Veill¨¦e de ±è°ù¾±¨¨°ù±ð pour la vie ¨¤ Notre-Dame de Paris
Paul Boyer ¨C Cité du Vatican
¡°Bâtisseurs de l¡¯amour, vivons l¡¯espérance!¡°, c¡¯est le thème de la 16e veillée de prière pour la vie qui se tiendra le mercredi 21 mai à 19h30, pour la première fois à Notre-Dame de Paris après l¡¯incendie d¡¯avril 2019. Un temps de témoignages sur l¡¯espérance, de prière et de louange, pour «témoigner de la beauté de la vie et de la puissance de ±ô¡¯²¹³¾´Ç³Ü°ù&°ù²¹±ç³Ü´Ç; selon les mots de Mgr Matthieu Rougé, évêque de Nanterre, et pour «renforcer notre foi et témoigner de l¡¯espérance qui nous unit» d¡¯après les mots de l'évêque du diocèse de Pontoise. «La vie est un trésor, prenons-en soin», «le monde a besoin d¡¯artisans de paix et d¡¯espérance», «travaillons ensemble pour que l¡¯amour soit plus fort» ont exhorté les évêques d¡¯Île-de-France. Un message de prière et missionnaire. Durant la veillée, les fidèles seront invités à apporter des intentions de prières qu¡¯ils pourront déposer devant l¡¯autel.
En cette année où le Pape François nous a appelés à être «pèlerins d¡¯espérance», «bâtir ±ô¡¯²¹³¾´Ç³Ü°ù&°ù²¹±ç³Ü´Ç; et «vivre l'espérance», c¡¯est le programme très concret proposé pour cette veillée qui n¡¯est pas sans rappeler la «civilisation de ±ô¡¯²¹³¾´Ç³Ü°ù&°ù²¹±ç³Ü´Ç; que voulait le Pape Paul VI, et la lutte contre la «culture de mort» engagée par les papes successifs. Si l¡¯édition 2024 a eu lieu peu de temps après la constitutionalisation en France de l¡¯avortement, celle de 2025 advient au moment des discussions à l¡¯Assemblée nationale sur les soins palliatifs et une possible légalisation de l¡¯euthanasie et du suicide assisté.
«Un dévoiement de la fraternité», pour Mgr Jordy
Plusieurs évêques français se sont déjà exprimés sur le sujet, prônant une véritable fraternité par laquelle on respecte vraiment l'humain dans sa dignité, et demandant de nommer avec vérité la nature de la loi proposée. Le cardinal François Xavier Bustillo a déclaré dans une vidéo enregistrée à Rome sur la place Saint Pierre ce lundi: «on ne peut pas parler d¡¯une loi de fraternité, d¡¯humanité, de liberté, quand on élimine un être fragile, pauvre, et en souffrance. On devrait parler d¡¯une loi perverse où on fragilise le système social, [...]. Nous sommes dans le pays de la fraternité, et là la fraternité est touchée, elle est tachée».
Sur une affiche dévoilée en début de semaine, la Conférence épiscopale affirme que «s¡¯il était adopté le 27 mai, ce texte, parmi les plus permissifs au monde, menacerait les plus fragiles et remettrait en cause le respect dû à toute vie humaine». L¡¯affiche appelle aussi les fidèles à ne pas rester silencieux et à interpeller leurs parlementaires. Mgr Éric des Moulins-Beaufort, président de la conférence des évêques de France, s¡¯est exprimé sur RCF et sur son compte X s¡¯adressant directement au président Emmanuel Macron, en réponse à son intervention devant la Grande Loge de France: «Non, Monsieur le Président, le choix de faire mourir et d¡¯aider à se tuer n¡¯est pas celui du moindre mal. C¡¯est celui de la mort tout court. [...] Faire mourir ne peut être le choix de la fraternité ni de la dignité. C¡¯est celui de l¡¯abandon et du refus d¡¯aider jusqu¡¯au bout».
De son côté, Mgr Matthieu Rougé, évêque de Nanterre, a dénoncé sur la radio française Europe 1 le fait d¡¯être sans arrêt en train de jouer avec les mots sur la question de l¡¯euthanasie. Considérer la mort provoquée comme une «mort naturelle» est un «mensonge législatif», selon lui. Il pointe également du doigt l¡¯annonce de la ministre de la Santé affirmant que cette loi ne sera pas un «droit à l¡¯euthanasie»: «De quoi s¡¯agit-il alors?» s¡¯interroge-t-il. Mgr Vincent Jordy, archevêque de Tours rappelle quant à lui qu¡¯il est «abusif de parler d'un droit à mourir. On aide véritablement à mourir lorsqu'on accompagne la vie jusqu'au bout». Il souligne que l¡¯Église ne cherche pas ici à présenter des arguments dogmatiques mais de raison, et a pointer la «rupture anthropologique» que représente cette loi. Il met en avant la difficulté du dialogue «au nom d¡¯une idéologie ¨Ccelle de l¡¯homme, mesure de toutes choses, de la naissance jusqu¡¯à la mort¨C pour promouvoir ce qui est présenté comme une grande loi de liberté». Concernant le référendum proposé par Emmanuel Macron, Mgr Jordy appelle à une vraie formation des citoyens en amont: «Dire que l¡¯on meurt mal tous les jours partout en France n¡¯est pas exact. Mais à force de le répéter, on suscite une forme d¡¯angoisse qui explique le résultat de sondages où une majorité de Français déclarent préférer anticiper leur mort que d¡¯avoir à souffrir».
À la même date l¡¯année dernière, dans un message adressé à la Conférence des évêques du Canada, le Pape François avait condamné l¡¯euthanasie, disant qu¡¯elle «n¡¯est jamais une source d¡¯espérance, ni une authentique préoccupation pour les malades et les mourants», mais plutôt «un échec de ±ô¡¯²¹³¾´Ç³Ü°ù&°ù²¹±ç³Ü´Ç;, reflet d¡¯une «culture du rejet». Il prônait le développement des soins palliatifs qui sont «une véritable forme de compassion, car ils répondent à la souffrance [...] en affirmant la dignité fondamentale et inviolable de toute personne, en particulier des mourants, et en les aidant à accepter le moment inévitable du passage de cette vie à la vie éternelle». L¡¯amour et l¡¯espérance se concrétisent donc dans le choix de la vie et de l¡¯accompagnement, à hauteur de la dignité humaine, dans la souffrance et la mort, plutôt que l¡¯abandon et le désespoir face à la souffrance. Cette dignité ontologique et inaliénable donnée par Dieu à l¡¯homme, dont découle cette capacité et exigence de l¡¯amour et de l¡¯espérance, est réaffirmée dans la déclaration Dignitas infinita promulguée le 2 avril 2024 par le dicastère pour la Doctrine de la foi.
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester inform¨¦, inscrivez-vous ¨¤ la lettre d¡¯information en cliquant ici