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Le p¨¨re Nur El Din Nassar, pr¨ºtre italien fidei donum, au Tchad, lors d'une c¨¦l¨¦bration eucharistique. Le p¨¨re Nur El Din Nassar, pr¨ºtre italien fidei donum, au Tchad, lors d'une c¨¦l¨¦bration eucharistique.  Histoires d'Esp¨¦rance

P¨¨re Nur El Din Nassar: ?L¡¯Afrique m¡¯¨¦duque beaucoup?

Le dioc¨¨se de Pala, nich¨¦ au Sud du Tchad, incarne une facette jeune et dynamique de l¡¯?glise africaine. L¡¯?vangile y est arriv¨¦, dans les ann¨¦es 1950, et aujourd¡¯hui, l¡¯?glise locale enregistre la pr¨¦sence de pr¨ºtres, religieux et religieuses venus du monde entier. Dans une interview accord¨¦e ¨¤ Vatican News - Radio Vatican, le p¨¨re Nur El Din Nassar, pr¨ºtre italien Fidei donum, partage son parcours de conversion, sa vocation et son exp¨¦rience au service de cette jeune ?glise africaine.

Augustine Asta ¨C Cité du Vatican

Du diocèse de Novara, dans le nord de l¡¯Italie, au diocèse de Pala au Sud du Tchad, le père Nur El Din Nassar est allé, comme le recommande le Christ «jusqu¡¯aux extrémités de la terre» (Actes 1:8), dans cette région de savane, terre d¡¯accueil et de croissance spirituelle, «proclamer la Bonne nouvelle» (Marc 16: 15). Le choix de la mission au Tchad ne fut pas anodin. «Lorsque j¡¯ai exprimé mon désir de servir au-delà de l¡¯Italie, j¡¯ai été mis en contact avec des responsables missionnaires qui m¡¯ont parlé de ce pays, confronté à de nombreuses difficultés, mais qui a aussi plein de richesses humaines», confie-t-il. Accepter cette mission, ³¦¡¯&±ð²¹³¦³Ü³Ù±ð;³Ù²¹¾±³Ù «répondre à l¡¯appel de la solidarité universelle .», ajoute le père Nur.

Le père Nur El Din Nassar, prêtre italien fidei donum, au Tchad.
Le père Nur El Din Nassar, prêtre italien fidei donum, au Tchad.

Un parcours de conversion, une foi enracinée

Si le père Nur El Din Nassar porte un nom arabe, il est né en Italie, d¡¯un père Égyptien, musulman et pratiquant. Sa mère est une Italienne catholique. Et lui a donc choisi d¡¯être prêtre. «Ma famille était un véritable creuset de foi, explique-t-il. Ma mère était chrétienne catholique, mon père musulman, mais tous deux vivaient une foi profonde, un engagement dans la prière et la vie communautaire. Dès l¡¯enfance, j¡¯ai grandi dans un foyer où Dieu occupait une place centrale. Leur témoignage m¡¯a nourri.», précise le religieux. Son cheminement spirituel n¡¯a pourtant pas été un long fleuve tranquille. «Mon parcours de foi a véritablement commencé à l¡¯adolescence, raconte le père Nur. C¡¯est dans une période difficile, marquée par la solitude et la souffrance, que j¡¯ai ressenti l¡¯appel de Dieu. Cette expérience a transformé ma vie: la foi est devenue une force intérieure, une lumière d¡¯espérance qui éclairait mes choix.», explique-t-il avec émotion.

«À un moment de mon adolescence, je m¡¯étais un peu éloigné du droit chemin, mais des rencontres décisives avec des prêtres m¡¯ont ramené à Jésus. À 24 ans, j¡¯ai entendu cet appel intérieur, cette plénitude qui m¡¯a poussé à répondre oui à Dieu.», détaille-t-il. Et c¡¯est donc après une expérience missionnaire en Albanie et un séjour en Allemagne, qu¡¯il entre au séminaire en Italie et reçoit son appel définitif.

¡°L¡¯appel au sacerdoce s¡¯est imposé progressivement. J¡¯ai senti en moi ce désir profond de me donner aux autres, notamment à ceux qui souffrent, qui vivent dans la pauvreté ou l¡¯exclusion. Devenir prêtre m¡¯a semblé être la réponse à cet appel, une vocation qui s¡¯est enrichie par l¡¯envie de partir en mission¡±

Missionnaire du bout du monde

Prêtre du diocèse de Novara depuis bientôt 13 ans, aujourd¡¯hui en mission au Tchad, le quotidien du père Nur se partage entre la prière, les célébrations liturgiques, l¡¯enseignement, et l¡¯accompagnement des familles. Sa journée type de missionnaire commence tôt, souvent dès 4 heures du matin, réveillé par les voix des femmes qui balaient. Après la prière de l¡¯aube et la messe, le prêtre partage un verre de thé avec ses fidèles. Puis viennent les visites dans les villages, les rencontres avec les communautés, les repas partagés dans la convivialité et la simplicité. Et le soir, c¡¯est le temps de la prière commune, du partage fraternel, puis du repos. «Être missionnaire ici, c¡¯est vivre une vie où le spirituel et le concret sont intimement liés.», déclare-t-il. Choisir le Tchad, fut donc un défi porté par l¡¯espérance. «Chaque fois que le Seigneur m¡¯appelle ailleurs, je trouve la joie, la paix, comme si j¡¯étais chez moi.»

Mais il aura tout de même fallu s¡¯adapter à un nouveau contexte culturel pour mieux transmettre l¡¯Évangile. «Les premiers mois ont été éprouvants, confie-t-il. Le climat, l¡¯alimentation, la langue¡­ Tout est différent. Mais les habitants sont accueillants, généreux. J¡¯ai dû apprendre l¡¯humilité, car ici le prêtre n¡¯est pas le chef, il est au service de la communauté.», affirme-t-il.

Le père Nur El Din Nassar, prêtre italien fidei donum, au Tchad.
Le père Nur El Din Nassar, prêtre italien fidei donum, au Tchad.

«L¡¯espérance guide chaque pas de ma mission au Tchad»

Pour lui, son séjour au Tchad est un engagement total, marqué par une foi profonde, une humble proximité avec les populations et une confiance inébranlable dans l¡¯espérance portée par l¡¯Évangile. «J¡¯ai appris à écouter, à respecter les traditions locales, à comprendre que l¡¯Évangile est universel mais s¡¯exprime différemment selon les cultures. Mon message s¡¯adapte, toujours porté par la conviction que la foi apporte une espérance qui transcende les différences.», précise le prêtre italien. Dans cette partie de l'Afrique, l¡¯Église grandit, fragile mais vivante, sous le souffle de cette mission partagée entre diversité des cultures et unité dans la foi.

Défis, besoins et espérance au quotidien

Au sein du diocèse de Pala comme dans l¡¯ensemble du pays, les défis sont multiples. Dans cette zone où la tradition est profondément enracinée, la culture locale est menacée par des influences extérieures, par les modèles de vie importés via les smartphones et la télévision.  L¡¯«Évangile, loin d¡¯être une alternative à la culture, l¡¯aime et la respecte. Il garde vivantes certaines valeurs essentielles, alors même que les traditions risquent de s¡¯effacer.», observe le missionnaire. Mais il y a surtout «un grand besoin d¡¯espérance», souligne le père Nur, qui travaille à la fois pour répondre dans la mesure du possible aux besoins matériels et spirituels des fidèles. En matière d¡¯éducation et de santé, «la situation est grave», déplore-t-il. Mais «ensemble, nous essayons de répondre aux besoins essentiels, en rappelant à chacun sa dignité d¡¯enfant de Dieu.»

Le père Nur El Din Nassar, prêtre italien fidei donum, au Tchad.
Le père Nur El Din Nassar, prêtre italien fidei donum, au Tchad.

Créativité, capacité d¡¯initiative et de résilience

Loin des clichés et stéréotypes des «africains qui tendent toujours la main», le père Nur témoigne avec force et admiration de la créativité et de la capacité d¡¯initiative et de résilience des communautés locales: «Les chrétiens ici sont actifs, capables de beaucoup. Parfois, je suis même tenté de désespérer, mais ce sont eux qui me redonnent courage et confiance». Parfois continue-t-il «on pleure ensemble, mais on sait que viendra le temps de la moisson. L¡¯Afrique m¡¯éduque beaucoup. Ici, on apprend la patience». Comme le dit la sagesse locale, «pour faire grandir une plante, il ne faut pas tirer dessus. C¡¯est un travail de longue haleine». Sa motivation au quotidien, ce sont des petites victoires: «Voir un enfant apprendre à lire, une communauté se rassembler, une famille retrouver la paix, c¡¯est la preuve que la foi agit, que l¡¯espérance porte du fruit.», se félicite le prêtre.

Le Jubilé de l¡¯Espérance: un souffle nouveau pour le diocèse de Pala

Au sein du diocèse de Pala, l¡¯Année sainte est vécue comme un temps de renouveau et de réconciliation. Les grandes célébrations diocésaines, comme les pèlerinages et les retraites, renforcent cette espérance vivante. «Nous organisons des célébrations, des temps de prière, des gestes de solidarité. Transmettre l¡¯espérance, c¡¯est être présent dans les joies comme dans les épreuves, rappeler que le Christ est la source d¡¯une vie nouvelle.», souligne-t-il. Le Jubilé en cours est un temps fort qui a «réveillé les c?urs, rassemblé les fidèles et insufflé une énergie spirituelle puissante dans tout le diocèse», fait-il savoir.

Un message d¡¯espérance pour tous les chrétiens

Le père Nur adresse un message fort aux chrétiens du monde entier: «N¡¯ayez pas peur d¡¯espérer». La foi, dit-il, «est une lumière qui traverse les ténèbres». «Soutenez ceux qui vivent dans des contextes difficiles, priez pour eux, et surtout, laissez-vous porter par la certitude que Dieu agit partout, même là où on ne l¡¯attend pas», exhorte-il. Puisque malgré les difficultés, «la lumière de l¡¯Évangile brille puissamment.» C¡¯est pourquoi le missionnaire italien recommande donc de ne pas oublier ces petites lumières qui brillent dans «la brousse tchadienne». Car «ce ne sont pas des réalités invisibles ou insignifiantes». Mais plutôt, «des chemins d¡¯espérance et de paix». En cette Année sainte, ponctuée par le Jubilé de l¡¯Espérance: «Nous, chrétiens, sommes le corps vivant du Christ, la gloire de Dieu et l¡¯espérance pour le monde entier.», conclut le père Nur.

Entretien avec le père Nur El Din Nassar, prêtre italien fidei donum, au Tchad.

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17 juin 2025, 11:59