L'amiti¨¦ entre le Secours catholique et le Repam salu¨¦e par le Pape
Marie Duhamel ¨C Cité du Vatican
Que ses interlocuteurs parlent espagnol ou français, l¡¯écoute du Pape a été «totale», rapporte Benoît-Xavier Loridon, heureux d¡¯avoir pu participer à cette audience aux côtés du Repam, que le Secours catholique a aidé à se structurer depuis ses débuts et dont la Guyane française fait partie depuis 2024, et du Remam qu¡¯il soutient depuis sa création en 2019. Le directeur de l'action et du plaidoyer international de Caritas France confie la joie que leur a procuré cette audience, une joie personnelle et collective. «Le Pape a soutenu le merveilleux travail accompli par ces deux réseaux d¡¯Église et nous a tous encouragé à poursuivre sur cette voie», explique-t-il.
Engager des luttes structurantes
En Colombie, des responsables de communautés ou défenseurs environnementaux sont assassinés chaque semaine. Ce fut l'un des sujets mentionnés vendredi. Les responsables latino-américains ont évoqué leurs préoccupations locales et continentales touchant à l¡¯écologie intégrale, l¡¯injustice, les droits démocratiques, mais il s¡¯avère que ces thématiques concernent le monde entier, affirme Benoît-Xavier Loridon. Lui-même a évoqué le recul démocratique en Europe, les problèmes rencontrés par le Secours catholique au Sahel ou dans certains pays d¡¯Asie.
«Nous souhaitions savoir quel message d'espoir et plus concrètement quel accompagnement Sa Sainteté aujourd'hui peut nous apporter pour que les luttes engagées deviennent plus structurantes, car nous ne pouvons construire uniquement sur l¡¯opposition ou sur la résilience. Nous devons nous positionner sur une construction allant dans le sens de la paix», souligne le directeur de l'action et du plaidoyer international de Caritas France. La réponse du Pape a fait écho à celle qu¡¯aurait faite son prédécesseur. Pour Léon XIV, «la fragmentation des États aujourd'hui, la question des migrations, l¡¯écologie, l'appauvrissement des droits démocratiques, tout est lié». Et si le politique est appelé à y répondre, le Pape qui est «chef d¡¯État et plus» reçoit lui aussi «un mandat quand il est élu et je pense qu¡¯il a bien embrassé cette vision», note Benoît-Xavier Loridon.
Une parole qui compte
À ce titre, le responsable du Secours catholique se réjouit de la manière dont le Pape François a su sensibiliser «l¡¯ensemble des chrétiens, voire au-delà» sur la question de la sauvegarde de la Maison commune. Grâce à son encyclique Laudato si¡¯, il a su «éveiller les consciences» et aujourd¡¯hui, précise-t-il, des actions individuelles et collectives sont prises en compte, par exemple, dans leurs délégations, au sein des équipes locales du Secours catholique. «Et moi qui suis à Caritas Europa, j¡¯en fais le constat dans d'autres pays en Europe. Cela a vraiment marché», confie-t-il.
Aujourd¡¯hui, le Secours catholique compte sur le Pape Léon XIV pour continuer en ce sens. «La parole du Pape est extrêmement importante parce qu'elle conditionne des actions et ce qui se fait dans le monde entier». Quant à eux, ils souhaitent «surfer sur ces résultats positifs pour amener un peu d'espoir dans ce monde qui en manque». Caritas France travaille dans 42 pays via des partenaires. «Nous sommes en train de mener une étude climat/pauvreté avec trois d¡¯entre eux basés sur trois continents différents. Six ou sept délégations métropolitaines et trois délégations d¡¯Outremer travaillent sur les conséquences des changements climatiques, des catastrophes en France. Cela nous servira pour la COP30 de Belém. Nous aurons un plaidoyer étayé portant sur les coups portés par ces crises aux plus vulnérables».
Des rencontres apprenantes
De plus de en plus de migrants arrivent en Europe parce qu'ils ne peuvent plus vivre chez eux, pour des raisons climatiques. «On ne peut plus ignorer ce qui se passe dans le monde par rapport à ce qu'on fait chez nous, parce que la réciprocité des conséquences est totale» explique Benoît-Xavier Loridon.
Avec d¡¯autres acteurs, le Secours catholique essaie ainsi de faire comprendre combien réchauffement climatique, catastrophes naturelles, pauvreté, migrations sont interconnectés, un «joli défi» pour l¡¯organisation. Dans cet esprit, la branche internationale de Caritas France met à l¡¯honneur «les rencontres apprenantes» permettant par exemple à des agriculteurs brésiliens d¡¯échanger, en France, avec leur pairs. Des espaces de dialogue pour élargir le regard sont aussi proposés. Récemment, une rencontre s¡¯est tenue avec des partenaires israéliens, brésiliennes et bangladais pour parler de l¡¯accès au droit des migrants, du deuil ou du retour. «C¡¯est en se connectant, qu¡¯on construit et qu¡¯on réussit», conclut Benoît-Xavier Loridon.
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