Une d¨¦l¨¦gation de la COMECE en visite de solidarit¨¦ en Ukraine
Joseph Tulloch ¨C Cité du Vatican
Une délégation de la Commission épiscopale de l'Union européenne (COMECE) est rentrée à Bruxelles ce samedi 19 juillet après une «visite de solidarité» de trois jours en Ukraine. L'objectif de ce voyage, a déclaré Mgr Mariano Crociata, président de la COMECE, était de pouvoir «témoigner directement des blessures infligées à ce pays et à son peuple par la guerre d'agression brutale menée par la Russie». Au cours de cette visite, la délégation, composée de trois hauts fonctionnaires de la Commission des épiscopats de l'Union européenne, a rendu visite à de nombreuses organisations caritatives et humanitaires et a rencontré les chefs des Églises gréco-catholiques et latine du pays. Le père Manuel Barrios Prieto, Secrétaire général de la COMECE, a souligné l¡¯importance de cette visite lors d¡¯un entretien accordé aux médias du Vatican.
Pourquoi la COMECE a-t-elle décidé de faire ce voyage en Ukraine?
Depuis le début de la guerre, la Commission est très, très proche de l'Ukraine et de son peuple. Les évêques ont fait de nombreuses déclarations condamnant cette guerre d'agression menée par la Fédération de Russie. Nous avons lancé de nombreux appels à une paix juste et à la fin de la guerre.
Nous avons montré notre proximité avec l'Ukraine de différentes manières. Nous avons notamment invité des représentants de l'Église gréco-catholique ukrainienne et de l'Église latine à notre assemblée plénière en tant qu'observateurs.
Mais aussi, depuis le début, nous avons tenu à nous rendre en Ukraine pour donner un signe de proximité au peuple et à l'Église de ce pays, et entendre de leur bouche ce que nous pouvons faire pour les aider. Le plan initial prévoyait un voyage ?cuménique avec la Conférence des Églises européennes, mais cela n'a finalement pas été possible. Nous voulions donc au moins rencontrer l'Église catholique d'Ukraine, dans l'ouest du pays, et faire l'expérience de ce qui s'y passe - voir la réalité de nos yeux et la toucher de nos mains.
Parmi les choses que vous avez vues pendant ce voyage, qu'est-ce qui vous a le plus marqué?
Beaucoup de choses. La visite a été courte, mais très intense. Par exemple, nous avons participé aux funérailles d'un soldat ukrainien mort au front. C'était très émouvant, car nous avons pu concélébrer avec l'évêque greco-catholique, en présence du frère du soldat. Nous avons eu une expérience directe de ce que signifie la guerre, la mort et la souffrance qu'elle provoque. Il y avait plusieurs soldats blessés à l'enterrement. Nous sommes allés au cimetière militaire et avons vu combien il a été élargi, nous avons vu les photos des jeunes soldats qui sont morts.
Nous avons rencontré des personnes qui aident les anciens combattants et les victimes de la guerre, ainsi que leurs familles. Lors des funérailles, une Américaine s'est approchée d'un soldat et lui a dit: «Merci de vous battre pour notre liberté». Cela m'a vraiment touché au c?ur.
Enfin, un soldat nous a dit qu'il ne se battait pas seulement pour l'Ukraine, mais aussi pour nous, pour la liberté de l'Europe, pour la démocratie et pour le droit international. C¡¯était très puissant.
Que fait l'Église catholique pour promouvoir la paix en Ukraine, tant au niveau local qu'au niveau européen?
L'Église est très, très active sur le terrain. Elle dispose de centres pour aider les vétérans, les veuves, les personnes souffrant de problèmes de santé mentale dus à la guerre, et elle fait beaucoup pour promouvoir la réconciliation au niveau ?cuménique.
Je dirais également que l'activité de l'Église en tant qu'Église est extrêmement importante. Par exemple, lors des funérailles de ce soldat, le sermon était basé sur les paroles de Jésus: «Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis». C'était une homélie incroyablement émouvante, prononcée devant la famille d'un soldat qui a donné sa vie pour les autres, et je pense que c'est un exemple de la façon dont la Parole de Dieu peut nous donner de l'espoir et nous consoler dans les moments difficiles.
Ensuite, au niveau européen, en tant que Commission des Conférences épiscopales de l'Union européenne, je pense que nous avons la mission très importante - comme on nous l'a dit lorsque nous étions en Ukraine - d'être les témoins de ce que nous avons vécu là-bas. Nous avons la mission très importante de plaider pour une fin juste de cette guerre, pour la paix, devant les institutions de l'UE. Nous avons la mission de demander à l'UE de devenir un peu plus active lorsqu'il s'agit de promouvoir la paix au niveau international.
La transcription a été légèrement modifiée pour des raisons de style et de concision.
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