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Les casques bleus des Nations unies en poste ¨¤ la fronti¨¨re isra¨¦lo-libanaise. Les casques bleus des Nations unies en poste ¨¤ la fronti¨¨re isra¨¦lo-libanaise. 

Fin de la FINUL: le vicaire apostolique de Beyrouth inquiet pour le Sud-Liban

Suite ¨¤ la d¨¦cision du Conseil de s¨¦curit¨¦ de l'ONU le 28 ao?t de mettre fin ¨¤ la mission de maintien de la paix au Sud-Liban, la communaut¨¦ internationale s'interroge sur les mesures ¨¤ prendre pour pr¨¦server l'¨¦quilibre r¨¦gional. Mgr C¨¦sar Essayan, vicaire apostolique de Beyrouth pour les catholiques de rite latin au Liban, remercie les casques bleus pour leur engagement ces 50 derni¨¨res ann¨¦es et se fait ¨¦cho de la crainte des libanais face ¨¤ l'incertitude pour les mois ¨¤ venir.

Stefano Leszczynski - Cité du Vatican

Selon , négociée pendant deux semaines principalement entre les États-Unis et la France, la FINUL, la Force intérimaire des Nations Unies au Liban créée en 1978, doit «entamer la réduction et le retrait des effectifs de la mission de façon organisée et en toute sécurité à compter du 31 décembre 2026 (¡­) ces opérations devant être achevées dans un délai d¡¯un an», «l¡¯objectif étant de parvenir dans les meilleurs délais à une situation dans laquelle aucune arme autre que celles du Gouvernement libanais ne se trouve sur le territoire et aucune autre autorité que la sienne ne s¡¯y exerce».

Durant cette transition d'un an, la FINUL sera chargée d'assurer la sécurité et les services de son personnel (un peu plus de 10 000 membres) pendant le retrait. La mission, actuellement dirigée par l'Italie, doit également «contribuer à la protection des civils et à l¡¯acheminement en toute sécurité de l¡¯aide humanitaire sous la direction de civils, dans les limites de ses capacités». La résolution appelle également le gouvernement israélien à retirer ses forces présentes au nord de la Ligne bleue, frontière de facto entre les deux pays, «notamment au niveau des cinq positions qu¡¯il tient en territoire libanais».

Interprétations contradictoires

La décision adoptée par le Conseil de sécurité des Nations unies a été prise à l'unanimité jeudi 28 août, lorsque les quinze États membres ont voté le texte de la résolution, fortement soutenu par les États-Unis, mais édulcoré par rapport à la formulation initiale qui fixait des délais de démobilisation plus stricts. Les premières réactions internationales à l'annonce de la fin de la plus longue mission de l'histoire de l'ONU ont été mitigées et suffisent à justifier le sentiment d'incertitude quant aux conséquences de cette décision.

Bouleversement régional

«Il est intéressant de lire entre les lignes la déclaration du président libanais Joseph Aoun», note Claudio Bertolotti, chercheur associé à l'ISPI, Instituto per gli studi di politica internazionale (Institut pour les études de politique internationale), «qui a effectivement bouleversé l'interprétation dominante de la fin de l'opération FINULLe président Aoun a d'ailleurs exprimé sa gratitude pour la prolongation de la mission jusqu'au 31 décembre 2026, et non pas seulement pour six mois, comme Israël l'avait demandé officieusement aux États-Unis.» Le scénario actuel laisse plusieurs hypothèses ouvertes pour l'avenir, mais il constitue certainement une condition qui répond aux mutations actuelles de la région. «Ce fut», poursuit le chercheur italien, «une expérience qui, bien que bénéfique, n'a pas atteint ses objectifs, notamment celui d'empêcher que la zone au sud du fleuve Litani ne soit utilisée par le Hezbollah pour le déploiement d'armes et d'équipements ou pour la libre circulation de ses militants.»

Garder les yeux ouverts sur le Liban

La plus grande crainte des Libanais est que, sans cette présence internationale, l'obscurité s'abatte sur le Sud-Liban. Cette inquiétude a été exprimée dans les médias du Vatican par le Vicaire apostolique de Beyrouth, Mgr César Essayan: «La présence de la FINUL est une source de sérénité pour les Libanais, en particulier dans le Sud. Ce sont des soldats de la paix qui ont toujours cherché à aider la population, tentant même d'apaiser les tensions. Une fois le contingent international disparu, le risque est que personne ne sache rien du Sud-Liban, laissant la place à ceux qui voudraient abuser de ce territoire. »

Entretien avec Mgr César Essayan, vicaire apostolique de Beyrouth pour les catholiques de rite latin au Liban.

Non à un autre Afghanistan

«Je ne crois pas que la décision de mettre fin à la mission de la FINUL signifie abandonner le Liban à lui-même», nuance Claudio Bertolotti. «Je ne pense pas que quiconque souhaite un second Afghanistan. Au contraire», poursuit l'analyste de l'ISPI, «il pourrait y avoir un renforcement de l'aide directe au Liban, principalement de la part des États-Unis, puis d'Israël. Car l'objectif commun est de limiter le pouvoir des forces politiques qui bénéficient du soutien d'une organisation militaire susceptible de menacer l'État libanais lui-même

Espoir de paix et de stabilité

L'engagement de la France semble aller précisément dans ce sens. À l¡¯issue de la rencontre entre Emmanuel Macron, Joseph Aoun et le Premier ministre libanais Nawaf Salam, le président français a réitéré sa détermination à convoquer deux conférences avant la fin de l'année: la première en soutien aux Forces armées libanaises, pilier de la souveraineté du pays, et la seconde pour le redressement et la reconstruction du Liban. «Sécurité restaurée, souveraineté affirmée, prospérité reconstruite»: tels sont les futurs piliers du pays du Cèdre souhaités par le président français. 

«Notre espoir», a conclu Mgr Essayan, «est que d'ici un an, le monde trouve des voies vers la paix, tant en Europe qu'ici au Moyen-Orient. C'est pourquoi je dis que si le retrait de la FINUL signifie que nous préparons la paix, tant mieux. Mais qu'il s'agisse d'une paix digne, et non fondée sur l'effacement de l'autre.»

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30 ao?t 2025, 16:10