Le Pape ¨¤ Sainte-Marthe: les chr¨¦tiens sans m¨¦moire perdent le sel de la vie
Alessandro di Bussolo ¨C Cité du Vatican
La mémoire chrétienne est le sel de la vie, il faut parfois faire un pas en arrière pour avancer: nous devons nous souvenir des premiers moments dans lesquels nous avons rencontré Jésus, faire mémoire de celui qui nous a transmis la foi, et rappeler la loi de l¡¯amour, que le Seigneur a inséré dans nos c?urs. Le Pape François l¡¯a expliqué dans l¡¯homélie de la messe de ce matin, célébrée à la Maison Sainte-Marthe, dans laquelle il s¡¯est appuyé sur l¡¯exhortation apostolique de Saint Paul à Timothée, dans la première lecture : «Rappelle-toi de Jésus-Christ».
C¡¯est une façon d¡¯aller en arrière avec la mémoire pour rencontrer le Christ, «pour trouver des forces et pouvoir cheminer en avant. La mémoire chrétienne est toujours une rencontre avec Jésus-Christ», a expliqué François.
«La mémoire chrétienne est comme le sel de la vie. Sans mémoire, nous ne pouvons pas aller de l¡¯avant. Quand nous trouvons des chrétiens dans mémoire, nous voyons tout de suite qu¡¯ils ont perdu la saveur de la vie chrétienne et qu¡¯ils ont fini par devenir des personnes qui accomplissent les commandements mais sans la mystique, sans rencontrer Jésus-Christ. Et Jésus-Christ, nous devons le rencontrer dans la vie.»
Trois chances de rencontre avec Jésus-Christ
Il y a trois situations «dans lesquelles nous pouvons rencontrer Jésus-Christ : dans la premiers moments, dans nos ancêtres, et dans la loi», a expliqué François. La Lettre aux Hébreux nous indique comment faire : «Retournez à la mémoire de ces premiers temps, après votre conversion», vous qui étiez si fervents¡ «Chacun de nous a des temps de rencontre avec Jésus». Dans notre vie il y a eu «un, deux, trois moments, dans lesquels Jésus s¡¯est rapproché, s¡¯est manifesté. Ne pas oublier ces moments : nous devons aller de l¡¯avant et les reprendre parce que ce sont des moments d¡¯inspiration, dans lesquels nous rencontrons Jésus-Christ.»
«Chacun de nous a des moments comme ça, a expliqué le Pape. Quand on a rencontré Jésus-Christ, quand on a changé de vie, quand le Seigneur fait voir la propre vocation, quand le Seigneur rend visite dans un moment difficile. Nous, dans le c?ur, nous avons ces moments. Cherchons-les. Contemplons ces moments. La mémoire de ces moments dans lesquels moi j¡¯ai rencontré Jésus-Christ. La mémoire de ces moments dans lesquels Jésus-Christ m¡¯a rencontré. Ils sont la source qui me donnera les forces.»
«Est-ce que je rappelle de ces moments ?», s¡¯est demandé François. «Des moments de rencontre avec Jésus quand il m¡¯a changé la vie, quand il m¡¯a promis quelque chose ? Si nous ne nous en rappelons pas, cherchons-les. Chacun de nous en a», a expliqué le Saint-Père.
Cultiver la mémoire des ancêtres
La deuxième occasion de rencontre avec Jésus peut venir à travers la mémoire des ancêtres, que la Lettre aux Hébreux appelle «vos chefs, ceux qui vous ont enseigné la foi». Paul aussi, dans la deuxième lettre à Timothée, l¡¯exhorte ainsi : «Rappelle-toi de ta maman et de ta grand-mère qui t¡¯ont transmis la foi». «La foi, nous ne l¡¯avons pas reçue par la poste», a ironisé François, «mais des hommes et des femmes nous ont transmis la foi», et la Lettre aux Hébreux le dit : «Regardez-les, eux qui sont une multitude de témoins, et prenez de la force d¡¯eux, eux qui ont souffert le martyre».
Quand l¡¯eau de la vie devient un peu trouble, a expliqué François, «il est important d¡¯aller à la source et de trouver dans la source la force pour aller de l¡¯avant. Nous pouvons nous demander : est-ce que je garde la mémoire de mes ancêtres ? Est-ce que je suis un homme ou une femme avec des racines ? Ou est-ce que je suis devenu déraciné, éradiqué ? Est-ce que je vis seulement dans le présent ? Si c¡¯est comme cela, il faut tout de suite demander la grâce de retourner aux racines», à ces personnes qui nous ont transmis la foi.
Enfin, la loi, que Jésus évoque dans l¡¯Évangile de Marc. Le premier commandement est : «Écoute, Israël, le Seigneur notre Dieu».
«La mémoire de la loi. La loi est un geste d¡¯amour que le Seigneur a fait avec nous parce qu¡¯il nous a signalé la route, il nous a dit : par cette route tu ne te tromperas pas. Revenir à la mémoire de la loi. Non pas la loi froide, celle qui semble simplement juridique. Non. La loi d¡¯amour, la loi que le Seigneur a inséré dans nos c?urs.»
«Est-ce je suis fidèle à la loi, est-ce que je me souviens de la loi, est-ce que je répète la loi ?», s¡¯est encore demandé François. «Parfois, nous aussi les chrétiens, aussi les consacrés, nous avons des difficultés à répéter la mémoire des commandements : ¡°Oui oui, je m¡¯en souviens, mais ensuite à un certain point je me trompe, je ne me souviens pas.¡±»
Garder le regard tourné vers le Seigneur
Se rappeler de Jésus-Christ, a conclu François, signifie avoir «le regard fixe vers le Seigneur» dans les moments de ma vie dans lesquels je l¡¯ai rencontré, des moments d¡¯épreuve, dans mes ancêtres et dans la loi. Et la mémoire, «ce n¡¯est pas seulement un pas en arrière». C¡¯est un pas en arrière pour aller de l¡¯avant. La mémoire et l¡¯espérance vont ensemble. Elles sont complémentaires, elles se complètent. «Souviens-toi de Jésus-Christ, le Seigneur qui est venu, a payé pour moi, et qui viendra. Le Seigneur de la mémoire, le Seigneur de l¡¯espérance.»
Chacun de nous «peut prendre aujourd¡¯hui quelques minutes pour se demander comment va la mémoire des moments dans lesquels j¡¯ai rencontré le Seigneur, la mémoire de mes ancêtres, la mémoire de la loi». Et ensuite, «comment va mon espérance, en quoi j¡¯espère. Que le Seigneur nous aide dans ce travail de mémoire et d¡¯espérance.»
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