Fin de vie : le Pape appelle ¨¤ la ?sagesse? dans l¡¯usage des soins th¨¦rapeutiques
Par Delphine Allaire
Organisé les 16 et 17 novembre par l¡¯académie pontificale pour la vie et par l¡¯Association médicale mondiale (AMM), ce congrès réunit près de 110 experts de trente pays différents, dont des théologiens, des philosophes, des juristes et le comité bioéthique de l¡¯UNESCO.
S¡¯adressant à Mgr Vincenzo Paglia, président de l¡¯Académie pontificale pour la Vie, et aux participants du congrès, le Pape a d¡¯abord loué les avancées de la médecine «qui permettent d¡¯éradiquer nombre de maladies afin d¡¯améliorer la santé et de prolonger la durée de vie». Avant de tempérer : «Il est devenu possible aujourd¡¯hui de rallonger la durée de vie par des moyens inconcevables auparavant. La chirurgie et bien d¡¯autres interventions médicales sont devenues de plus en plus efficaces, mais elles ne sont pas toujours bénéfiques. Elles peuvent soutenir ou remplacer des fonctions vitales défaillantes, mais ce n¡¯est pas la même chose que de promouvoir la santé».
Ainsi se dessine la nécessité d¡¯adopter aujourd¡¯hui, plus que jamais, «une plus grande sagesse», car existe «la tentation de s¡¯obstiner sur des traitements puissants qui ne servent pas le meilleur intérêt de la personne».
Citant alors un discours du Pape Pie XII, François a assuré qu¡¯il était «moralement licite de décider l¡¯arrêt des soins thérapeutiques, lorsque leur usage n¡¯est pas en adéquation avec les standards éthiques et humanistes. C¡¯est ce qui sera ultérieurement appelé ¡®la juste proportion dans l¡¯usage de médicaments¡¯, rendant possible une décision plus nuancée moralement».
Une telle décision reconnait «de manière responsable la finitude de notre existence» et «réinsuffle de l¡¯humanité dans l¡¯accompagnement des mourants, sans essayer d¡¯élimination les vivants», a ajouté le Pape.
François distingue aussi la suspension de traitements thérapeutiques disproportionnés de l¡¯euthanasie, laquelle, rappelle-t-il, demeure «mauvaise», au sens où «elle met un terme à la vie et provoque la mort».
De la nécessité du discernement moral
Néanmoins, il s¡¯agit de s¡¯adapter: «L¡¯application machinale d¡¯une règle générale n¡¯est pas suffisante», a estimé François. Il apparait donc nécessaire de discerner soigneusement «l¡¯objet moral, les circonstances et les intentions des personnes impliquées».
Dans le catéchisme de l¡¯Église catholique est indiqué que «la décision doit être prise par le patient s¡¯il en a la capacité et la possibilité».
Le commandement suprême de «la proximité responsable» doit être gardé en tête, a-t-il enjoint, appelant au calme, au sérieux et à la pertinence «lorsque les sociétés démocratiques abordent ces questions sensibles pour trouver des solutions adéquates sur le plan juridique».
Dans sa réflexion, le Saint-Père articule ainsi la prise en compte, d¡¯un côté, des différents points de vue éthiques et appartenances religieuses dans un climat d¡¯ouverture et de dialogue, sans que, d¡¯un autre côté, l¡¯Etat ne renonce à son devoir de protéger toute personne et à défendre l¡¯égalité fondamentale qui régit l¡¯humanité.
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