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Lambert Riyazimana – Bujumbura

Le congrès s’est ouvert par une messe présidée par Mgr Bonaventure Nahimana, archevêque de Gitega et président de la Conférence épiscopale burundaise. S'appuyant les lectures prévues pour la mémoire du martyre de Saint Jean-Baptiste, Mgr Nahimana a rappelé les prêtres à leur mission prophétique, surtout dans le contexte d'un Burundi qui cherche à se relever des affres de la guerres, un Burundi qui a besoin de promouvoir le culte de la vérité et de la justice. la tenue de ce congrès a donc été est une occasion pour rendre grâce à Dieu et remercier les Missionnaires d'Afrique (les Pères Blancs) qui ont joué un rôle crucial dans l’évangélisation et la formation des premiers prêtres burundais. L'Église du Burundi est aujourd’hui une Église florissante et compte plus de 1300 prêtres autochtones au service d'une population dont près de 70 % sont catholiques, témoignant de la vitalité et de la fertilité de la foi en cette terre. De nombreux prêtres et des personnes consacrées sont devenus missionnaires dans beaucoup de pays d’Afrique et d’Europe.

Le congrès sacerdotal est surtout l'occasion pour les prêtres de se retrouver et de réfléchir ensemble sur deux thèmes majeurs : «l'identité et la mission du prêtre dans le contexte socioculturel du Burundi» et «la vie matérielle du prêtre» dans le même contexte.

Défis et perspectives pour le sacerdoce burundais

Les différents ateliers ont mis en lumière plusieurs défis auxquels les prêtres sont confrontés dans leur vie et leur mission quotidiennes. il s'agit entre autres de la pauvreté qui touche l'ensemble du pays créant une précarité qui n’épargne pas les prêtres et les place devant une certaine incertitude face à l'avenir. Des questions liées à la formation ont également été soulevées, qu'il s'agisse de la formation initiale dans les séminaires ou de la formation continue des prêtres déjà en mission, ainsi que celle des fidèles laïcs, collaborateurs de ces mêmes prêtres en mêmes temps engagés dans la gestion des affaires temporelles.

Un défi particulièrement sensible relevé est lié aux mémoires blessées héritées des conflits fratricides vecus au Burundi. Ces blessures entravent la réconciliation du peuple y compris au sein du clergé, posant un obstacle majeur à une pastorale de l'unité et de la paix. Une des solutions à ce défi consiste à revisiter les actes des différents synodes diocésains célébrés au lendemain des accords de paix signés à Arusha en Tanzanie et dont l’objet était celle de bâtir une Église-famille promotrice de la paix et la réconciliation.

Un avenir plein d'espoir

Malgré ces défis, l'ambiance du congrès a été empreinte de renouveau et d'espoir. Les participants sont repartis, chacun dans leur mission respective, avec une énergie renouvelée. Des initiatives concrètes sont envisagées pour l'avenir, entre autres : des actions pour permettre aux prêtres de s'enraciner toujours plus dans leur identité et leur mission, le développement de projets pratiques et tangibles axés sur l'autonomie pastorale et matérielle de l’Église qui est au Burundi et de son clergé ainsi que la mise en place ou l'amélioration d'un système de péréquation, en vue d’une meilleure solidarité financière entre les prêtres et les autres ouvriers apostoliques.

Ce congrès national sur le sacerdoce au Burundi s'est révélé être un moment de grâce et de fraternité. Il a non seulement célébré un passé riche en foi, mais il a aussi tracé le chemin vers un avenir où les prêtres pourront servir leur peuple avec une force et une efficacité renouvelée, enracinés dans leur mission et unis face aux défis auxquels fait face la société burundaise en général, et l’Église en particulier.