50 personnes ont ¨¦t¨¦ enlev¨¦es au Nigeria
Inès Muller ¨C Cité du Vatican
Une cinquantaine de civils ont été enlevés par des «bandits», dans le nord-ouest du Nigéria. Selon un rapport d¡¯experts de l¡¯Organisation des Nations Unies sur la surveillance des violences dans le pays, des hommes armés ont kidnappé plus de 50 personnes dans le village de Sabon Garin-Damri, dans l¡¯État de Zamfara. Il s¡¯agit du premier enlèvement de masse dans cette région depuis le mois de janvier. Pourtant, le rapport précise que «la tendance récente des enlèvements de masse dans le Zamfara est préoccupante».
Une nouvelle fois, l¡¯État de Zamfara est touché par l¡¯attaque de gangs criminels. En juillet, 33 personnes avaient été tuées dans cette même région, malgré le payement d¡¯une rançon s¡¯élevant à 33.700 dollars, selon des habitants. Les États du centre et du nord-ouest sont affolés depuis des années par des pratiques de crimes organisés. Il s¡¯agit souvent du même mode d¡¯opération: des groupes de civils sont enlevés et détenus pendant plusieurs mois, et des rançons sont exigées par la suite contre la libération des otages.
Tensions entre agriculteurs et éleveurs
La montée de la violence dans cette région est à l¡¯origine liée aux conflits opposant des éleveurs et des agriculteurs, pour les droits à la terre et à l¡¯eau. Selon les déclarations de l¡¯ONU, le droit à la terre et aux ressources naturelles met en avant à la fois des droits et des libertés pour les populations rurales. Ils s¡¯illustrent par exemple par le droit de maintenir l¡¯accès à la terre et aux ressources naturelles, ainsi que leur utilisation et leur gestion par les peuples. Pourtant ces revendications donnent lieu à des affrontements, qui se sont transformés au fil des années, en crimes organisés par des gangs de «bandits» armés. Ils prennent le contrôle des communautés rurales pour y imposer des taxes aux agriculteurs. D¡¯autres pratiques sont utilisées, comme le pillage.
Escalade des violences à la frontière nigérienne
Situé à la frontière du Niger, le Zamfara est devenu le centre névralgique des attaques violentes qui ont entravé l¡¯agriculture, obligeant des milliers d¡¯individus à abandonner leurs domiciles. Les attaques s'aggraveraient en raison de la collaboration grandissante entre les gangs armés et les jihadistes, qui sont à l'origine d'une insurrection violente dans le nord-est depuis de nombreuses années. Ainsi, le rapport dénonce «un changement de stratégie des bandits vers des attaques de plus grande envergure dans le nord de Zamfara». Dans ce contexte, la semaine dernière, les forces de l'ordre nigérianes auraient tué 45 «bandits», lors d'une fusillade dans le centre du pays. Ces événements illustrent une recrudescence des actions militaires, pour lutter contre les violences.
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