La Russie entame ses plus grandes man?uvres militaires depuis la guerre froide
Entretien réalisé par Manuella Affejee - Cité du Vatican
On n¡¯avait pas vu cela depuis la Guerre froide, avec l¡¯opération Zapad-81, qui, il y a près de 40 ans, avait mobilisé plus de 100 000 soldats du Pacte de Varsovie.
En 2018, la Russie voit encore plus grand avec Vostok-2018 qui prévoit, 5 jours durant, le déploiement de quelque 300 000 soldats et 36 000 engins militaires, -parmi lesquels missiles, chars, blindés ou avions de combat récemment acquis. «Tout cela, dans des conditions aussi proches d¡¯une situation de combat que possibles», s¡¯est réjoui Sergueï Choïgou, ministre russe de la Défense.
Moscou ne lésine donc pas sur les moyens pour faire étalage de sa force ; nonobstant la réduction du budget alloué à la défense, le pays veut montrer qu¡¯il est une puissance militaire de premier plan, capable d¡¯opérer en terrain extérieur comme le prouve assez l¡¯opération complexe qu¡¯il mène en Syrie depuis 2015.
C¡¯est également «un message clair» qu¡¯il lance aux occidentaux dans un contexte de tensions persistantes en raison de la crise ukrainienne, de la guerre en Syrie, et d¡¯innombrables accusations d¡¯ingérence, estime Isabelle Facon. Et de fait, ces man?uvres gigantesques largement médiatisées par le gouvernement russe ne plaisent ni aux Etats-Unis, ni à l¡¯OTAN qui a dénoncé la «répétition d¡¯un conflit de grande ampleur».
Fait notable : ces exercices militaires, qui se déroulent en Sibérie orientale et dans l¡¯Extrême-orient russe, voient la participation de l¡¯armée chinoise; modeste certes, avec quelque 3 000 soldats engagés, mais néanmoins symbolique et très significative.
L¡¯analyse de Isabelle Facon, maître de recherches à la Fondation pour la recherche stratégique, spécialiste des politiques de sécurité et de défense russes.
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