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Tranche de vie dans les r¨¦gions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Tranche de vie dans les r¨¦gions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.  (AFP or licensors)

Cameroun: l'?glise favorise les chemins de la paix

Les r¨¦gions anglophones du Cameroun, pays de l¡¯Afrique centrale, restent toujours confront¨¦es ¨¤ une crise ¨¦maill¨¦e de violences meurtri¨¨res, entre l¡¯arm¨¦e et les rebelles s¨¦paratistes.?La situation s'am¨¦liore mais n'est pas r¨¦solue. L'?glise catholique est impliqu¨¦e dans la recherche d'une solution?, a d¨¦clar¨¦ Mgr Andrew Nkea Fuanya, archev¨ºque de Bamenda et pr¨¦sident de la Conf¨¦rence ¨¦piscopale.

Luca Attanasio ¨C Cité du Vatican 

Depuis que des groupes paramilitaires indépendantistes ont décrété la naissance de l'État fédéral d'Ambazonie en octobre 2017, les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ont plongé dans un chaos effrayant qui, en quelques années, a fait des milliers de morts, un nombre disproportionné d'enlèvements et quelque 800 000 déplacés, faisant de cette zone le théâtre d'une des crises les plus graves et les plus ignorées au monde.

D'une part, il y a les «Amba Boys», qui «tuent, commettent des attentats, agressent et kidnappent»; d'autre part, il y a «la brutalité de l'armée, qui rase des villages entiers pour un simple soupçon de soutien (apporté à l'ennemi)». Entre les deux, une population civile qui vit dans la terreur depuis des années. Les derniers rapports font état de quatre personnes tuées dans diverses fusillades près de Bamenda, la dernière datant du 15 juin, qui seraient le fait de groupes dissidents (c'est-à-dire de factions) indépendantistes.

Sur les bancs de l'école

«Le problème persiste dans toute la région», déclare Mgr Andrew Nkea Fuanya, archevêque de Bamenda et président de la Conférence épiscopale du Cameroun depuis 2022, à L'Osservatore Romano. «Nous avons encore de nombreux cas d'enlèvements et de demandes de rançons, la torture continue et la population vit toujours dans la peur, mais la situation s'est beaucoup améliorée, au moins sur le plan de la vie quotidienne. De nombreux élèves vont désormais régulièrement à l'école et plusieurs entreprises rouvrent leurs portes», alors que, pendant des années, de nombreuses écoles sont restées fermées dans les zones contrôlées par les séparatistes, tandis que les magasins et les entreprises de toute la région étaient contraints de rester fermés tous les lundis pour les «lundis fantômes». Mgr Andrew Nkea Fuanya explique cependant que «nous ne pouvons pas dire que les problème ont été résolus. Il y a encore des groupes armés dans différentes zones et parfois les routes sont bloquées».

Les religions engagées pour la paix

Plusieurs tentatives de dialogue entre le gouvernement et les groupes séparatistes officiels ont eu lieu, mais il y a toujours peu de progrès et les années de conflit ne font qu'éloigner l'objectif de pacification. Malheureusement, reprend Mgr Nkea, «le dialogue s'avère de plus en plus difficile en raison de la violence et des divisions qui existent même au sein des séparatistes. Je ne suis pas convaincu que le gouvernement veuille dialoguer avec les différents groupes, et nous craignons l'impasse».

L'Église catholique s'est toujours engagée à favoriser le dialogue entre les parties en conflit à tous les niveaux, et Mgr Nkea a toujours été en première ligne pour poursuivre cet objectif et maintenir les canaux ouverts avec le gouvernement et les séparatistes, même à l'étranger.

Dans une région où coexistent de nombreuses confessions chrétiennes et d'autres religions, le contexte interreligieux positif est un élément efficace sur le chemin de la paix. «En tant qu'Église catholique, nous sommes très impliqués dans la recherche d'une solution au problème et nous travaillons côte à côte avec de nombreux autres chefs religieux, en particulier de la confession presbytérienne, de la mission baptiste, des évangéliques, de l'Église anglicane, ainsi que des imams de Bamenda et de Buea. Nous avons essayé de parler à la fois au gouvernement et aux dirigeants séparatistes à l'étranger et ici sur le terrain. Le dialogue se poursuit et nous cherchons à parvenir à un compromis, mais nous ne nous faisons pas d'illusions, la route reste difficile».

Contexte pré-électoral

En octobre, se déroulera l'élection présidentielle au Cameroun. Et ces derniers mois, un débat s'est également ouvert au sein de l'Église, certains évêques critiquant une éventuelle candidature de Paul Biya, 92 ans, au scrutin de 2025, après 42 ans de pouvoir et une santé fragile. Par ailleurs, l'Église appelle les populations à voter. «Nous appelons tous les Camerounais à s'inscrire massivement sur les listes électorales, souligne encore Mgr Nkea» et «l'Église catholique est prête à envoyer des observateurs sur le terrain pour surveiller les élections. Nous espérons et prions pour qu'il n'y ait pas de violence et que les élections se déroulent dans une atmosphère pacifique».

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01 juillet 2025, 11:04