Paix et dialogue en ²Ñ¨¦»å¾±³Ù±ð°ù°ù²¹²Ô¨¦±ð, le Bel Espoir navigue vers Ath¨¨nes
Alexandra Sirgant ¨C Cité du Vatican
Après avoir longé les côtes siciliennes, l¡¯archipel maltais et l¡¯île de Chypre, le trois-mâts de l¡¯espérance navigue désormais en mer Égée, cap sur Athènes. Comme à chaque session depuis le départ du port de Barcelone le 1er mars dernier, ils sont une vingtaine de jeunes, âgés de 20 à 35 ans, à bord du Bel Espoir, en plus de l¡¯équipage francophone de l¡¯association AJD, propriétaire du navire. Qu¡¯ils soient français, espagnols, palestiniens, arméniens, bosniaques ou tunisiens, tous se retrouvent autour d¡¯une même quête de dialogue, de paix et de fraternité dans le sillage des Rencontres méditerranéennes de 2023 clôturées par le Pape François.
Menés par le cardinal Jean-Marc Aveline, les participants se sont retrouvés le 5 juillet à Istanbul, où ils ont été accueillis au couvent des dominicains. Leur séjour dans l¡¯agglomération turque a été marqué par plusieurs tables-rondes et discussions portant sur l¡¯écologie intégrale, thématique centrale de cette cinquième session des Rencontres MED25. Point d¡¯orgue de leur passage à Istanbul: la rencontre dimanche matin avec Bartholomée Ier au Phanar, Siège du Patriarcat ?cuménique de Constantinople. , le patriarche a salué l¡¯initiative des jeunes pèlerins: «En choisissant de parcourir les rivages de la Méditerranée, non comme une frontière, mais comme un lieu de rencontre et de dialogue, vous manifestez avec force que la paix est possible, et qu¡¯elle commence par l¡¯engagement concret, le respect mutuel et le courage de l¡¯amitié». Soulignant l¡¯importance du dialogue ?cuménique dans la sauvegarde de la Création, Bartholomée Ier a rappelé que la dialogue n¡¯était pas «un choix optionnel» mais «une obligation évangélique (¡), un devoir chrétien inscrit jusqu¡¯au c?ur de notre vocation de baptisé», et a ainsi appelé les participants à «devenir des ambassadeurs ?cuméniques de cette unité».
Unité plus nécessaire que jamais dans un monde marqué par tant de conflits, notamment autour du pourtour méditerranéen. La guerre ouverte déclenchée le 13 juin dernier par Israël contre l¡¯Iran a contraint le Bel Espoir à modifier son parcours lors de la session précédente, qui devait, entre le 6 et le 21 juin, rallier le diocèse de Nicosie à Chype à celui de Jounieh au Liban. Le bateau se trouvait à quelques dizaines de kilomètres au large pays du cèdre, quand il parvint le 15 juin à capter le signal GPS et à recevoir les informations des organisateurs, leur conseillant de rebrousser chemin. «Sur le bateau, nous n'avions aucune information, mais on a vu des missiles dans le ciel s¡¯écraser sur le Dôme de fer» relate Charles de Castelnau, membre du service diocésain des Relations méditerranéennes, présent à bord. Le trois-mâts a finalement fait demi-tour et achevé son périple dans les eaux chypriotes.
Athènes à l'horizon
Après une dernière journée de tourisme à Istanbul, les jeunes pèlerins ont finalement retrouvé leur bateau en terre grecque, amarré au port d¡¯Alexandroúpolis, proche de la frontière turque, et embarqué pour huit jours de navigation en direction de la capitale hellénique. Ils toucheront à nouveau la terre ferme le 17 juillet pour participer à une rencontre avec l¡¯association Praesentia organisée à la paroisse de Saint-Paul située au Pirée. Le lendemain ils rencontreront une communauté orthodoxe et participeront à une cérémonie pour la paix dans les jardins de la cathédrale catholique, avec Mgr Théodore Kodidis, archevêque d¡¯Athènes, avant de se quitter et regagner leurs contrées respectives le samedi 19 juillet.
Charles de Castelnau a participé au début de la rencontre en Turquie, et a passé deux semaines en Méditerranée lors du voyage au large de Chypre. Il témoigne de l¡¯alchimie qui opère instantanément lors de chaque nouveau périple: «Avec le rythme et l¡¯exiguïté du bateau, vous n¡¯avez pas d¡¯autres choix que de bien vous entendre, car vous ne pouvez pas claquer la porte ou aller plus loin...». «Les jeunes se reconnaissent très vite, comme des frères et s?urs». Preuve en est, les séparations à la fin de chaque aventure sont très émouvantes. «Beaucoup reviennent avec une volonté de s¡¯engager pour le dialogue, pour la rencontre, en fonction des réalités de chaque pays», assure le bénévole. «Ils ont tous promis de se retrouver le 24 octobre à Marseille pour l¡¯arrivée du Bel Espoir!».
Vers la conférence ecclésiale de la Méditerranée
En marge de l¡¯étape à Istanbul, les membres du Bureau de la coordination méditerranéenne se sont rencontrés en présentiel les 7 et 8 juillet, une première depuis sa création. Ce bureau, regroupant évêques et jeunes de la Mare Nostrum, ?uvre pour la création d¡¯une conférence ecclésiale de la Méditerranée, idée proposée par le Pape François en clôture des Rencontres de Marseille, le 21 septembre 2023.
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