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Actes de violence ¨¤ Port-au-Prince. Actes de violence ¨¤ Port-au-Prince.  

En Ha?ti, l'?glise exhorte ¨¤ ne pas ¨ºtre complice d'une destruction du pays

Suite au r¨¦cent kidnapping de neuf personnes dimanche 3 ao?t dans l¡¯orphelinat Sainte-H¨¦l¨¨ne de l'organisation ?Nos petits fr¨¨res et s?urs?, l¡¯archev¨ºch¨¦ de Port-au-Prince ¨¦l¨¨ve une ¨¦ni¨¨me fois la voix face au fl¨¦au grandissant de l¡¯ins¨¦curit¨¦. L¡¯archidioc¨¨se ?invite les autorit¨¦s civiles, militaires et polici¨¨res ¨¤ assumer leur responsabilit¨¦ en vue de garantir la s¨¦curit¨¦ des citoyens et d¡¯obtenir la lib¨¦ration des personnes enlev¨¦es?.

Myriam Sandouno ¨C Cité du Vatican

Dans la capitale haïtienne et dans d¡¯autres zones du pays, «le crime ne connaît plus de limites», constate l¡¯archevêché de Port-au-Prince. Et selon l¡¯ONU, les groupes criminels ont étendu et intensifié leurs attaques en dehors de la capitale, notamment dans le département du Centre et le Bas-Artibonite. Au moins 3 141 personnes ont été tuées dans le pays entre le 1er janvier et le 30 juin, s'est alarmé en juillet dernier le Haut commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme. L¡¯organisation redoute que la violence des gangs qui s'intensifie depuis 2024, ne déstabilise d'autres pays des Caraïbes.

Enlèvement dans un orphelinat

Les gangs continuent de recourir aux meurtres, aux viols collectifs et aux enlèvements. Le cas récent de kidnapping a eu lieu en pleine nuit le 3 août dernier dans l¡¯orphelinat Sainte-Hélène à Kenscoff au sud-est de la capitale Port-au-Prince. Neuf personnes ont été enlevées. Parmi les victimes figurent une missionnaire de nationalité irlandaise, Gena Heraty, sept employés haïtiens et un enfant de trois ans en situation de handicap.

Solidarité de l'Église

«Ce rapt constitue une atteinte à ce qu¡¯une société porte en elle de plus noble: le service gratuit de l¡¯autre, l¡¯innocence de l¡¯enfant sans défense, la foi incarnée dans des ?uvres de miséricorde» estime l¡¯archevêché de Port-au-Prince. L¡¯Église exprime sa solidarité et sa proximité spirituelle à l¡¯organisation «Nos Petits Frères et S?urs» et à la «Fondation saint Luc», mais aussi aux populations marquées par cette violence.


L¡¯archidiocèse déplore que des lieux de soin, d¡¯éducation, de refuge et d¡¯espérance soient pris pour cible. Ce nouvel acte de barbarie est selon l'Église, le signe «d¡¯un effondrement moral, d¡¯une faillite de l¡¯État et d¡¯une société qui perd le sens de la vie et de la dignité humaine».

Indifférence et silence

Dans un communiqué, l¡¯archevêché de Port-au-Prince exhorte à ne pas céder à «l¡¯indifférence, et aux querelles intestines qui rendent insensibles à la souffrance des victimes. Au risque de devienir complice de cette destruction lente mais certaine de ce pays». «Le silence face à l¡¯inacceptable est une forme de renoncement à notre vocation humaine et chrétienne».

La responsabilité des autorités

Jeudi 7 août, le Conseil présidentiel de transition en Haïti a changé de dirigeant comme prévu tous les cinq mois. L¡¯ancien président de la Chambre de commerce Laurent Saint-Cyr prend la tête du Conseil après Fritz Alphonse, dont le bilan fait l¡¯objet de critiques. Le Conseil de transition a pour mission de restaurer l¡¯autorité de l¡¯État, préparer des élections crédibles et réorganiser les forces de sécurité. L¡¯archidiocèse de Port-au-Prince, face à cette instabilité et aux violences récurrentes des gangs, appelle «les autorités civiles, militaires et policières à assumer leurs responsabilité en vue de garantir la sécurité des citoyens et d¡¯obtenir la libération des personnes enlevées».

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08 ao?t 2025, 13:00