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Isabella H. de Carvalho – Cité du Vatican

L'évêque de San Bernardino, en Californie, Mgr Alberto Rojas, a publié un décret le 8 juillet dernier, dispensant les fidèles immigrés de l'obligation d'assister à la messe dominicale jusqu'à nouvel ordre, à la lumière de la «crainte réelle» d'éventuelles mesures d'application des lois sur l'immigration.

«De nombreux membres de nos communautés paroissiales craignent réellement d'être arrêtés par des agents de l'immigration s'ils s'aventurent dans un lieu public, quel qu'il soit. Malheureusement, cela inclut le fait d'assister à la messe», a déclaré Mgr Rojas dans un communiqué de presse accompagnant le décret publié le 10 juillet. «Je veux que nos communautés d'immigrés sachent que leur Église se tient à leurs côtés et les accompagne dans cette période difficile.»

Le 20 juin, les autorités diocésaines ont déclaré que des agents de l'ICE (Immigration and Customs Enforcement) avaient pénétré dans deux paroisses catholiques à Montclair et Highland, et détenu plusieurs personnes sur le parking de l'église St. Adelaide à Highland (Californie).

Le directeur de la communication du diocèse de San Bernardino, John Andrews, a déclaré à l'époque qu'un paroissien avait été placé en détention, ajoutant que les autres personnes détenues n'étaient pas des paroissiens et ne travaillaient pas pour les paroisses.

Ces événements n'ont fait qu'intensifier la peur de nombreux fidèles migrants, a expliqué l'évêque dans son récent message. Il avait déjà écrit une lettre le 23 juin dans laquelle il demandait «aux dirigeants politiques et aux décideurs de reconsidérer et de cesser immédiatement» ces tactiques, en faveur d'une approche qui «respecte les droits de l'homme et la dignité humaine».

Des personnes qui contribuent au bien-être de la communauté dans son ensemble

«Les communautés d'immigrés dont je parle sont toutes ces personnes qui sont dans ce pays depuis des années sans autre problème que leur statut légal, et qui ont contribué au bien-être de la communauté dans son ensemble», a poursuivi Mgr Rojas dans son message du 10 juillet. «La plupart d'entre eux sont ici parce qu'ils voulaient sauver leur famille ; ils n'avaient pas d'autre choix. Je crois qu'ils aimeraient être légalisés, mais qui peut les aider?»

Reconnaissant que la peur des mesures d'application de la loi sur l'immigration «telles que les raids de l'U.S. Immigration and Customs Enforcement (ICE)» pourrait être un «grave dommage» et entraver le «bien spirituel des fidèles», le décret de Mgr Rojas encourage ceux qui ne peuvent pas assister à la messe à «maintenir leur communion spirituelle avec le Christ et son Église» sous d'autres formes. Il suggère «la prière personnelle, la lecture des Saintes Écritures», la prière du Rosaire ou le fait de regarder la messe retransmise en direct à la télévision ou en ligne.

Les pasteurs doivent apporter un «soutien compatissant»

L'évêque de San Bernardino, le sixième plus grand diocèse catholique des États-Unis, a souligné que son décret vise à alléger le «fardeau» que les gens peuvent ressentir parce qu'ils ne sont pas en mesure d'accomplir l'obligation catholique de la messe dominicale, compte tenu de «tous les soucis et de l'anxiété» que ces personnes éprouvent.

L'évêque Rojas a également souligné dans le décret que les pasteurs et les autres membres de l'Église «doivent apporter un soutien compatissant aux personnes touchées» et veiller «à ce qu'elles se sentent accueillies et en sécurité dans les communautés».

Les paroisses du diocèse de San Bernardino, a-t-il ajouté, sont encouragées à explorer d'autres options pour rendre la catéchèse et la préparation aux sacrements accessibles à ceux qui ne peuvent pas s'y rendre régulièrement.