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En Palestine, le conflit engendre une grave crise alimentaire En Palestine, le conflit engendre une grave crise alimentaire  (AFP or licensors)

Accroissement consid¨¦rable de la faim dans le monde

Le rapport 2025 du R¨¦seau mondial contre les crises alimentaires r¨¦v¨¨le une forte augmentation de la faim dans le monde. Plus de 295 millions de personnes sont d¨¦sormais confront¨¦es ¨¤ une grave ins¨¦curit¨¦ alimentaire en 2024, soit 14 millions de plus que l'ann¨¦e pr¨¦c¨¦dente.

Vatican News

Selon le nouveau rapport 2025 du Réseau mondial contre les crises alimentaires (Gnafc-Global network against food crisis), le nombre de personnes souffrant de faim sévère dans le monde a dépassé les 295 millions en 2024. Ce chiffre représente une augmentation alarmante de 14 millions par rapport à l'année précédente et reflète une crise qui s'aggrave, largement alimentée par les conflits, les catastrophes climatiques et les chocs économiques. Ces résultats s'appuient sur des données recueillies dans 65 pays par diverses organisations internationales. Sur les 65, 53 sont actuellement confrontés à des niveaux critiques d'insécurité alimentaire aiguë. Aurélien Mellin, de la division des urgences de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), souligne la complexité croissante de la crise: «35 pays sont en situation de crise alimentaire persistante depuis 2016». «Il s¡¯agit de situations d¡¯urgence prolongées qui nécessitent non seulement une aide à court terme, mais aussi des réponses multisectorielles à long terme, notamment une aide agricole d¡¯urgence, sous-financée depuis des années». Il explique que, dans les cas où une aide globale est fournie efficacement, des améliorations tangibles de la sécurité alimentaire sont constatées au fil du temps. «C'est le message que nous voulons transmettre: des solutions existent, mais il s'agit de choisir la bonne voie et d'y consacrer les ressources nécessaires», dit-il.

Des déplacés attendent une aide alimentaire dans un camp au Soudan
Des déplacés attendent une aide alimentaire dans un camp au Soudan   (AFP or licensors)

Les conflits, principale cause de la faim

Depuis 2016, les trois principaux facteurs d'insécurité alimentaire sont restés inchangés: les conflits et l'insécurité, les phénomènes météorologiques extrêmes (souvent aggravés par les changements climatiques) et les chocs économiques. Parmi ces facteurs, déclare Aurélien Mellin, les conflits restent les plus dévastateurs. «Les conflits et l'insécurité touchent le plus grand nombre de personnes confrontées à des crises alimentaires aujourd'hui», soutient l'expert de la FAO. Il cite le Soudan, où les combats ont conduit à des conditions proches de la famine, et Haïti, où la violence et l'instabilité ont créé des conditions catastrophiques sur le terrain. La situation est aggravée par des facteurs économiques. Aurélien Mellin prend en exemple des perturbations mondiales telles que la pandémie de COVID-19 et les effets persistants de la guerre en Ukraine comme facteurs contribuant à la dégradation de la situation économique, en particulier dans les États à faible revenu et fragiles.

Les enfants parmi les plus durement touchés

L¡¯expert onusien exprime également son inquiétude face à la diminution des financements de l¡¯aide humanitaire, mettant en garde contre les conséquences pour les plus vulnérables, notamment les enfants. «Certains des pays confrontés aux crises les plus graves, comme le Yémen et l'Afghanistan, risquent de perdre une aide humanitaire vitale en raison des coupes budgétaires attendues», regrette-t-il. «Si ces perturbations se produisent, elles entraveront gravement l'acheminement de l'aide vitale». Le rapport signale qu¡¯il s¡¯agit d¡¯une menace imminente, notant qu¡¯une réduction des opérations humanitaires pourrait entraîner une nouvelle augmentation de la faim, en particulier au sein des communautés fragiles où même des chocs mineurs peuvent déclencher une grave insécurité alimentaire.

Aide alimentaire distribuée aux familles déplacées du Yémen
Aide alimentaire distribuée aux familles déplacées du Yémen   (AFP or licensors)

Appel à une réponse mondiale coordonnée

La FAO et ses partenaires exhortent la communauté internationale à intensifier son soutien d¡¯urgence et à long terme. «Ces crises ne sont pas insolubles», conclut Aurélien Mellin. «Nous avons constaté des progrès lorsque l'aide est fournie avec la bonne combinaison. Il ne s'agit pas seulement de nourriture, mais aussi d'agriculture, de stabilité et d'investissements durables».

La faim «est en train de devenir une cicatrice gravée dans la vie de millions de personnes à travers le monde», avertit pour sa part le secrétaire général des Nations unies, António Guterres. Elle se propage «plus vite que notre capacité à y répondre», déclare-t-il appelant «les gouvernements, les entreprises et les décideurs» à «tenir compte des avertissements clairs lancés» dans le rapport du Gnafc. «Le commerce doit devenir un moteur de la sécurité alimentaire, et non un obstacle. Nous avons besoin de systèmes commerciaux équitables, transparents et résilients qui garantissent une circulation efficace des aliments, en particulier en temps de crise», affirme António Guterres dans une note introductive au rapport.

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17 mai 2025, 08:09