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En Terre Sainte, le cardinal Aveline lance un appel aux retours des ±è¨¨±ô±ð°ù¾±²Ô²¹²µ±ðs

Un ±è¨¨±ô±ð°ù¾±²Ô²¹²µ±ð d¡¯esp¨¦rance pour soutenir les communaut¨¦s chr¨¦tiennes meurtries de Terre Sainte avec la b¨¦n¨¦diction du Pape L¨¦on XIV. C¡¯est le premier geste pos¨¦ par la nouvelle pr¨¦sidence de la conf¨¦rence des ¨¦v¨ºques de France, emmen¨¦e par le cardinal archev¨ºque de Marseille, Jean-Marc Aveline, du 16 au 20 ao?t. La d¨¦l¨¦gation accomplit une visite de solidarit¨¦ de cinq jours, qui a commenc¨¦ dimanche ¨¤ Taybeh, s¡¯est poursuivie ¨¤ Bethl¨¦em et ´³¨¦°ù³Ü²õ²¹±ô±ð³¾.

Delphine Allaire ¨C Cité du Vatican

À Taybeh lors d¡¯une messe ce dimanche, auprès des trois curés des paroisses chrétiennes de ce dernier village à majorité chrétienne du territoire éprouvé par les colons, dans une basilique de la nativité déserte à Bethléem, ou auprès de la communauté monastique bénédictine d¡¯Abu Gosh, le cardinal Aveline est venu à la rencontre des communautés religieuses locales pour leur apporter un soutien spirituel, matériel et fraternel. Comme le Pape Léon XIV l¡¯y a invité dans un bref message, il s¡¯agit de vivre ce déplacement «comme un témoignage fort de proximité et de miséricorde». Un voyage en des heures douloureuses et incertaines que le Souverain pontife accompagne ainsi en esprit et par la prière.

 

Aller rendre compte et témoigner pour la Terre Sainte

«Nous ne sommes pas là pour parler, mais pour écouter et pour comprendre», explique le cardinal Aveline devant les journalistes réunis mardi midi dans les locaux du Patriarcat latin de Jérusalem. Aux côtés de ses deux vice-présidents, Mgr Bertrand et Mgr Jordy, mais aussi de Mgr William Shomali, l¡¯archevêque de Marseille fait état de la tristesse, de l¡¯angoisse et de la désolation ressenties ces dernières heures: «Il est difficile de vivre ici en sachant ce qu¡¯il se passe tout près, à Gaza. Nous l¡¯avons dans la tête et dans les c?urs. Nous savons à quel point cette situation pèse.» Le cardinal Aveline avait ce mardi matin même le curé de l¡¯enclave palestinienne au téléphone. Tandis que le quartier de la paroisse latine subit des opérations d¡¯évacuations, le père Romanelli symbolise «la force intérieure» et «la confiance en Dieu, quoi qu¡¯il advienne», juge le président des évêques, qui repartira ce mercredi soir «avec de nombreuses choses à dire à l¡¯Église de France et aux Églises d¡¯Europe».  

Appeler à un nouveau type de pèlerinage 

Pour commencer, il faut encourager un retour progressif des pèlerins, en petits groupes et avec une nouvelle mentalité, en s¡¯intéressant véritablement aux chrétiens et aux autres qui vivent sur cette terre. «Un pèlerin qui comprenne qu¡¯il y a des chrétiens dans ce pays qui ne peuvent pas faire le pèlerinage qu¡¯il est en train de faire. Un pèlerinage non pour améliorer le confort personnel de sa foi mais pour vivre une solidarité ecclésiale profonde. Il y a une conversion du pèlerin», souhaite le cardinal qui préside la conférence ecclésiale de la Méditerranée.

Le mystère de la Passion et le lien avec le judaïsme

Selon lui, il en va de la responsabilité particulière de toute l¡¯Église vis-à-vis de l¡¯Église mère de Jérusalem. «La clé de lecture principale est politique, mais il y a une clé de lecture spirituelle et c¡¯est la responsabilité des chrétiens que de l¡¯appliquer. Cela concerne le mystère de l¡¯Église et de la Passion», assure le cardinal français, ayant à ce sujet interrogé l¡¯ancien patriarche latin de Jérusalem, Michel Sabbah, ce dimanche à Taybeh. «Nous vivons quelque chose de la continuation de la Passion du Christ», lui a-t-il répondu. Le cardinal théologien évoque aussi le mystère du judaïsme, méditant sur le lien «vital, profond et existentiel» entre juifs et chrétiens. «Comment vivre la foi juive comme une racine pour nous plus ou moins acceptée et pour eux comme un fruit plus ou moins reconnu? Avec les choix politiques actuels du gouvernement israélien actuel où, nous le savons d¡¯expérience, toute critique du gouvernement israélien est taxée d¡¯antisémitisme. Or, nous avons besoin d¡¯un débat», assure-t-il, évoquant directement «le grave» antisémitisme croissant en Europe. En cela, l¡¯archevêque de la cité phocéenne ne cache pas son admiration pour son frère cardinal Pierbattista Pizzaballa, patriarche latin de Jérusalem, faisant preuve «de patience, de courage et de volonté de dire la vérité» sans jamais que son expression ne nuise à la dignité d¡¯une personne, de quelque bord qu¡¯elle se trouve. «L¡¯un des buts de cette visite est de l¡¯aider dans son travail», précise-t-il.

L'infaillible espérance surgie des décombres

Dans cette matière politique et spirituelle d¡¯une complexité inégalée, le président des évêques de France souhaite toutefois insister sur la joie profonde de l¡¯Évangile, dont la pauvreté fait partie, qu¡¯il perçoit en ces lieux blessés et bénis. «Elle n¡¯est pas un enthousiasme de surface mais une joie profonde car elle est liée à l¡¯espérance. Quand toutes les raisons d¡¯espérer disparaissent, seule reste dans le c?ur de ceux qui croient au Christ l¡¯espérance de la Résurrection», affirme-t-il, livrant une définition de l¡¯espérance venue du moine trappiste André Louf: «Dieu sait faire des chefs d¡¯?uvres avec les décombres de nos rêves». «Ici, beaucoup de rêves se sont effondrés, il y a beaucoup de décombres, mais voilà l¡¯espérance que nous sommes venus partager».

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19 ao?t 2025, 14:00