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La quatri¨¨me Conf¨¦rence internationale pour le financement du »å¨¦±¹±ð±ô´Ç±è±è±ð³¾±ð²Ô³Ù ¨¤ S¨¦ville, du 30 juin au 3 juillet. La quatri¨¨me Conf¨¦rence internationale pour le financement du »å¨¦±¹±ð±ô´Ç±è±è±ð³¾±ð²Ô³Ù ¨¤ S¨¦ville, du 30 juin au 3 juillet.   (ANSA)

L¡¯endettement au c?ur de la crise du »å¨¦±¹±ð±ô´Ç±è±è±ð³¾±ð²Ô³Ù

La quatri¨¨me Conf¨¦rence internationale sur le financement du »å¨¦±¹±ð±ô´Ç±è±è±ð³¾±ð²Ô³Ù se d¨¦roule en Espagne du 30 juin au 3 juillet. ? son ouverture, 192 ?tats ont adopt¨¦ l¡¯Engagement de S¨¦ville, un texte qui offre une feuille de route pour mobiliser des financements massifs en faveur des objectifs de »å¨¦±¹±ð±ô´Ç±è±è±ð³¾±ð²Ô³Ù durable. Il s¡¯inspire du rapport de la ?commission Jubil¨¦? sur la dette, mandat¨¦e par le Pape Fran?ois en cette ann¨¦e sainte, et publi¨¦ le 20 juin dernier.

Alexandra Sirgant ¨C Cité du Vatican

C¡¯était l¡¯une des demandes formulées par François dans , celle de «remettre les dettes des pays qui ne pourront jamais les rembourser». Dans la tradition jubilaire, l¡¯Année sainte est un temps de pénitence, de pardon, de rémission des péchés, et de remise des dettes. Ainsi, comme Jean-Paul II lors du Jubilé de l'an 2000, le Pape argentin avait souligné l¡¯injustice des déséquilibres commerciaux imposés par les pays les plus riches et appelé à l¡¯annulation. Un souhait renouvelé dans son dernier message pour la Journée mondiale de la paix intitulé "Remets-nous nos dettes" (Mt 6, 12). «La dette extérieure est devenue un instrument de contrôle par lequel certains gouvernements et institutions financières privées des pays les plus riches n¡¯hésitent pas à exploiter, sans discernement, les ressources humaines et naturelles des pays les plus pauvres, afin de satisfaire les besoins de leurs propres marchés» écrivait le pontife, ajoutant à ça le fardeau de la «dette écologique» des pays les plus développés.

Commission Jubilé

En février, le Pape François a mis en place une commission, menée par le prix Nobel d'économie Joseph Stiglitz, regroupant une trentaine d¡¯experts mondiaux issus du monde universitaire, de la société civile et des communautés religieuses. Chapeautée par l¡¯Académie pontificale des sciences sociales et l¡¯Initiative for Policy Dialogue de l¡¯université américaine Columbia, la «commission Jubilé» était chargée d'élaborer et de proposer des réformes qui permettraient d'aider les pays accablés aujourd'hui par des dettes insoutenables et d'éviter que de telles crises ne se reproduisent à l'avenir, tout en promouvant un développement économique, social et environnemental durable. La commission a remis ses recommandations dans un rapport de trente pages le vendredi 20 juin, afin qu¡¯elles ne soient étudiées lors du grand rassemblement décennal de l¡¯ONU à Séville, auquel participe l'Observateur permanent du Saint-Siège aux Nations-unies.  

Le rapport souligne à quel point la crise de l¡¯endentement s¡¯est aggravée depuis la troisième conférence internationale sur le financement du développement à Addis-Abbeba en 2015. «Depuis 2023-2024, ces pays ont remboursés davantage de leur dette plutôt que levés des nouveaux emprunts», explique Martin Kessler, directeur executif du Finance for Development lab et l¡¯un des co-rédacteurs de ce rapport. «Ce que cela veut dire, c¡¯est qu¡¯il a plus d¡¯argent qui sort des pays en développement qu¡¯il n¡¯y rentre». Une conjoncture qui s¡¯explique par une accumulation d¡¯emprunts dans les années 2010, lorsque les taux d¡¯intérêts dans les pays en développement était avantageux, et une économie fragilisée par la pandémie de Covid, les contrecoups de la guerre en Ukraine et l¡¯inflation massive aux États-Unis et en Europe, qui a poussé les investisseurs à se tourner à nouveau vers l¡¯Occident.

Les conséquences sont sévères pour l¡¯économie mais aussi pour le développement humain intégral, car les pays surendettés sont contraints de sacrifier les investissements dans l¡¯éducation, les soins de santé, les infrastructures et la résilience climatique. Une réalité particulièrement observée en Afrique, où 57 % de la population du continent, soit 751 millions de personnes, résident dans des pays qui dépensent plus pour le service de la dette extérieure que pour l'éducation ou les soins de santé relève le rapport. 

Par ailleurs, la commission met en garde contre l¡¯inefficacité actuelle de l¡¯architecture financière internationale, dans laquelle l¡¯argent des diverses banques de développement prêtent de l¡¯argent qui est ensuite utilisé de façon direct ou indirect pour rembourser les créanciers privés. «Le diagnostic posé par le rapport est que la crise de la dette peut se manifester en crise du développement» souligne l¡¯économiste. Parmi les solutions évoquées dans le rapport, la simplification du système de restructuration des dettes, qui dissuadent en l'état les gouvernements. 

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02 juillet 2025, 17:53