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Une femme tient le portrait de sa fille kidnapp¨¦e ¨¤ Chibok, avec 300 autres ¨¦coli¨¨res, en avril 2014. L'attaque est revendiqu¨¦e le 5 mai par le chef de Boko Haram, Abubakar Shekau. Une femme tient le portrait de sa fille kidnapp¨¦e ¨¤ Chibok, avec 300 autres ¨¦coli¨¨res, en avril 2014. L'attaque est revendiqu¨¦e le 5 mai par le chef de Boko Haram, Abubakar Shekau.  

Dans le nord-est du Nigeria, l¡¯?tat islamique a pris le dessus sur Boko Haram

Dimanche 6 juin, un enregistrement de l¡¯organisation de l¡¯?tat islamique en Afrique de l¡¯Ouest a confirm¨¦ la mort du chef du groupe extr¨¦miste jihadiste rival Boko Haram, Abubakar Shekau, dans le nord-est du Nigeria. Une mort qui confirme la mont¨¦e en puissance de l¡¯organisation de l¡¯?tat islamique dans cette r¨¦gion d¨¦j¨¤ d¨¦cim¨¦e par les violences.

Marine Henriot ¨C Cité du Vatican

L'analyse de Wassim Nasr

Plusieurs fois donné pour mort, le décès d¡¯Abubakar Shekau est cette fois-ci confirmé, dans un enregistrement audio interne de l¡¯Iswap, un groupe affilié à l¡¯organisation de l¡¯État islamique en Afrique de l¡¯Ouest.

Après plus de deux semaines d¡¯intenses combats entre ces deux factions jihadistes rivales, dans la forêt de Sambisa, le chef historique du Boko Haram, qui s¡¯est enfui pendant 5 jours, acculé par les forces de l¡¯Iswap, s¡¯est donné la mort. «Shekau a préféré l¡¯humiliation dans l¡¯au-delà à l¡¯humiliation sur terre», peut-on entendre dans l¡¯enregistrement de le l¡¯Iswap.

Allégeance puis scission

Les violences entre Boko Haram et l¡¯Iswap sur le contrôle du territoire dans la région du Lac Tchad remontent à plusieurs années. En 2015, nous rappelle Wassim Nasr, journaliste à France 24, auteur du livre L¡¯État islamique, le fait accompli (Plon), Shekau avait loué allégeance à Daesh, avant d¡¯être rejeté par le groupe, accusé d¡¯être trop extrémiste, notamment à cause de l¡¯utilisation d¡¯enfants kamikazes ou le traitement infligé aux musulmans de Maiduguri dans l¡¯État du Borno. À ce moment, le groupe créé par l¡¯Iswap et Boko Haram s¡¯est scindé en deux: d¡¯un côté les fidèles à Abubakar Shekau, de l¡¯autre ceux qui ont choisi de rejoindre Abou Mousaab El Bernaoui, le dirigeant de l¡¯organisation de l¡¯État islamique en Afrique de l¡¯Ouest, qui n¡¯est autre que le fils du fondateur de Boko Haram.

Puissance de l¡¯État islamique dans la région

Le fief de Sambisa est aujourd¡¯hui quasiment contrôlé par l¡¯État Islamique, détaille Wassim Nasr, «ce qui donne plus de fil à retordre à l¡¯État central, car l¡¯Iswap est plus organisé, professionnel, et a des capacités d¡¯administration d¡¯organisation supérieure à Boko Haram». Depuis la mort de Shekau, de nombreux commandants de Boko Haram se sont hâtés de rejoindre l¡¯État islamique, et il ne reste désormais que quelques irréductibles dans la forêt.

Maintenant que l¡¯Iswap s¡¯est presque débarrassé de ce groupe rival, alerte le spécialiste du jihadisme, il va pouvoir se concentrer totalement dans sa lutte contre les forces gouvernementales et mener plus d¡¯attaques dans la région. La grande menace pour le futur est la suivante: que l¡¯Iswap réussisse à faire une jonction territoriale avec l¡¯organisation de l¡¯État islamique au Niger, qui passerait par le Niger, précise Wassim Nasr, selon lequel «c¡¯est une vraie éventualité, cela peut se réaliser».

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10 juin 2021, 11:09