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Vatican News avec Juste Hlannon – Cotonou

C’est avec joie et émotion que les fidèles catholiques de la ville de Yamoussoukro ont accueilli, jeudi 31 juillet, à la paroisse cathédrale Saint Augustin, leurs frères et s?urs en Christ arrivés du Bénin. «C’est avec une immense joie et un c?ur rempli de gratitude envers le Seigneur que nous, fidèles de la cathédrale Saint Augustin et des autres paroisses du plateau de Yamoussoukro, accueillons nos frères et s?urs du Bénin», s’est exprimée Léontine Yao, deuxième vice-présidente du Conseil pastoral paroissial.

Elle a été confortée par Mgr Joseph Aka, l’ordinaire du lieu qui, en saluant cette initiative de l’Église au Bénin, en a relevé la portée synodale. «Frères et s?urs du Bénin, vous avez entrepris ce pèlerinage comme Église dans toutes ses composantes: évêques, prêtres, diacres, religieux et religieuses, fidèles laïcs», s’est émerveillé le prélat. «Vous êtes le visage vivant d’un peuple de Dieu en marche. Et c’est dans cette unité que votre espérance devient contagieuse, rayonnante, prophétique pour vos frères et s?urs de la Côte d’Ivoire», a-t-il ajouté.

Un pèlerinage en réponse à l’appel du Pape François à rencontrer le Seigneur

En effet, selon Mgr Bernard de Clairvaux Toha, président de la Commission épiscopale en charge des missions et pèlerinages au sein de la Ceb, l’initiative de ce pèlerinage s’intègre à la dynamique jubilaire inaugurée le 24 décembre 2024 à Rome par le Pape François. «Nous répondons, à travers ce pèlerinage, à l’invitation vibrante de sa sainteté le Pape François de lumineuse mémoire, à sortir et à aller en pèlerinage à la rencontre de Dieu et de nos frères et s?urs en humanité», a assuré l’évêque de Djougou, secrétaire général de la Conférence épiscopale du Bénin.

Réunis dans la foi pour implorer la grâce de la paix

En foulant, au bout d’environ 1000 kilomètres de route, le sol de Yamoussoukro, la basilique Notre-Dame de la Paix en l’occurrence, les pèlerins béninois étaient, pour la plupart, préoccupés par la paix. Pour Christiane Tabélé Omichessan, présidente diocésaine des femmes catholiques du Bénin et ancienne ministre béninoise, le principal enjeu de ce pèlerinage était de «prier pour qu’il y ait la paix partout, dans les familles, au Bénin, en Afrique et dans le monde entier».

Pour sa part, Joël Tohio Adoko a prié pour la cessation des attaques terroristes dans le département de l’Alibori au Nord-Bénin où il est instituteur. «Dans un contexte où certaines zones de la sous-région ouest-africaine sont en proie au terrorisme et à l’extrémisme violent, je suis venu ici prier pour que Dieu touche le c?ur des personnes impliquées dans ces actes et que ces zones retrouvent paix et quiétude».

Modeste Kpodehoto, quant à lui, a étendu la paix à l’intériorité. «Je suis venu ici à la recherche de Dieu, pour approfondir ma vie spirituelle, ma vie intérieure», a expliqué ce fidèle du diocèse de Djougou. Aussi, il s’est réjoui que ce pèlerinage ait contribué à affermir sa «paix du c?ur», la souhaitant ainsi à tous les participants arrivés des dix diocèses du Bénin et de la diaspora.

«Devenir des instruments utiles à Dieu pour libérer nos populations»

Parmi les temps forts de ce pèlerinage, il y avait la messe du 1er août qui marquait le 65e anniversaire de l’indépendance du Bénin. Dans son homélie, Mgr François Gnonhossou, évêque de Dassa-Zoumé, a souligné l’«heureuse coïncidence de ce temps de pèlerinage avec notre fête nationale». Aussi, a-t-il saisi l’occasion pour faire remarquer que «cette indépendance reste verbale, car nos institutions continuent d’être subtilement commandées par ceux dont nous avons semblé nous affranchir».

De même, évoquant la responsabilité interne, il a montré qu’«aujourd’hui encore, les choix de nos gouvernants pèsent gravement et sérieusement sur le peuple, dont la souveraineté est méprisée». D’où, selon lui, la pertinence de ce pèlerinage qui aura été une occasion d’«écouter la Parole de Dieu, la méditer afin qu’elle nous façonne pour devenir des instruments utiles à Dieu pour libérer nos populations des dictatures politiques, des errements religieux et des idéologies mortifères».