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Fabrice Bagendekere, SJ – Cité du Vatican

Cédric Lomami Kala et Françoise Kitwanda Fatuma sont un jeune foyer dans la quarantaine. Ils ont fait le déplacement à Rome depuis Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo, pour participer au jubilé des familles. Après deux jours de pèlerinage dans les basiliques pontificales et la traversée de la Porte Sainte de la basilique Saint-Pierre, ils ont assisté à la grande célébration eucharistique qui a rassemblé plus 70 000 fidèles, pères ou mères de familles et enfants, sur la place Saint-Pierre et tout le long de la Via della Conciliazione. Étouffant comme foule, dirait-on! Bien au contraire, c’est de l’espoir qui jaillit des c?urs de ces jeunes parents. Cet événement, affirment-ils, a été une occasion pour eux de se rendre compte qu’«il y a encore dans ce monde des familles solides, fières de porter les valeurs chrétiennes prônées par l’Église, à l’exemple de la Sainte Famille de Nazareth», contrairement à ce que certains médias vendent à l’imaginaire mondial.

Vivre un amour qui intègre la fraternité

«Vivre ensemble le bonheur conformément à la volonté du Seigneur, en le partageant avec les enfants», c’est cela que signifie être une famille chrétienne, disent Cédric et Françoise. Dans cette perspective, la foi trouve une place primordiale dans la construction et le maintien de la solidité de la famille. Par ailleurs, les deux époux reconnaissent «le devoir pour la famille de transmettre aux enfants les valeurs de base de la vie en société». Sur ce volet, ils témoignent de la richesse de la catéchèse et de la culture chrétienne dans l’éducation sociale des enfants: «savoir dire merci, savoir dire pardon, savoir accepter les limites des autres et regarder l’avenir avec ce que l’on a comme atout et faiblesse … Il n’y a pas meilleur endroit pour l’apprendre qu’à l’Église», affirment-ils.

Ainsi conçue, la famille devient pour les chrétiens une mission pour l’homme et la femme, qui s’engagent non seulement à «vivre pleinement leur amour mais aussi de former une union qui intègre désormais la fraternité», dit le jeune foyer, se référant ici à un principe de «la communauté famille chrétienne», un mouvement d’inspiration charismatique répandu dans plusieurs diocèses de l’Afrique centrale.

Communauté Famille Chrétienne

Née du désir de couples chrétiens de «renforcer les liens familiaux à travers la foi», la Communauté Famille Chrétienne a comme mission principale de «promouvoir les valeurs chrétiennes au sein des familles». Cela se traduit, expliquent Cédric et Françoise, par diverses initiatives et programmes visant à «fournir des ressources et des opportunités pour la croissance spirituelle des membres». Il s’agit «des retraites spirituelles, des ateliers de formation et des groupes de prière » et tant d’autres activités «tous conçues pour soutenir les familles dans leur cheminement de foi». Par ailleurs, la communauté met un accent sur «l’éducation religieuse des enfants, veillant à ce que les jeunes générations puissent grandir enracinées dans les valeurs chrétiennes». Elle constitue ainsi «un soutien et une inspiration pour les familles chrétiennes, les aidant à naviguer au milieu des défis de la vie moderne tout en restant fidèles aux enseignements du Christ», affirment les jeunes parents.

La synodalité, une voie de restauration de la confiance dans l’Eglise

L’Église dispose de plusieurs mouvements et programmes pour l’accompagnement et l’encadrement des enfants. Quoique des douloureux événements soient survenus, notamment les cas d’abus sur les mineurs, Cédric et Françoise affirment que ces instruments pastoraux constituent «un soutien à l’équilibre psychoaffectif des enfants». Par ailleurs, ils expriment le souhait de «voir la synodalité être mise en application à tous les niveaux de l’Église», avec «une plus grande participation laïque dans l’édification des communautés paroissiales». Selon les deux époux, une plus grande présence des laïcs dans les institutions ecclésiales pourrait être «une voie pour restaurer la confiance de l’Église auprès des familles encore réservées». Aussi encouragent-ils les familles à «un plus grand engagement dans la vie de l’Église, animées par le souci de fonder des confréries plus solide».

La famille apporte une plus value pour avancer dans la vie

Il existe aujourd’hui beaucoup de propagande autour du mariage et de la famille, instaurant dans la tête des jeunes la peur de l’engagement. Contre toute vision caricaturale du ménage, Cédric et Françoise affirment «faire l’expérience du bonheur dans le mariage et la famille». Selon eux, «le mariage et la faille sont une expérience constructive (…) La famille apporte une plus-value pour avancer dans sa vie», disent-ils.

Aussi, sans minimiser les défis qui peuvent se présenter dans la construction d’un ménage, les deux époux affirment qu’«assurés de la présence du Seigneur et engagés dans un dialogue tout aussi sincère que confiant, on sait toujours qu’on trouvera une issue heureuse aux défis qui peuvent se poser à un moment ou à un autre». Sur ce, les deux jeunes parents invitent les jeunes à «aiguiser le sens critique et de discernement dans l’appréhension des images qui leur sont vendues par les médias et le cinéma». La famille n’a pas besoin d’être parfaite, disent Cédric et Françoise. Elle doit plutôt «intégrer la miséricorde»: «apprendre à revenir s’excuser, à pardonner, à afficher plus d’amour en face des faiblesses d’autrui».