En ?gypte, de faux espoirs pour les droits de l¡¯homme?
Entretien réalisé par Adélaïde Patrignani ¨C Cité du Vatican
Depuis son élection en mai 2014, qui l¡¯amène à succéder au président islamiste Mohamed Morsi - renversé par un coup d¡¯État militaire qu¡¯il avait lui-même orchestré en 2013 - Abdel Fattah Al-Sissi muselle toute opposition. Pour cela, les membres de son appareil sécuritaire recourent aux arrestations arbitraires, aux emprisonnements massifs, à la torture et jusqu¡¯à la peine de mort. Le régime est régulièrement pointé du doigt par les ONG de défense des droits de l¡¯homme.
Libérations au compte-goutte
Mais le 26 avril dernier, à l¡¯occasion de la rupture du jeûne du Ramadan, le président a fait deux propositions en forme d¡¯ouverture : d¡¯une part, l¡¯annonce de la réactivation du Comité présidentiel des grâces, un comité créé en 2016 pour examiner les dossiers des personnes emprisonnées pour des motifs politiques ou un non-remboursement de dettes ; d¡¯autre part, le lancement d¡¯un dialogue national «avec toutes les forces politiques du pays, sans exception». Depuis, les libérations se font toujours attendre, relèvent certains médias égyptiens, tandis que d¡¯autres avancent des chiffres guère supérieurs à quelques dizaines, bien que 60 000 prisonniers politiques remplissent les prisons du pays.
L¡¯opposition s¡¯interroge déjà sur les conditions encore floues de ce dialogue, qui pourrait tourner en faveur de l¡¯homme fort du pays : participants, temporalité, objectifs¡ Les motivations de ces décisions pourraient quant à elles venir du contexte international, marqué par la guerre entre la Russie et l¡¯Ukraine, mais aussi de la situation interne. L'analyse de Farah Ramzy, chercheuse en sciences politiques, post-doctorante à l¡¯Institut Universitaire Européen de Florence.
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