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Delphine Allaire – Cité du Vatican

Une vague de colère accrue continue dans les rues de Serbie depuis une semaine. Le mouvement de fond dure lui depuis neuf mois, après l'effondrement meurtrier du toit de la gare de Novi Sad imputé par certains Serbes à la corruption systémique. Depuis mardi 12 août, les affrontements entre manifestants et policiers à Belgrade la capitale, ont franchi un pallier de violence, en dégénérant dans plusieurs villes du pays à tel point que le cardinal Ladislav Nemet est intervenu ce samedi. «Je suis profondément convaincu que toute forme de violence est inacceptable et ne conduit qu'à davantage de souffrances et de divisions», écrit l’archevêque catholique de Belgrade dans ce communiqué. Le premier cardinal serbe de l’histoire -créé par François le 7 décembre 2024-, y lance un appel clair à tous les décideurs et citoyens de cette terre majoritairement orthodoxe: «Arrêtez la violence! J'encourage chacun à choisir la voie du dialogue, de la patience et de la justice, car c'est la seule façon de parvenir à une solution véritable et durable à nos problèmes sociaux.»

Pensées pour les victimes de violences inutiles

Convaincu que la Serbie «a le potentiel de se renouveler si elle rejette la haine et ?uvre pour la paix et l'humanité», le cardinal Nemet en appelle désormais à la cohérence, à la sagesse et au respect mutuel pour l'avenir de ce pays aux 6.6 millions d'habitants. Et conclut en pensant à tous les blessés lors des troubles de ces derniers, «qui sont victimes de violences inutiles», rappelant aux Serbes que le sort de la nation est entre leurs mains. «Choisissons la voie de la paix», plaide l'archevêque, également vice-président du Conseil des conférences épiscopales d'Europe.

Une situation sécuritaire volatile

Plus de 130 policiers ont été blessés, et des dizaines de civils ont eu besoin de soins médicaux, selon les affirmations du président serbe Aleksander Vucic en conférence de presse extraordinaire ce dimanche à Belgrade. Écartant la proclamation de l’état d’urgence, le dirigeant au pouvoir depuis plus de dix ans a expliqué préparer cette semaine «le cadre légal et formel» de sa réponse, qui promet d’être «surprenante». Parmi les revendications des manifestants figure la convocation d’élections anticipées. La Serbie connaît des manifestations quasi quotidiennes depuis le 1er novembre 2024, jour du drame de Novi Sad ayant causé la mort de 16 personnes.