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Marine Henriot – Cité du Vatican

285 kilos. Le poids et la symbolique de la nouvelle cloche de l’église Mar Thomas dans le c?ur du vieux Mossoul sont lourds. La joie du père Pios Affas, mossouliote, elle, est immense: «c’est une excellente nouvelle, un rêve inexprimable». L’instrument de bronze est béni ce samedi à 10 heures par le père Pios Affas, lors d’une journée de festivités à Mossoul. «Il y aura aussi des musulmans, les femmes vont faire le allaoui», puis la procession procédera à une marche pour l’Exaltation de la Croix, qui a eu lieu il y a quelques jours, le 14 septembre, avant de rejoindre en bus l’ancien couvent Mar Behnam, à une trentaine de kilomètre de Mossoul, pour une messe suivie d’un repas commun. «Une journée de fête», se délecte le religieux.

Originaire de Mossoul, baptisé dans cette même église Mar Thomas, le père Affas est le dernier prêtre à avoir quitté Mossoul lorsque la ville a été prise par l’organisation de l’État Islamique. Une fois rentré à Mossoul après la libération de la ville en 2017, il a «tout de suite pensé à la cloche, volée par Daech», confie-t-il.  

Cloche et muezzin à l’unisson

Cette nouvelle cloche provient du village chrétien de Beit-Chabab au Liban. C’est là qu’avait été fondue l’ancienne cloche volée par les terroristes. Son montant, 12 000 dollars, a été financé par l’organisation Fraternité en Irak. «Pour nous, chrétiens chassés de notre ville, la cloche est un appel pour notre retour, se réjouit le père Affas, c’est très beau d’entendre la cloche qui sonne en rythme avec le muezzin, c’est la prière des fidèles qui monte au Seigneur, pour demander sa protection, la paix pour cette ville et la bonne entente entre les habitants».

Situé sur la rive droite de Mossoul, dans le c?ur de la vieille ville, l’église Mar Thomas, a été victime d’un attentat à la bombe dans lequel deux hommes ont été tués en décembre 2009. Selon plusieurs médias, pendant l’occupation de Mossoul par les terroristes islamistes, l’église, profanée, servait de prison pour les opposants et les esclaves sexuelles yazidies, jusqu’à la libération de la ville à l’été 2017.