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Entretien réalisé par Delphine Allaire – Cité du Vatican

«La corruption généralisée devient un mal endémique». Les évêques d’Haïti ont fait part de leur colère dans une lettre début juin. Affirmant avoir dénonçant lu «avec attention et consternation» les rapports de la Cour des Comptes de l’ile, ils ont estimé que la source principale du mal qui ronge le pays, est «l’amour excessif de l’argent». 

Mgr Launay Saturné est l’archevêque de Cap Haïtien. Il était de passage à Rome la dernière semaine de juin pour recevoir le pallium des mains du Pape François.

Nommé au Cap-Haïtien à l’été 2018, parmi les priorités de son diocèse figure «la nouvelle évangélisation», que l’archevêque perçoit «comme une nécessité» face aux multiples problèmes économico-sociaux de l’île.

Selon lui, il faut évangéliser l’homme de l’intérieur, travailler sur les élites et dans les centres d’éducation, «pour promouvoir une nouvelle culture, un nouveau paradigme». «Le matériel humain est disponible, la jeunesse est là. La formation intellectuelle prime pour changer ces mentalités», garantit-il, tempérant: «l’Église n’a pas tous les moyens qu’il en conviendrait pour assurer pleinement cette ambition».

 «La population voit en l’Église l’institution apte à les accompagner et les encadrer», martèle Mgr Saturné, affirmant que «les Haïtiens ont souffert, et souffrent encore. Ce pays est au bord de l’abime. La population aspire à un changement de système structurel».

Le système judiciaire haïtien est trop faible, il faut renforcer le système de sécurité pour éradiquer l’impunité dans le pays, relève-t-il notamment.