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Les ¨¦v¨ºques philippins lors de leur assembl¨¦e pl¨¦ni¨¨re de 2024. Les ¨¦v¨ºques philippins lors de leur assembl¨¦e pl¨¦ni¨¨re de 2024. 

Destitution de Sara Duterte, l¡¯?glise appelle ¨¤ combattre ?l¡¯indiff¨¦rence morale?

? l¡¯issue de leur 130e Assembl¨¦e pl¨¦ni¨¨re, les ¨¦v¨ºques philippins ont publi¨¦ mardi une lettre pastorale revenant sur le retard pris par la proc¨¦dure de destitution, ?un outil d¨¦mocratique qui doit ¨ºtre respect¨¦?, de la vice-pr¨¦sidente. Ils ont ¨¦galement parl¨¦ de justice sociale et des salaires aujourd¡¯hui insuffisants pour vivre dignement. L¡¯?glise s¡¯est d¡¯ailleurs s¡¯engag¨¦e ¨¤ agir dans ce domaine, pour ?montrer l¡¯exemple?.

Marie Duhamel ¨C Cité du Vatican

La lettre pastorale est brève mais dense, n¡¯hésitant pas à aborder le sujet politique à la Une depuis le début de l¡¯année aux Philippines, la procédure de destitution de la vice-présidente Sara Duterte.

Nommée à ce poste en 2022, au lendemain de l¡¯élection de l¡¯actuel président Ferdinand Marcos junior qu¡¯elle avait finalement décidé de soutenir, la relation entre les deux principaux protagonistes au pouvoir s¡¯étaient dégradée, à tel point que Sara Duterte, se disant elle-même menacée, avait publiquement reconnu avoir organisé la mort de son rival politique, de son épouse et de son cousin, qui est à la tête de la chambre basse. Accusée d¡¯avoir fomenté un assassinat, mais aussi d¡¯avoir détourné des millions d¡¯euros de fonds publics lors qu¡¯elle était encore ministre de l¡¯Éducation, Sara Duterte a fait l¡¯objet d¡¯une procédure en destitution. La chambre basse du Parlement a voté en faveur le 5 février dernier. C¡¯est depuis au tour du Sénat de se prononcer.

Responsabilité dans la gouvernance


Dans leur lettre, les évêques se disent «troublés par le retard pris par le Sénat dans l'exécution de la demande constitutionnelle de procédure de destitution». Ils appellent à la responsabilité et à la bonne gouvernance, rappelant que «la destitution, lorsqu'elle est menée avec vérité et justice, est un mécanisme démocratique légitime pour la transparence et la responsabilité dans la gouvernance».

Aux fidèles, les évêques demandent de «combattre l'indifférence morale, à écouter toutes les parties avec ouverture et à promouvoir une culture de citoyenneté engagée enracinée dans notre foi chrétienne». Et de manière plus large, ils invitent les membres du clergé, les laïcs, les travailleurs et les dirigeants politiques à «unir leurs mains pour construire une société juste et pacifiée».

Des salaires justes

Et si les évêques en appellent également aux travailleurs, c¡¯est parce que la question d¡¯un juste salaire est également mise en exergue dans cette lettre apostolique. Des manifestations à l¡¯appel de syndicats ont été organisées à Manille et dans plusieurs régions du pays le 6 juin dernier pour exiger des parlementaires une loi garantissant plus de sécurité sur le lieu de travail et un salaire décent, de 1200 pesos pour une famille de cinq personnes et non une simple augmentation de 200 pesos (3 euros) par jour pour les employés du secteur privé, ce qui est en discussion.

Les évêques se disent «conscients de la situation difficile des travailleurs dans notre pays». Ils savent que les salaires perçus sont «bien inférieurs au salaire minimum qui leur permettrait de subvenir à leurs besoins et de soutenir leurs familles». Fides, l¡¯agence de presse des ?uvres Pontificales Missionnaires rapporte que le salaire minimum actuel dans la région métropolitaine de Manille est d'environ 650 pesos (environ 9 euros) pour une journée de travail qui dépasse souvent 8 heures. Un chiffre encore inférieur serait pratiqué loin de la capitale.

Montrer l¡¯exemple

Citant le prophète Michée (6,8) - «Ce Seigneur réclame de toi: rien d¡¯autre que respecter le droit, aimer la fidélité, et t¡¯appliquer à marcher avec ton Dieu.», les évêques prennent acte du fait que l¡¯Église est appelée elle aussi à balayer devant sa porte. «Nous reconnaissons que la justice commence chez soi», écrivent-ils, et ainsi, pour montrer l¡¯exemple, les évêques s¡¯engagent à ce que soient garantis «des salaires équitables, des avantages sociaux et un traitement digne aux travailleurs des institutions ecclésiastiques».

Ils appellent à un dialogue entre les employés, les employeurs et le gouvernement afin de parvenir à des solutions «mutuellement acceptables», comme le demandent les travailleurs et conformément à la doctrine sociale de l'Église.

«Pas de victoire dans la guerre»

Enfin dans cette lettre, la conférence épiscopale des Philippines s¡¯exprime sur les situations de conflit, demandant aux catholiques philippins de se souvenir de ceux qui souffrent en faisant des sacrifices et en priant pour la paix. Les évêques soulignent combien les innocents sont les premières victimes des guerres, s¡¯arrêtant en particulier sur Gaza. Ils condamnent le fait de faire de la famine une arme, et plaident pour que de l¡¯aide humanitaire dont tant ont besoin puissent arriver jusqu¡¯à eux. Ils espèrent un cessez-le-feu immédiat, des négociations «sérieuses» et «une solution durable aux problèmes en Palestine».  

Nouvelle direction

Le cardinal Pablo Virgilio David, évêque de Caloocan, près de Manille, est le signataire de la lettre en tant que président de la Conférence des évêques des Philippines. Un poste qu¡¯il cèdera en novembre 2025 à l'archevêque de Lipa, Mgr Gilbert Garcera.

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11 juillet 2025, 13:09