Journ¨¦e de la r¨¦conciliation en Cor¨¦e: la foi pour surmonter le conflit
Paolo Affatato - Cité du Vatican
Spes ultima dea. L'espérance ne meurt pas parce qu'elle est fondée sur le Christ Jésus. Dans le contexte de la péninsule coréenne, où il n'y a pas de signes positifs de détente, la communauté catholique de Corée du Sud ne baisse pas les bras, continue inlassablement à parler d'espérance et, surtout, ne cesse de prier pour la paix et la réconciliation avec la Corée du Nord.
Mgr Simon Kim Ju Young, évêque de Chuncheon et président du Comité pour la réconciliation au sein de la Conférence épiscopale coréenne, a parlé d'«espérance indéfectible» en célébrant une messe au cours de la neuvaine qui a préparé les fidèles à la Journée de prière pour la réconciliation et l'unité, fixée au 25 juin de chaque année.
Cette journée spéciale, instituée par les évêques coréens en 1965 pour commémorer le début de la guerre de Corée (1950-1953) et prier pour la paix, marque également cette année le 80e anniversaire de la libération de la Corée de la domination coloniale japonaise (1945). Des messes et des veillées de prière ont eu lieu dans tous les diocèses coréens, les catholiques coréens s'unissant dans une invocation commune de réconciliation avec leurs frères et s?urs du Nord.
Relations Nord-Sud
Alors que la Corée du Sud vient de surmonter une crise politique qui a conduit à la destitution du président Yoon Suk Yeol puis à l'élection d'un nouveau président Lee Jae-myung, le dossier des relations bilatérales avec la Corée du Nord reste très compliqué à gérer, malgré la bonne volonté de Séoul.
Les analystes constatent une détérioration des relations bilatérales Nord-Sud. Au cours des vingt-cinq dernières années, des progrès considérables avaient été réalisés, avec la multiplication des échanges, et même la gestion conjointe d'une zone industrielle à la frontière où Nord-Coréens et Sud-Coréens travaillaient côte à côte.
Cependant, ces deux dernières années, les tensions le long de la frontière entre les deux Corées se sont accrues. La Corée du Nord a poursuivi ses essais de missiles et a déclaré qu'elle considérait les relations intercoréennes comme celles de «deux pays hostiles».
Surmonter les conflits avec foi
Pour confirmer le climat de méfiance, des incidents notables tels que le lancement de drones, de tracts et de ballons remplis d'ordures à travers la frontière ont accru le ressentiment mutuel. Cette situation, explique Mgr Kim Ju Young, peut être qualifiée de guerre civile psychologique.
Dans ce contexte, la Journée de prière pour la réconciliation amène les fidèles à lever les yeux vers le ciel et à invoquer Dieu, dispenseur de paix et d'espérance. Lorsque l'horizon humain est pessimiste, il est nécessaire de trouver la force en Dieu pour voir une lueur d'espoir. L'évêque a demandé aux fidèles de se souvenir de «tous ceux qui, dans le passé, ont essayé de suivre le chemin de la paix et de la réconciliation» et se sont unis spirituellement, suggérant précisément l'utilisation du mot ¡°espérance¡± comme terme clé pour «chasser l'ombre laissée par la division de la péninsule coréenne».
Cette année, la Journée est célébrée dans le cadre de l'année jubilaire qui a pour thème central Les pèlerins de l'espérance. Ainsi, «après 80 ans de division de la péninsule coréenne, nous devons surmonter les conflits par la foi en la résurrection du Christ», a-t-il insisté.
Initiatives pour la journée
Parmi les initiatives spéciales, à Ganghwa-gun, une zone frontalière, des chrétiens de différentes confessions se sont réunis pour prier lors d'un rassemblement organisé par la communauté protestante. Les fidèles ont invoqué Dieu «pour la fin de la guerre, pour l'unification pacifique de la péninsule coréenne et pour la fin du conflit mondial».
Un appel à réactiver les canaux de dialogue entre la Corée du Nord et la Corée du Sud a également été lancé par la Conférence coréenne des religions pour la paix, qui regroupe les sept principales communautés religieuses de Corée, dont l'Église catholique.
Lors du récent pèlerinage pour la paix le long de la zone démilitarisée (la bande de terre qui divise la Corée du Nord et la Corée du Sud), après une marche de 385 kilomètres, des croyants de différentes religions ont écrit: «Nous avons marché sans armes pour parler de la paix, chanter pour la paix et créer la paix».
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