Isra?l dans la tourmente apr¨¨s la d¨¦mission de son ministre de la d¨¦fense
Entretien réalisé par Marie Duhamel ¨C Cité du Vatican
En Israël, le gouvernement est dans la tourmente. Ce mercredi 14 novembre, le ministre de la défense Avigdor Lieberman a annoncé sa démission ainsi que le retrait de son parti, Israël Beiteinou, de la coalition au pouvoir. Il laisse ainsi le Premier ministre avec une majorité minimale d'un seul siège à la Knesset.
Poids lourd du gouvernement, le leader nationaliste accuse Benyamin Netanyahu d¡¯avoir «capitulé devant le terrorisme» au lendemain de l¡¯accord conclu indirectement avec le Hamas sur un cessez-le-feu dans la bande de Gaza. Le ministre de la défense démissionnaire souhaitait, lui, aller à l¡¯affrontement avec le mouvement islamiste, après la plus sévère confrontation entre l¡¯armée israélienne et les groupes armés de l¡¯enclave palestinienne depuis l¡¯opération «Bordure protectrice» en 2014. Ces derniers jours, quatorze palestiniens ont été tués par les tirs et les frappes israéliens, tandis que les hostilités ont causé la mort d¡¯un officier israélien et d¡¯un Palestinien travaillant en Israël, tué par une roquette. Celles-ci ont été tirées par centaines depuis Gaza vers le sud d¡¯Israël.
Des divergences de stratégies face au Hamas
Professeur de Sciences politiques à l¡¯Université ouverte de Tel Aviv, Denis Charbit revient sur les divergences de stratégie face au Hamas qui ont poussé le ministre de la défense à démissionner et à réclamer des élections anticipées.
Inchangé, le calendrier électoral prévoit des législatives en novembre 2019. Mercredi, un responsable du Likoud, le parti de droite du Premier ministre a jugé que ces élections anticipées n'étaient pas nécessaires. Il a également relativisé le départ du ministre. Benyamin Netanyahu devrait reprendre les fonctions d¡¯Avidgor Lieberman, lui qui gère, outre son poste de chef de l¡¯exécutif, celui de ministre des Affaires étrangères israéliennes.
Le départ d¡¯Avidgor Lieberman nuit-il à Benyamin Netanyahu au pouvoir depuis mars 2009 ? L¡¯auteur de « Israël et ses paradoxes » (éd. Le Cavalier bleu) estime que non, bien que le choix du cessez-le-feu ait provoqué le ressentiments de nombre d¡¯Israéliens de droite contre « Bibi ». Il revient également sur les motivations de Benyamin Netanyahu à faire le choix de ne pas répondre par la guerre à la pluie de roquettes qui s¡¯est abattue sur le sud d¡¯Israël. Une stratégie au long terme, qui fragilise un peu plus le Fatah de Mahmoud Abbas, président de l¡¯Autorité palestinienne.
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