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Meeting de Rimini, ¨¦dition 2025, du 22 au 27 ao?t. Meeting de Rimini, ¨¦dition 2025, du 22 au 27 ao?t. 

? Rimini, l'h¨¦ritage vivant du t¨¦moignage des martyrs d'´¡±ô²µ¨¦°ù¾±±ð

L'histoire des 19 religieux et religieuses catholiques, assassin¨¦s entre 1994 et 1996 en ´¡±ô²µ¨¦°ù¾±±ð et aujourd'hui b¨¦atifi¨¦s, est encore aujourd'hui un t¨¦moignage de charit¨¦ et de gratuit¨¦, comme en t¨¦moigne un ¨¦v¨¦nement au Meeting de Rimini. Le cardinal Jean-Paul Vesco, archev¨ºque d'Alger, et s?ur Lourdes Migu¨¦lez Matilla, missionnaire augustinienne qui a v¨¦cu de pr¨¨s le meurtre de deux de ses cons?urs, ¨¦taient pr¨¦sents ¨¤ la rencontre.

Guglielmo Gallone ¨C Rimini

«Une vie donnée peut devenir une vie féconde et nous, aujourd'hui plus qu'hier, face à un monde en guerre, avons besoin de cette prise de conscience» : c'est ainsi que Bernhard Scholz, président de la fondation Meeting, a inauguré la deuxième des six journées organisées au Forum de Rimini par Communion et libération. Tout comme hier, cette journée a été marquée par une histoire. Entre 1994 et 1996, 19 religieux et religieuses catholiques, aujourd'hui béatifiés, ont été victimes de violences en Algérie. Dans ce pays d'Afrique du Nord, au cours d'une décennie passée à l'histoire sous le nom de «décennie noire», plus de 150 000 personnes, dont de nombreux imams, ont perdu la vie.

L'histoire de s?ur Lourdes Miguélez Matilla

Et le fait que le choix de ces chrétiens de rester aux côtés d'un peuple martyrisé, dans un esprit d'amitié gratuite et de partage chrétien, soit encore aujourd'hui un témoignage de charité et de gratuité, a été démontré par les longs applaudissements avec lesquels le public a accompagné l'histoire de Lourdes Miguélez Matilla, s?ur missionnaire augustinienne, arrivée à Alger à l'âge de 22 ans, le 27 septembre 1972: «Dès le début, j'ai dû me dépouiller de beaucoup de choses pour ouvrir mon c?ur et mon esprit à des réalités nouvelles, différentes, a-t-elle raconté, mais dans ce pays, j'ai appris peu à peu à connaître le sens de ma vocation». Et c'est ce sentiment de gratitude envers le peuple algérien qui a poussé Lourdes à rester dans le pays même lorsque, sous ses yeux, s'est déroulé l'acte le plus horrible que l'on puisse imaginer: le meurtre de deux cons?urs, Caridad et Ester, tuées par les balles des terroristes alors qu'elles rentraient chez elles. «Mes supérieurs m'ont fait revenir à Madrid, raconte s?ur Lourdes, même si je voulais rester. J'ai traversé des années difficiles, rongée par la peur d'avoir trahi le Seigneur. Puis, quand on m'a proposé de retourner en Algérie, je n'ai pas refusé: revenir dans la même maison où mes cons?urs avaient été tuées était un grand défi. Mais là-bas, nous avons offert à nos concitoyens un signe de pardon. Nous voulions établir de nouvelles relations. Et c'est ce que nous avons fait».

 

Cardinal Jean-Paul Vesco: l'importance de la fraternité

En effet, le martyre des 19 chrétiens enseigne précisément cela: la force d'une Église unie, la force de la fraternité, le pouvoir subversif de la fragilité et d'une présence désarmée. C'est ce qu'a souligné dans son intervention le cardinal Jean-Paul Vesco, archevêque d'Alger, qui a souligné combien «la force d'une Église unie se voit dans le fait que les 19 martyrs ont été béatifiés ensemble, car tous avaient risqué leur vie pour rester ensemble. De plus, leur béatification a eu lieu dans le sanctuaire de Santa Cruz, à Oran, dans le nord d'un pays musulman qui avait fait face à des centaines de milliers de victimes musulmanes. Notre Église est peu significative d'un point de vue numérique. Pourtant, le gouvernement a accepté que la béatification ait lieu sur son territoire. Parce que la fraternité, dans ce monde d'individualisme, a encore quelque chose à dire».

Nadjia Kebour: ma terre doit rester un lieu de rencontre

Nadjia Kebour, professeure à l'Institut pontifical d'études arabes et d'islamologie, en tant qu'Algérienne et musulmane, a elle insisté aujourd'hui sur la crise existentielle qu'elle a traversée pendant ces années: «Comme tous les Algériens, j'ai grandi avec l'image d'un Dieu bon, de notre Dieu, qui a toutefois été totalement bouleversée par le terrorisme. Au cours des années où tant de mes compatriotes innocents ont été tués, je ne reconnaissais plus aucun des 99 noms par lesquels le Coran identifie notre Dieu. C'est pourquoi ce martyre me touche. Pour moi, les chrétiens morts sont les témoins du fait que, malgré la haine, ma terre était et doit rester une terre de rencontre entre les religions». Pour que cela se réalise, le moine trappiste et postulateur de la cause de béatification des martyrs d'Algérie, frère Thomas Georgeon, a toutefois tenu à rappeler la manière dont ce témoignage doit être interprété: «Les martyrs n'ont pas fait de plans avant de mourir. Ils n'ont pas pensé mourir pour enseigner quelque chose. Ils ont donné leur vie par fidélité au Christ, nous invitant à réfléchir au sens de la gratuité dans un monde où rien n'est gratuit».

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23 ao?t 2025, 17:00