Audience g¨¦n¨¦rale: soyez une maison de la mis¨¦ricorde pour l¡¯autre
Alexandra Sirgant ¨C Cité du Vatican
Il y avait du monde sur la place Saint-Pierre pour cette première audience générale du mois septembre. Deux jours à peine après son retour d¡¯Oulan-Bator, le Saint-Père est revenu sur sa visite en Mongolie, 43e voyage apostolique depuis le début de son pontificat.
Le Pape François a tout d¡¯abord remercié les personnes qui ont accompagné sa visite, ainsi que les autorités mongoles, en particulier le président Khurelsukh, ainsi que l¡¯ancien président Enkhbayar. Pendant ce voyage, François n¡¯a cessé d¡¯encourager la petite communauté catholique du pays ¨Cde moins de 1 500 fidèles¨C un «peuple noble et sage, qui m¡¯a manifesté tant de cordialité et d¡¯affection».
Une universalité incarnée par l¡¯Église mongole
«On pourrait se demander pourquoi le Pape se rend si loin pour visiter un petit troupeau de fidèles», a souligné le Souverain pontife, avant d¡¯ajouter que «c¡¯est précisément là, loin des projecteurs, que l¡¯on trouve souvent les signes de la présence de Dieu, qui ne regarde par les apparences mais le c?ur (cf. 1 Sam 16, 7)». Le Seigneur ne «cherche pas le centre de la scène», mais plutôt «le c?ur simple de ceux qui le désirent et l¡¯aiment sans apparences». Cette petite Église mongole «humble et joyeuse» s¡¯est donc trouvée pendant quelques jours «au centre de l¡¯Église».
Le Pape est ensuite revenu sur l¡¯histoire de cette jeune communauté catholique, apparue dans les années 1990 après la chute du communisme. Une communauté née du «zèle apostolique» selon François, faisant référence à ses précédentes catéchèses sur la passion de l¡¯annonce de l¡¯Évangile et le zèle apostolique. «Quelques missionnaires (¡) passionnés par l¡¯Évangile, se sont rendus il y a trente ans dans un pays qu¡¯ils ne connaissaient pas. Ils ont appris sa langue et, bien qu¡¯issus de nations différentes, ils ont créé une communauté unie et véritablement catholique» a expliqué le Saint-Père, en rappelant que le mot "catholique" signifie "universel". «C¡¯est bien cela la catholicité: une universalité incarnée, qui saisit le bien là où elle vit et qui sert les personnes avec lesquelles elle vit».
«Ces missionnaires ne sont pas allés là-bas pour faire du prosélytisme», explique François, mais pour «vivre comme le peuple mongol (¡) et prêcher l¡¯Évangile» dans leur langue. C¡¯est pourquoi ils sont universels et «inculturés»: «Ils ont adopté la culture mongole pour proclamer l¡¯Évangile dans cette culture».
Être une maison de la miséricorde: ouverte et accueillante
Le Pape François est ensuite revenu sur plusieurs événements marquants de ce voyage, notamment l¡¯inauguration de la Maison de la miséricorde, espace alloué aux plus démunis dans une ancienne école de religieuses, et « la première ?uvre caritative créée en Mongolie ». Cette maison d¡¯accueil « rappelle aussi à chacune de nos communautés d¡¯être une maison de la miséricorde: un lieu ouvert et accueillant, où les misères de chacun peuvent entrer sans honte en contact avec la miséricorde de Dieu qui relève et guérit».
Un appel à élargir notre regard
Le Souverain pontife a également évoqué la rencontre interreligieuse et ?cuménique du dimanche 3 septembre, où été réunis une dizaine de responsables religieux locaux. Parmi eux, des représentants du bouddhisme, religion dominante dans le pays. «La Mongolie a une grande tradition bouddhiste», a souligné le Saint-Père, «avec de nombreuses personnes qui, en silence, vivent leur religiosité de manière sincère et radicale».
François a comparé ces religieux à des graines qui «de manière cachée, font germer le jardin du monde, alors que nous n'entendons généralement que le bruit des arbres qui tombent !». Au lieu de s¡¯attarder sur les «arbres qui tombent», le Pape nous appelle à voir «la forêt qui grandi chaque jour (¡) dans le silence». Il ajoute qu¡¯il est important de savoir voir et reconnaître le bien en chacun. «Nous n¡¯apprécions souvent les autres que dans la mesure où ils correspondent à nos idées», déplore le Souverain pontife, «or nous devons voir le bien». «C¡¯est pourquoi il est important, comme le fait le peuple mongol, de regarder vers le haut, vers la lumière du bien» souligne-t-il.
Le Pape a conclu en soulignant le bien-être procuré par sa rencontre avec le peuple mogol «qui conserve ses racines et ses traditions, respecte les personnes âgées et vit en harmonie avec l¡¯environnement». Le Saint-Père nous appelle à prendre exemple sur ce «peuple qui regarde le ciel et sent le souffle de la création», à nous laisser stimuler «par la nécessité d¡¯élargir les frontières de notre regard» et à ne pas «tomber prisonnier de la petitesse» afin de «voir le bien chez les autres et d¡¯être en mesure d¡¯élargir nos horizons et notre propre c?ur».
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