Au Qu¨¦bec, Mgr L¨¦pine s¡¯inqui¨¨te de l¡¯interdiction des ±è°ù¾±¨¨°ù±ðs de rue
Augustine Asta ¨C Cité du Vatican
Mise en avant par le Premier ministre du Québec en décembre dernier, l¡¯interdiction des prières de rue dans la province devrait entrer dans les textes de loi avant la fin d¡¯année 2025. Le ministre de l¡¯Immigration Jean-François Roberge vient d'annoncer le dépôt d¡¯un projet de loi en ce sens d¡¯ici à l¡¯automne. L¡¯initiative gouvernementale constitue une véritable «atteinte à la liberté religieuse» a estimé l¡¯archevêque de Montréal, Mgr Christian Lépine, dans une lettre datant du 29 août dernier et publiée mardi 2 septembre sur le site de l¡¯archevêché de Montréal.
«La liberté religieuse n¡¯est pas confinée aux lieux de culte»
Pour l¡¯archevêque de Montréal «la liberté de manifester sa foi, seul ou en communauté, en privé comme en public, est reconnue par la Déclaration universelle des droits de l¡¯Homme (1948, art. 18), par la Charte des droits et libertés de la personne du Québec (1976, art. 3) et par la Charte canadienne des droits et libertés (1982, art. 2a)». Tous ces textes a-t-il ajouté, spécifient que «la liberté religieuse n¡¯est pas confinée aux lieux de culte» et qu¡¯elle «fait partie intégrante du vivre-ensemble». C¡¯est pourquoi «restreindre la prière à la sphère privée reviendrait à réduire l¡¯espace de liberté de toute la société», a déploré Mgr Christian Lépine.
La prière, «dans sa forme la plus simple, est un élan intérieur (...) une pensée tournée vers Dieu qui est bonté, une présence au monde, une manière de chercher la paix». Mais, l¡¯interdiction des prières en public, «soulèvent de sérieuses inquiétudes quant au respect des libertés fondamentales dans une société démocratique», a-t-il insisté.
La prière, souffle de paix
«Comment distinguer une prière d¡¯un moment de silence ou de recueillement? Comment légiférer sur une intention, un murmure, une pensée intérieure? Et surtout, qui déciderait de ce qui est prière et de ce qui ne l¡¯est pas?», s¡¯est interrogé Mgr Christian Lépine dans sa lettre publique intitulé: «Et si l¡¯on interdisait¡ de penser?». Rappelant par ailleurs qu¡¯«une telle interdiction ne pourrait s¡¯appliquer qu¡¯au prix de l¡¯arbitraire et nourrir la méfiance et les préjugés».
La Marche du Pardon, la Fête-Dieu, le Chemin de Croix, la Marche des Rameaux ou encore la Marche de la Paix, sont des traditions profondément enracinées au Québec. Et le projet de loi, «mettrait en péril», tous «ces événements, qui se déroulent dans l¡¯ordre et la dignité», et qui sont des «lieux de rencontre et de dialogue», a-t-il dit.
«Qu¡¯elle soit privée ou publique, la prière offre un espace de réconfort, apaise les tensions, rappelle à chacun la dignité de l¡¯autre et inspire la justice et la paix», a-t-il soutenu. Et d¡¯éclairer à la lumière des Saintes écritures «là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d¡¯eux.» (Mt 18, 20).
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