exclama: «Votre Sainteté!». Et le Pape, amusé, répondit: «Calmez-vous, frère Frédéric. Vous faisiez retentir vos trompettes et moi je faisais retentir mes cloches!».

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08 mai 2025, 16:14