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Protestations de ³¦³ó°ù¨¦³Ù¾±±ð²Ô²õ contre les violences ¨¤ Hyder?b?d au Pakistan, le 17 ao?t 2023. Protestations de ³¦³ó°ù¨¦³Ù¾±±ð²Ô²õ contre les violences ¨¤ Hyder?b?d au Pakistan, le 17 ao?t 2023.   (ANSA)

Au Pakistan, les fausses accusations de blasph¨¨me se multiplient contre les ³¦³ó°ù¨¦³Ù¾±±ð²Ô²õ

La Haute Cour d'Islamabad a demand¨¦ au gouvernement de mettre en place une commission pour enqu¨ºter sur ce ph¨¦nom¨¨ne. ?Les citoyens pakistanais de foi chr¨¦tienne continuent ¨¤ souffrir des effets de la loi dite sur le blasph¨¨me?, a d¨¦clar¨¦ l'avocat catholique Khalil Tahir Sandhu aux m¨¦dias du Saint-Si¨¨ge.

Paolo Affatato - Cité du Vatican

Adil Babar et Simon Nadeem sont deux jeunes chrétiens pakistanais qui avaient respectivement 18 et 14 ans lorsqu'ils ont été accusés de blasphème il y a deux ans. Après une incarcération et un procès de deux ans, ils ont été récemment acquittés de ces accusations. Leur cas est considéré par les avocats comme «trop positif». En effet, nombreux sont ceux qui se souviennent du cas du catholique Anwar Kenneth, aujourd'hui âgé de 71 ans, qui, arrêté sur la base d'accusations qui se sont révélées fausses, a été acquitté de l'accusation de blasphème après avoir passé 23 ans en prison. Asif Pervaiz, en revanche, un Pakistanais de 42 ans de confession chrétienne, est toujours derrière les barreaux et, emprisonné depuis 12 ans pour le même chef d'accusation, a été condamné à mort en 2020. Il s'agit de l'un des nombreux cas dans lesquels un innocent a été piégé.

Le témoignage d'avocats catholiques

«Les citoyens pakistanais de confession chrétienne continuent de souffrir des effets néfastes de la soi-disant loi sur le blasphème», note l'avocat catholique Khalil Tahir Sandhu, qui a défendu et obtenu l'acquittement de nombreuses victimes innocentes devant les tribunaux, dans une interview accordée aux médias du Saint-Siège. Les acquittements ne sont toutefois pas assortis de réparations adéquates: «Les accusés innocents passent souvent de nombreuses années en prison, perdant de précieuses années de leur vie et mettant leur famille en grande difficulté; mais il n'y a pas de réparation, pas de punition pour ceux qui lancent de fausses accusations», observe l'avocat. «Justice différée signifie justice refusée: le système juridique pakistanais nuit aux plus pauvres et aux plus vulnérables», ajoute Luqman Ahmad Khan, avocat et défenseur des droits de l'homme. «Malgré les garanties constitutionnelles, le système judiciaire pakistanais continue de faire souffrir les citoyens les plus pauvres, qui sont confrontés à des retards de plusieurs années, à des frais de justice insoutenables et à une discrimination systémique», note-t-il. Selon l'expert, «en fait, le système refuse la justice aux citoyens marginalisés, indigents et non musulmans».

Le rapport de HRW

La famille d'Asif Pervaiz, toujours dans le couloir de la mort, a fait l'expérience directe de ces retards et les a rapportés à l'agence de presse Fides: «En avril dernier, le tribunal avait fixé la date de l'appel, mais le juge l'a annulée de manière inattendue, sans donner de raisons».

Un rapport récent de l'ONG Human Rights Watch (HRW) a confirmé que «la loi pakistanaise sur le blasphème est discriminatoire, refuse l'égalité devant la loi aux non-musulmans et facilite la violence à l'encontre de toute personne accusée de ce crime». Cette loi «a longtemps été utilisée pour mener à bien des vendettas personnelles et poursuivre des membres de communautés religieuses minoritaires». «Une simple accusation de blasphème peut entraîner une condamnation à mort: au cours de la dernière décennie, des dizaines de personnes ont été tuées dans des violences de masse à la suite d'accusations de blasphème», écrit HRW. Les accusations masquent souvent des motifs économiques, tels que l'acquisition de terres appartenant à d'autres personnes. Et les victimes, en raison de leur statut socio-économique, ne sont pas en mesure de bénéficier d'une bonne défense juridique.

Un phénomène complexe

Un phénomène inquiétant est apparu ces derniers mois: un groupe criminel organise un racket pour faire accuser des innocents de faux blasphème au Pakistan. L'organisation -selon des avocats chrétiens et musulmans- utilise la loi sur le blasphème comme un piège et comme un moyen d'extorsion et a déjà ciblé 450 victimes innocentes. L'escroquerie a dévasté de nombreuses familles qui réclament aujourd'hui justice. L'affaire a été confirmée par la Commission nationale des droits de l'homme (Nchr) du Pakistan qui, dans une enquête indépendante, a décrit les activités de l'organisation qui exploite criminellement le blasphème à son avantage, en piégeant des personnes innocentes. Ces derniers jours, la Haute Cour d'Islamabad, enregistrant les nombreuses plaintes des familles concernées, a demandé au gouvernement de mettre en place une commission spéciale chargée d'enquêter sur le phénomène et d'intervenir.

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22 juillet 2025, 10:03