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Delphine Allaire – Cité du Vatican

«Une grâce», «exceptionnel», «impressionnant». En sortant de la salle des bénédictions où ils ont passé pour la première fois de leur jeune vie un quart d’heure avec le Pape Léon XIV, Timéo 18 ans et sa s?ur Luna, 23 ans, ne tarissent pas d’éloges sur le moment suspendu qu’ils viennent de vivre. Aux côtés de 800 autres catéchumènes et néophytes français, de quelques autres européens venus de Suisse, d’Autriche ou d’Italie, et de plusieurs évêques français dont le cardinal Jean-Marc Aveline qui a proposé cette audience, les deux jeunes originaires de Cambrai ne pouvaient rêver meilleure introduction pour entrer dans le Jubilé des jeunes. Baptisés l’un à Pâques 2024, l’autre il y a trois mois pour Luna, ils vivent leur premier pèlerinage romain. Venus à 78 en car du diocèse nordiste, ils ont sillonné les grands lieux de la foi de France et d’Italie avant d’arriver place Saint-Pierre: Taizé, Turin ou encore Florence, car «la foi passe aussi par le beau», confie leur accompagnatrice diocèsaine Marie Payen.

Une parole pontificale «source de joie et de paix»

«Nous sommes néophytes, c'est donc une nouvelle vie de chrétiens qui s’offre à nous. Comme nous sommes un peu récents, parfois nous vivons des baisses de foi. Entendre les paroles du Pape nous redonne un élan pour continuer à grandir», abonde Timéo, qui avait déjà participé aux JMJ de Lisbonne en juillet 2023 «alors qu’il ne ressentait la foi que depuis deux mois». Pour sa s?ur, Luna, la rencontre avec Léon fut génératrice de confiance et d’espérance. «Je trouve qu'il nous a vraiment poussés à écouter la Parole de Dieu et à mettre au centre de nos vies pour enfin pour nous dire que c'était vraiment le chemin, la vérité, que Sa Parole était vraiment source de joie, de paix», certifie-t-elle. La jeune femme explique pour sa part avoir «ressenti un appel» et rencontré le Christ par elle-même, en visitant des églises et rencontrant des personnes, des pierres et des hommes. «J'ai assisté à une première messe où je comprenais peu de choses, j’y suis retournée, et j’ai senti quelque chose en moi», déclare-t-elle, marquée par l’exhortation du Pape à vivre une foi concrète, sans se limiter «à la seule connaissance théorique». Selon elle, cela signifie: aller à la messe, vivre des pèlerinages, se sentir soi-même, libre et authentique. C’est d’ailleurs ainsi que la jeune femme aborde la semaine jubilaire, «en se laissant porter» pour demeurer ouvertes aux surprises. Son frère lui s’est laissé guider par le Christ à la suite d’un décès familial, consolidant cette première approche par un ami du foot grâce auquel il a entrepris un chemin catéchuménal. Ainsi la maxime du Pape empruntée au théologien du IIIe siècle Tertullien, «on ne nait pas chrétien, on le devient», a fortement résonné en lui.

«Des chemins de foi différents qui mènent au même endroit»

«On commence une nouvelle vie de chrétien, une nouvelle vie de paix et d'espoir qui est parfois dur à tenir, mais on fait toujours au mieux. Je passe mon temps à revendiquer ma foi, à dire que je suis chrétien, mais parfois je ne mets pas Dieu au centre alors qu’il le faudrait», confesse ce jeune de 18 ans, s’amusant avec maturité de sa dichotomie intérieure, finalement assez universelle: «Mon bon côté, c’est Jésus, mon mauvais côté, c’est moi», sourit-il. Les deux frères et s?urs restent frappés par la centaine de jeunes catholiques de France et du monde qu’ils vont côtoyer en cette semaine de Jubilé. «C’est tellement beau, je me sens entouré dans ma foi, on a tous un lien entre nous. On a beau entendre les statistiques, à Pâques, il y a beaucoup de nouveaux baptêmes, on ne s’en rend pas vraiment compte», clarifie Timéo lorsque sa s?ur complète: «Tous nos chemins vers la foi sont différents, mais ils mènent toujours au même endroit». Rome.

Luna fait partie des plus de 17 800 adultes et adolescents à avoir reçu le baptême en France cette année. Une hausse, pour les adultes, de 45% par rapport à l’année 2024, celle de son frère.