Traite des ¨ºtres humains, le nouveau rapport de Talitha Kum publi¨¦
Federico Piana - Cité du Vatican
Au moins 939 185 personnes, des hommes, des femmes et des enfants du monde entier ont pu bénéficier l¡¯année dernière de l¡¯aide du réseau international de la vie consacrée contre la traite des personnes «Talitha Kum», né en 2009 au sein de l'Union Internationale des Supérieurs Généraux. Les chiffres du rapport annuel 2024 publié mardi 29 juillet, la veille de la Journée mondiale de lutte contre la traite des êtres humains, montrent que «Talitha Kum» a réussi à aider plus de 400 000 femmes et enfants, grâce à ses programmes de soutien et de sensibilisation.
En particulier, plus de 46 000 femmes et filles ont reçu des soins directs, en tant que victimes-survivantes, soit une augmentation de 19 % par rapport à l'année précédente. Si le nombre de victimes a augmenté, il en va de même pour les services de soutien tels que les logements sûrs, le soutien psychologique tenant compte des traumatismes, l'assistance juridique et la formation professionnelle: une augmentation moyenne de 26 %, en particulier en Asie et dans les Amériques.
«Ces interventions, peut-on lire dans le rapport, ont été menées principalement par des religieuses et des sympathisants de notre réseau, dont la présence compatissante et continue, incarne la mission de Talitha Kum: accompagner les survivants dans la dignité».
Le problème de la justice
En Europe et en Afrique, on constate une baisse de 26 % des services nécessaires pour garantir un accès adéquat à la justice, tandis que l'Asie va à contre-courant. Des progrès ont été réalisés grâce à une collaboration juridique efficace, et à des actions concrètes. Toutefois, le rapport insiste de plus en plus sur «l'urgence de renforcer l'accompagnement juridique et de reproduire les bonnes pratiques dans les contextes mal desservis par ces services».
La prévention
La prévention reste l¡¯une des armes les plus efficaces pour lutter contre la traite. Rien qu'en 2024, les projets visant à former, éduquer et informer ont touché près de 700 000 personnes, soit un bond de 11 % par rapport à 2023. Ce succès est particulièrement marqué dans les Amériques, en Asie, au Proche-Orient et en Afrique.
Fruit d'une véritable mobilisation populaire et d'une collaboration interconfessionnelle assidue. Le rapport met également l'accent sur les efforts de plaidoyer, qui ont touché plus de 78 000 personnes dans les espaces publics en Europe, aux Amériques, en Océanie et en Afrique: «S¡¯appuyant sur l'expérience vécue des communautés, l'action politique de notre réseau continue de renforcer son rôle dans les processus de dialogue politique et les forums de la société civile».
Un soutien renforcé
Les conflits qui ensanglantent le monde, en particulier en Birmanie, en Ukraine et au Proche-Orient, ont un impact majeur sur la gestion des activités du réseau international des s?urs, contre la traite. «Ces crises, explique Talitha Kum, provoquent le déplacement de communautés entières, augmentant les risques pour les femmes, les enfants, les migrants et les réfugiés. Malgré ces défis, nous avons élargi notre soutien aux victimes et aux survivants. Notre plaidoyer s'est renforcé dans toutes les régions du monde».
Du Ghana à la Corée du Sud, du Brésil à l'Irlande, l'objectif des religieuses engagées dans la lutte contre la traite des êtres humains, soutenues par un grand nombre d'organisations de la société civile, a été d'influencer les politiques publiques, grâce à la sagesse des survivants et des communautés locales, ainsi qu'à l'engagement de jeunes leaders capables de mobiliser d'autres personnes en faveur d'actions concrètes.
Vision globale
Le rapport dresse également un bilan plus général du phénomène de la traite des personnes, qui semble prendre de l'ampleur chaque année: «Il est complexe et difficile à appréhender pleinement, notamment en raison de la rareté des données actualisées et fiables. Il s'agit toutefois d'une réalité en constante évolution, étroitement liée aux tendances mondiales émergentes, aux inégalités et aux vulnérabilités».
Selon les dernières statistiques de l'Office des Nations unies pour le contrôle des drogues et la prévention du crime, «le nombre de victimes a augmenté de 25 % en 2022 par rapport à 2019. Les cas de travaux forcés ont augmenté de 47 %, et les enfants victimes de 31 %, avec une augmentation de 38 % chez les filles. Vingt-deux pour cent des ONG signalent que plus d'un tiers des survivants qu'elles soutiennent ont été victimes de la traite plus d'une fois». Les données confirment que les femmes et les filles «continuent malheureusement de représenter la majorité des cas, tandis que dans de nombreux pays, la majorité des victimes de la traite se révèlent être des mineurs».
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